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Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

Le 29/12/2008 à 08:03
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Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

Révélé en juin dernier dans Le Monde de Narnia Chapitre 2 : le Prince Caspian (dans les bacs depuis le 26 décembre), Ben Barnes porte en partie le film sur ses épaules puisqu'il incarne le personnage titre. Et il faut dire que ce dernier a véritablement tout du prince de conte de fées tel qu'on se l'imagine, de l'apparence physique au parcours initiatique. Mais qui est réellement Ben Barnes ? Si nous l'avions brièvement rencontré en juin dernier lors de la venue de l'équipe à Disneyland Resort Paris (vidéo disponible ici), Ben Barnes lève à présent le voile sur son parcours, son expérience du tournage de Narnia et ses goûts en tant que cinéphile...

 

FilmsActu : Avant de tourner le film, aviez-vous lu Le Monde de Narnia en livre ?

Ben Barnes : Oui. Je les ai même lus deux fois : la première quand j'étais enfant, la seconde quand j'ai été choisi pour jouer le rôle du Prince Caspian. Je peux même vous affirmer que j'avais huit ans la première fois, j'avais écrit la date et mon nom sur les livres et ce sont les mêmes que j'ai récemment ressortis de mon placard !

 

Vous aviez écrit autre chose sur votre livre ?

Oui, mais c'est un peu embarrassant... il y avait un petit sticker avec un ours dessus et j'avais rajouté en dessous "Je ne peux pas supporter de vivre sans mes livres ! Celui-ci appartient à Benjamin Barnes".

 

C'est bien parce que de nos jours, les enfants de huit ans lisent de moins en moins...

Oui, je trouve ça triste. Aujourd'hui je passe mon temps à lire des scénarios et s'ils sont tirés d'un livre, ma première réaction est de me demander pourquoi on ne me donne pas plutôt le livre à lire. En même temps, si on me donnait un livre en me disant "on a un super scénario dessus, mais lisez le livre d'abord", que le livre était génial et qu'après le scénario s'avérait décevant, ce serait frustrant. J'aurais énormément envie d'apporter d'autres éléments du livre au personnage, mais ce serait impossible !

 

Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

 

 

Qu'avez-vous fait avant de devenir acteur ?

C'est une vocation tardive chez moi. À huit ans je voulais être joueur de cricket. Vers 12-13 ans, je voulais devenir chanteur et j'ai continué un peu dans cette voie. Pendant mes études littéraires à la fac, j'ai même fondé un groupe nommé Hyrise qui n'aura accouché en tout et pour tout que d'une seule chanson. Elle était horrible ! Et croyez-le ou non, on a concouru avec pour l'Eurovision !

 

Quelle était votre réaction en voyant le premier Monde de Narnia ?

Je me souviens surtout l'avoir raté lors de sa sortie en salles ! J'avais vu la bande-annonce, qui m'avait bien mis l'eau à la bouche : le livre de mon enfance était adapté dans des conditions idéales, avec des effets spéciaux qui avaient l'air splendides ! Mais ensuite, le jour où plusieurs de mes amis sont allés le voir en salles, il se trouve que j'étais très occupé à faire autre chose. Et au bout du compte, je l'ai raté. Lorsque j'ai appris quelques mois plus tard que je participerais au casting du second film, je me suis empressé d'aller le louer en DVD... Je n'ai pas été déçu du spectacle.

 

Vous étiez nerveux pendant le casting ?

Pas tellement. Le fait qu'ils cherchent un acteur pour ce rôle depuis des mois sans jamais le trouver m'a curieusement aidé à ne pas trop stresser. Le tournage approchant, je me disais aussi que j'aurais plus de chances d'avoir le rôle que ceux qui avaient passé l'audition treize mois auparavant... Le plus dur est d'avoir dû passer une dizaine d'auditions dont deux aux USA, le tout étalé sur trois mois. Si je n'avais pas eu le rôle, je serais vraiment passé très près à côté...

 

Le réalisateur Andrew Adamson a-t-il révélé la raison majeure pour laquelle il vous a choisi ?

