365 Dni : une pétition demande le retrait du film sur Netflix et le taxe d'apologie du viol
Le 06/07/2020 à 16:55Par Veronica Sawyer
Depuis quelques semaines, le nom de 365 Dni (365 jours) fait le tour des réseaux sociaux. Mais qu'est ce que ce film Netflix omniprésent dans le TOP 10 des programmes les plus vus du géant du streaming ?
Comparé à 50 shades of Grey, ce film érotique polonais, basé sur le livre de Blanka Lipińska, retrace la relation entre Laura Biel et Massimo Toricelli, riche mafieux sicilien dominateur qui la séquestre et lui laisse un an pour tomber amoureuse de lui.
Si de nombreux abonnés de Netflix se sont pris à fantasmer sur le beau Massimo, d'autres accusent le film de faire l'apologie du viol.
C'est le cas notamment de la chanteuse Duffy. Celle qui a révélé en février dernier avoir été kidnappée, violée et détenue en captivité pendant 4 semaines, juge 365 Jours condemnable et inacceptable.
Dans une lettre adressée à Reed Hastings, le fondateur de Netflix, elle clame : "Aujourd'hui, je ne sais vraiment pas quoi penser, dire ou faire, sinon tendre la main et vous expliquer dans cette lettre à quel point il était irresponsable pour Netflix de diffuser le film 365 jours."
Duffy accuse le film d'érotiser "le kidnapping et déformer la violence sexuelle et le trafic comme un film 'sexy'" : "Je ne voulais pas me retrouver à devoir vous écrire, mais ma souffrance m'oblige à le faire, à cause d'une expérience violente que j'ai endurée du genre que vous avez choisi de présenter comme "érotique adulte". Personne ne devrait prendre ça pour un divertissement, pas plus qu'il devrait être décrit ou commercialisé de la sorte. Nous savons tous que jamais Netflix n'hébergerait des contenus qui glamourisent la pédophilie, le racisme, l'homophobie, le génocide ou tout autre crime contre l'humanité."
Son propos se joint à celui du collectif Soeurcières qui demande le retrait du film de Netflix et a initié une pétition sur change.org. Près de 40 000 personnes l'ont déjà signée.
"Ce film met en avant la culture du viol et en présentant cela comme quelque chose de romantique, il est irrespectueux vis-à-vis de toutes les victimes de violences sexuelles.", peut-on lire sur le communiqué du collectif Soeurcières. "A aucun moment, la notion de consentement n'est respectée, les agressions sexuelles sont extrêmement nombreuses, l'agresseur menace à de nombreuses reprises sa victime de lui faire du mal si elle refuse de le laisser faire ce qu'il veut avec elle... Pire encore : lors d'une scène dans une boite de nuit, la jeune femme est victime d'une tentative de viol par un inconnu et s'ensuit alors un long discours dans lequel elle est accusée d'avoir provoqué cette attaque. Une victime n'est jamais responsable de son viol !"
Et le cinéma dans tout ça ? Il y en a franchement pas, 365 Dni étant, outre les questions morales qu'il soulève, une vraie catastrophe.