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Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm

Le 26/09/2011 à 17:34
Par
Le dictionnaire du porno (2011)

Recenser tous les films érotiques et pornographiques français tournés en pellicule, c'est le paris fou que s'est donné Christophe Bier. Le résultat : un pavé de 1200 pages (1,8 kilo, on a pesé la bête) regroupant plus de 1800 films tournés en 16 et 35 mm, du conte de fée oriental La Sultanne de l'amour (1918) à L'histoire de Richard O. (2007) avec un Mathieu Amalric érotomane. Pourquoi uniquement les films tournés en pellicule ? Bier arguera qu'il fallait bien s'imposer une limite sans quoi l'entreprise aurait été impossible. Le relâchement artistique qui succède à l'arrivée de la vidéo et au déclin de la pellicule à la fin des années 70 aura très certainement été une raison supplémentaire. Le propos du dictionnaire n'est pas d'opposer le porno d'aujourd'hui avec celui d'hier mais de dessiner au fil des pages une époque presque insouciante où le porno était assurément plus libre et moins formaté. Le dictionnaire permet de réévaluer un mauvais genre et-par-la-même de réintégrer dans l'histoire officielle du cinéma ses auteurs, artisans, érotomanes, producteurs, comédiennes et comédiens dont l'itinéraire dans le cinéma a coïncidé avec l’évolution des mœurs cinématographiques. La plupart ont effectivement fait leurs premiers pas dans cinéma traditionnel et se sont retrouvés dans le porno par accident, par utopie ou par plaisir du cul. 

 

 

Bande annonce de Emmanuelle de Just Jaeckin avec Sylvia Kristel

 

 

Christopher Bier avait déjà tenté il y a quatre ans une première publication dans le magazine encyclopédique Cinérotica dont il était le rédacteur en chef. Chaque mois, une quarantaine de pages du dico porno y était pré-publiée dans un fascicule encarté au milieu. La revue mensuelle fit long feu, seuls quatre numéros furent publiés avant que l'aventure ne s'arrête faute de ventes suffisantes. Si tous les films indexés ici ne sont pas érotiques ou porno, ils entretiennent tous un lien avec la sexualité, qu'elle soit démonstrative ou allusive. Chaque entrée s'accompagne invariablement de son titre (tous ses titres, même ceux des éditions vidéos successives !), son générique complet (dévoilant pour beaucoup l'identité réelle des pseudos), un résumé ainsi qu'un commentaire revenant sur les conditions d'exploitation (avec souvent la reproduction de l'avis de la Commission) suivi de la liste des différences entre les montages exploités en salle et en vidéo. Même pour le plus miteux des films, Bier et son équipe se refusent à prendre le genre de haut ou avec une condescendance amusée. On y parle cinéma et mise en scène. Rythme, montage. On décrypte surtout l'image fantasmique. Et dans un même souci cinéphile, l'objet est totalement dépourvu d'image. Au texte seul d'éveiller la curiosité, de faire jaillir les images hors des pages.

 

 

Bande annonce de Saint Tropez Interdit de José Benazeraf

 

 

Recenser tous les films français pornographiques et érotiques en pellicule, une tâche titanesque pour laquelle Christophe Bier s'est entouré d'une équipe de 27 rédacteurs. Et si on ne peut pas tous les citer, on signalera la présence de François Agelier (producteur et animateur de l'émission radio Mauvais Genre), Jean-François Rauger (directeur de la programmation de la Cinémathèque française), François Cognard (ancien journaliste/réalisateur pour Canal+, aujourd'hui producteur, notamment du giallo Amer), Hervé Joseph Lebrun (délégué général de Chéries-Chéries, "festival de films gays, lesbiens, trans et ++++"), Francis Moury (historien du cinéma des marges) ou encore Gilles Esposito que les lecteurs de Mad Movies doivent connaître.

 

 

Bande annonce La Vampire nue de Jean Rollin

 

 

Si les plus téméraires attaqueront l'ouvrage directement par la première entrée - et on les comprend, le classement par ordre alphabétique permettant d'amusantes correspondances (la comédie libertine Benjamin ou les mémoires d'un puceau de Michel Deville succède à Belles et bien éduquées mais... le feu au cul) - on préférera flâner d'un film à un autre au gré des humeurs et des pages ou explorer l'intégralité de la filmographie d'un réalisateur ou d'un comédien. L'occasion de découvrir les plus obscures bobines signées du pornographe anarchiste José Bénazéraf (Du foutre plein le cul, Ouvre-toi), les comédies gauloises du bon-vivant rigolo Jean-Marie Pallardy (L'arrière train sifflera trois fois) en passant par le stakhanoviste Alain Payet (Obsessions porno, Sophie aime les sucettes), Francis Leroi (Je suis à prendre, Emmanuelle 4), Jean-François Davy (la série Exhibition(s)), l'homme aux 200 films (et presque autant de pseudonymes) Jess Franco (Les Avaleuses, Vampiros Lesbos), Jean Rollin (Le viol du vampire, Suce moi vampire) ou encore de l'inclassable Anne-Marie Tensi (Introduisez votre ticket, Suçomanie), l'une des rares (la seule ?) réalisatrices du genre qui aura touché autant au porno hétéro qu'au porno gay.

 

 

Streaming Exhibition(s) de Jean-François Davy


UN DICTIONNAIRE PORNO POUR CINÉPHILES

On débusque aussi ici et là des noms que nous n'aurions jamais associés à l'histoire française du sexe à l'écran. On pense à Noël Simsolo (historien du cinéma, auteur de l'indispensable Conversation avec Sergio Leone), Michel Leeb (première apparition au cinéma dans Godefinger ou certaines chattes n’aiment pas le mou), Bourvil (Clodo et les vicieuses est son dernier film), Jean-Christophe Bouvet (le général Bertineau de Taxi a débuté comme hardeur) Alain Robbe-Grillet, Christophe Honoré ou encore à Alain Resnais avec Hiroshima mon amour ("c'est la première fois qu'on montrait une scène d'amour physique intégrale dans un film, ou presque" dixit le réalisateur). A propos de Resnais justement. On pensait tout connaître du réalisateur de  L'Année dernière à Marienbad. Il faut croire que non. Christophe Bier assure que La Secte du diable de Willy Braque (1970) est "probablement le premier long métrage pornographique français, à défaut de prouver l’existence d’un porno clandestin de 90 mn tourné par Alain Resnais vers 1965-66 pour un riche commanditaire privé et dont l’unique copie aurait été saisie et détruite par la Mondaine”. Qui l'eût cru ? Le Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques en 16 et 35 mm c'est donc un véritable dictionnaire fait par cinéphiles à l'attention des cinéphiles en somme où est condensé d'A bout de sexe à Zob, zob, zob plus d'un demi siècle de l'histoire française du sexe à l'écran. A quand le tome 2 du Dictionnaire des films français pornographiques et érotiques, les années vidéo ?

 

 

Editeur : Serious Publishing

Format : 18,5 x 24,5 cm
Pagination : 1224 pages
ISBN : 978-2-36320-001-3
Prix de vente : 89 euros

 

 

 

Le dictionnaire du porno (2011)





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