Je ne pense pas qu'il l'ait jamais dit publiquement... Il y a plusieurs raisons. L'une d'elles était que je paraissais vaguement étranger. Je suis plutôt bon pour ce qui est de prendre des accents, c'est aussi l'un des aspects qui a compté. J'ai fait un enregistrement audio pour l'audition avec le directeur de casting avant de rencontrer Andrew. J'ai lu une scène et plus tard, Andrew m'a révélé qu'il y avait une réplique que j'avais lue différemment de tous les autres. Je crois bien lui avoir donné davantage d'ironie ou de sécheresse. D'après lui, j'avais mis l'emphase sur un mot en particulier et ça lui a plu. C'est ce genre de petite chose qui peut faire la différence.

 

Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

 

 

Avez-vous beaucoup voyagé pour le tournage ?

Je me suis rendu en Nouvelle Zélande, en République Tchèque, en Pologne et en Slovénie pour le tournage. La Slovénie est le pays qui m'a le plus surpris par sa beauté. Qu'il s'agisse du parc public, de la rivière ou des montagnes couvertes de neige, tout avait l'air irréel. Nous avons utilisé une rivière pour prolonger une scène tournée au bord d'une autre rivière en Nouvelle Zélande, et ça passe très bien à l'écran.

 

Vous avez dû passer le plus clair du temps encastré dans une armure. Quelle sensation cela fait de porter un tel costume ?

Caspian n'a effectivement que trois costumes pendant le film. Il y a ce qu'il a sur lui au moment où il s'échappe du château, un vêtement que je porte pendant les deux tiers du film, ensuite il y a l'armure qu'il porte pendant la bataille finale, et puis un dernier costume pour la fin. Pour ce qui est de l'armure, la cote de maille n'était pas une vraie, elle était en plastique. Mais le reste était constitué de cuir solide, et il y avait aussi des pantalons en daim ainsi que des bottes. C'était donc un costume assez lourd et parfois, pendant le tournage, il faisait très chaud. Et quand vous recommencez les prises encore et encore sur des scènes de combat, la chaleur devient difficilement supportable. Mais vous n'êtes pas autorisé à geindre sur le tournage de Narnia parce qu'il y a toujours quelqu'un qui se trouve dans une situation encore plus inconfortable que la votre. Certaines personnes devaient porter des prothèses pendant trois heures sur le visage, d'autres passaient la journée sur des échasses. Ceux qui jouaient les Minotaures devaient tout de même évoluer avec des têtes animatroniques en fourrure toute la journée - quand ils les enlevaient, de la vapeur sortait en même temps. J'étais donc probablement l'un des plus chanceux sur ce plateau !

 

Comment s'est déroulé le tournage des séquences ou vous volez ?

Je portais un harnais qui était attaché à mes épaules et mes chevilles, puisque nous étions censés être tenus par les quatre pattes d'un griffon. Ce qui veut dire que le bas du dos était exposé. Les enfants étaient tous très athlétiques et jeunes, cela ne leur posait donc pas de problème particulier. Pour moi, c'était une autre histoire. Il y avait aussi un cascadeur qui s'appelle Hero et qui a fait les Power Rangers. Il n'avait aucun souci avec ça, il pouvait tenir attaché pendant une heure, le temps que les caméras assurent la motion capture, et il avait l'air d'être au confort...

 

Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

 

 

Avez-vous suivi un entraînement pour monter à cheval et vous servir d'une épée ?

Oui. J'ai beaucoup aimé le travail à l'épée. Au début, je n'appréciais pas autant de monter à cheval, mais je savais que c'était nécessaire. Cela dit, avec les chevaux, si vous montez pendant six heures par jour, le déclic finit par se produire et vous vous mettez à adorer. Tout est une question de prendre le contrôle pour que cela devienne naturel. C'est un peu comme d'apprendre à conduire, sauf que le cheval possède une sensibilité, et c'est toute la différence.

 

Vous avez dû tourner un certain nombre de scènes d'action. Avez-vous pris des coups ?

