Alien Romulus : "Ce film, c’est ce que je voulais voir en tant que fan." interview bande-annonce

Le 20/03/2024 à 18:19
Par La Rédaction

Alien revient au cinéma le 14 août avec Alien Romulus réalisé par Fede Alvarez à qui l'on doit Evil Dead 2013 et Don't Breathe.

Le réalisateur uruguayen promet un retour aux sources flippant et sanglant de la saga horrifique légendaire initiée par Ridley Scott. Avec Cailee Spaeny (Priscilla, Civil War) en tête d'affiche.

45 ans après le premier film et 7 ans après la déception Alien Covenant, Fede Alvarez compte bien offrir du sang neuf au Xenormorphe le plus terrifiant de la galaxie.

"Ce film, c’est ce que je voulais voir en tant que fan." confie-t-il.

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L'histoire : Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…

Au vu de ses premières images, on se dit qu'Alien : Romulus pourrait bien être le film Alien que l'on attend en secret depuis des années.

Fede Alvarez décrypte ce premier trailer dans l'interview ci-dessous partagée avec nos confrères et amis d'AlloCiné.

"Ce film, c’est ce que je voulais voir en tant que fan."

Fede Alvarez : "Ce film, c’est ce que je voulais voir en tant que fan. Je voulais faire un film Alien qui, si vous n'en avez jamais vu, si vous êtes un jeune spectateur qui n'a jamais vu aucun de ces films, vous passerez un très bon moment. Je suis d’ailleurs un peu jaloux de ces gens qui vont découvrir ce film puis faire l'expérience de tout cet univers en une seule fois et découvrir toutes ces créations incroyables de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. Découvrir cet univers pour la première fois, c'est incroyable. Mais si vous les avez tous vus, vous trouverez dans notre film beaucoup de connexions avec les autres longs métrages : dans l'histoire, les personnages, les créatures...

D'une certaine manière, le film est lié à tous les autres. C'est vraiment une lettre d'amour à tous les films de la saga. J'aime tous les films Alien. Certains plus que d’autres, bien sûr. Mais chacun d’eux a eu un tel impact sur moi. Même quand je n’y trouvais pas ce que je voulais, il y avait des choses dans le film qui me marquaient avec moi pour toujours. Vous voyez ce que je veux dire ? Ce n'est pas le cas de tous les films. La plupart des films, on les oublie, on ne se souvient même pas de les avoir vus. Un film Alien fait toujours impression, n'est-ce pas ? Il trouve toujours un moyen de vous exciter ou même de vous énerver. Pour moi en tout cas. Il y a une place dans mon cœur pour chacun d'entre eux. Je voulais donc que notre film puisse saisir toutes les occasions de se connecter à ces histoires."

Une nouvelle trilogie ? Faire le film en pensant qu'il y en aura d'autres plus tard, cela corrompt le processus créatif de mon point de vue.

"Non, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une trilogie. Il s'agit d'un film qui se tient, mais qui laisse la possibilité d'en faire plus et de développer l’histoire à partir de là. Mais je pense que ce n'est pas la bonne façon d'aborder un film. Les meilleures sagas jamais réalisées ne l'ont pas été en pensant qu'il y aurait un deuxième film. Jamais. Faire le film en pensant qu'il y en aura d'autres plus tard, cela corrompt le processus créatif de mon point de vue."

"Si ce qui vous intéresse c’est de voir les personnages mourir, croyez-moi, vous les verrez mourir ! Ne vous inquiétez pas pour cela."

"Je pense que les gens viennent pour voir les monstres, absolument. Mais si vous ne vous intéressez pas aux personnages, ce n'est pas effrayant. Je pense qu'à l'époque du premier film, les gens venaient pour la créature. Tout était si nouveau. Il fonctionne si bien. Et ce qui le rend si effrayant, c'est le fait que l'on ne sait pas vraiment ce qu’est cette créature. Aujourd'hui, il est difficile de le regarder sans avoir cette information. Mais à l'époque, je me souviens encore de la première fois que je l’ai vu enfant. Il n'y avait aucun moyen de savoir ce qu'était cette chose jusqu'à très tard dans le film. La peur de l'inconnu et la nature de cette chose, c'est ce qui rendait le film terrifiant. Il n'y avait donc pas besoin de beaucoup de personnages pour nourrir cela. Ils avaient des personnages très caractérisés en revanche, qui semblaient réels et qu’on avait l'impression d’avoir déjà rencontrés et de connaître. C'est la beauté de ce film. Et c'est la même chose pour les autres films Alien. Vous avez des personnages que vous comprenez, mais vous n'allez jamais trop en profondeur dans leur vie ou leur monde."

"Notre film est probablement le film Alien qui a le plus de caractérisation, pas en termes d’histoires mais de relations entre les personnages qui sont plus significatives. C'est pourquoi le titre est Romulus, parce qu’on y parle de fratrie et des liens entre les personnages. Ce sont des liens de fratrie, qu'ils soient liés par le sang ou par l'amitié. Ils ont grandi ensemble et se considèrent comme des frères et sœurs. Et le film pose la question de savoir ce que signifie vraiment le fait d'être le frère ou la sœur de quelqu'un. Il y a donc beaucoup plus d'éléments à cet égard. Mais si ce qui vous intéresse c’est de les voir mourir, croyez-moi, vous les verrez mourir ! Ne vous inquiétez pas pour cela."

Ridley a été présent dès le début du projet, quand nous avions le début de l’idée et que nous nous demandions quoi faire.

"Nous avons échangé avec lui, profité de sa sagesse et écouté ce qu'il sait à ce sujet. Personne ne connaît la saga Alien comme Ridley. Pouvoir l'écouter et comprendre plus que ce que l'on peut apprendre dans les films, c'était crucial, y compris au niveau du scénario. Une fois que j'ai eu un scénario, j'ai pu le partager avec lui.

La meilleure partie de la réalisation de ce film pour moi, personnellement, c'était de pouvoir m'asseoir à une table avec Ridley Scott, qui est l'un des maîtres de cet art dans ce genre, et de parler de cinéma avec lui. C'est le plus beau jour de votre vie. Puis, une fois le film terminé, j’ai pu lui montrer, discuter, apprendre et débattre aussi. J'ai des points de vue différents des siens sur certains aspects. Et c'est ce qui rend les choses intéressantes. Je débattais, je répondais, et il repoussait mes perspectives. C'est ce que l'on recherche quand on veut collaborer avec un cinéaste que l'on admire tant et que l'on veut faire un film ensemble. N'est-ce pas ?"

Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 18 mars 2024