Tous les jours ! L'expérience la plus douloureuse se trouve aussi être la plus pathétique. Pendant le tournage de l'assaut nocturne du château, j'ai eu un tennis-elbow [tendinite du coude, NDLR]. Je me suis même renseigné pour savoir comment ça s'appelait. Tout le monde se moquait de moi mais c'était vraiment douloureux, tellement ça vibrait. Sinon, il s'est passé d'assez comique quelque chose pendant le tournage d'une scène volante. Ce jour-là, une vingtaine de personnes visitaient le plateau. Nous étions sur une plateforme du château, et les visiteurs pouvaient nous voir quand nous étions en haut mais pas en bas. J'étais attaché par un harnais, la musique beuglait et Peter Dinklage et moi, on s'amusait bien. On était debout, les pieds posés sur des barres qui devaient être relâchées de manière à ce que l'on retombe gracieusement sur le sol. Mais à la première prise, personne n'a relâché les barres donc je suis tombé tête la première sur le plateau et les visiteurs ont entendu un bruit sourd. Tout le monde s'est précipité à ma rescousse mais heureusement j'allais très bien !

 

Aviez-vous fini Stardust depuis longtemps lorsque vous avez passé les auditions de Prince Caspian ?

Oh oui ! J'avais fini le tournage de Stardust depuis un an lorsque j'ai entendu parler de Prince Caspian. Pour Stardust, j'étais le tout premier à avoir auditionné pour le rôle principal. Sur le coup, comme je n'avais jamais fait de films ni de télévision et que je n'avais donc aucune expérience devant la caméra, ils m'ont dit qu'il n'était pas question que j'aie le rôle. Environ un an après, j'ai reçu un coup de téléphone me demandant si je pouvais jouer celui du plus jeune des pères. Je ne sais pas si c'était parce qu'ils trouvaient que je ressemblais un peu à Nat Parker, ou si cela avait quelque chose à voir avec ma première audition. J'aimerais que ce soit pour cette dernière raison, mais après tout, quelle importance puisque j'ai été pris ! C'était un joli rôle commencer et ça m'a permis de me familiariser avec la CG avant de faire Prince Caspian.

 

Narnia 2 : Interview de Ben Barnes

 

Etes-vous un gros consommateur de DVD et qu'est-ce que vous appréciez sur ce support ?

Oui, je suis un grand fan de DVD ! Ce que je préfère ? Je n'adore pas les commentaires audio parce que je les trouve souvent plein d'autosatisfaction. En revanche, j'adore les making of et tous les documentaires de tournage. En fait, si je préfère les interviews aux commentaires, c'est aussi tout simplement parce que j'ai du mal à me concentrer à la fois sur un film et sur un commentaire audio. Quant aux scènes coupées, je n'en ai souvent pas grand-chose à faire parce qu'elles sont souvent sans intérêt et ennuyeuses. Cela dit, je suis client de versions longues et de director's cut. Kingdom of Heaven est le parfait exemple du film qui prend toute sa valeur en version longue.

 

Que trouve-t-on dans votre collection DVD ?

Je suis très éclectique. On y trouve tout un tas de films, de Spinal Tap à Certains l'aiment Chaud, en passant par L'Arnaque ou même Les Evadés. Mais bien souvent, je me retrouve à regarder les films que je dois voir pour des raisons spécifiques, comme de jeter un coup d'œil au travail d'un certain acteur. Récemment, j'ai réussi à me procurer en DVD Easy Virtue, le film de 1928 d'Alfred Hitchcock, parce que j'ai tourné dans un remake avec Colin Firth, Kristin Scott Thomas et Jessica Biel. J'ai adoré redécouvrir la version muette, c'est le genre de plaisir que l'on peut vivre grâce au DVD.

 

Pour finir, ça ne vous dérange pas que beaucoup de gens vous appellent le nouveau Orlando Bloom ?

Orlando Bloom a connu une ascension extraordinaire et il a fait de gros films. Je ne me vois pas nécessairement incarner des héros d'action comme lui. Si j'ai choisi Prince Caspian, c'est aussi parce que c'est un rôle ambivalent. Il est très vulnérable et il angoisse souvent quand il s'agit de juger si ce qu'il fait est bien ou non. C'est ce qui m'a intéressé chez ce personnage. Cela dit, s'il faut me coller une étiquette, celle-ci [le nouveau Orlando Bloom, ndlr] n'est pas plus mauvaise qu'une autre.

 

Traduction par Elodie Leroy et Kevin Prin.








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