Don't Look Up "travailler avec Leonardo DiCaprio est tellement plus facile" Tomer Sisley
Le 29/12/2021 à 14:07Par Olivier Portnoi
Filmsactu a eu le plaisir de discuter avec Tomer Sisley pour la sortie de Don't Look Up, film catastrophe satirique surprenant et fou d'Adam McKay (Vice, Ron Burgundy) avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Meryl Streep, Jonah Hill, Timothée Chalamet, Ariana Grande disponible sur Netflix depuis le 24 décembre.
Même s'il n'est présent que quelques minutes à l'écran, l'acteur français raconte une expérience de tournage hors-normes. Le temps de quelques questions, pénétrez dans les coulisses d'un énorme film hollywoodien.
Comment vous êtes vous retrouvés dans ce projet complètement fou ?
Tomer Sisley : La réponse va être très décevante. J’ai passé une audition. C’est aussi simple que ça.
L’audition était pour ce rôle ?
Oui pour ce rôle précis. J’ai dû jouer deux scènes. Aujourd’hui les auditions se font très souvent tout seul à la maison sans directeur de casting. On vous envoie le texte, vous vous démerdez pour trouver quelqu’un qui vous donne la réplique et qui vous filme, vous jouez la scène, vous pouvez la filmer avec votre Iphone et vous l’envoyez par wetransfer.
Quand on a l’expérience que vous avez, on a toujours le trac sur les auditions ?
C’est entre les deux. C’est intéressant que vous me posiez cette question. C’est vrai pour moi et pour la plupart des acteurs que je connais, on est jamais aussi bon en audition que sur le plateau. Les enjeux et l’énergie ne sont pas les mêmes. En audition seul dans ton coin, il manque aussi le bon partenaire de jeu. C’est toujours plus compliqué. Mais est-ce que j’ai le trac en faisant une self tape comme on l’appelle aujourd’hui ? Non. Mais c’est sûr que je suis loin de taper aussi juste que le jour J. C'est comme de faire des balles avec un mur.
Vous avez passé combien de temps sur le tournage ?
Cela a été assez rapide. J’ai passé une dizaine de jours à Boston. C’était l’année dernière début décembre.
Vous avez tourné d’autres scènes que l’on ne voit pas dans le film ?
Oui c’était plus long à la base. La première version du montage faisait plus d’une heure de plus (Don’t Look Up dure déjà 2h25). Evidemment, ils ont beaucoup coupé. J’ai eu la chance d’avoir survécu à cette coupe. Ce qui n’est pas le cas de tous. Il y a des acteurs qui ne sont plus dans le projet. Mais c’était une expérience incroyable. Je le referais à tout moment.
La question Leonardo DiCaprio. Est-il aussi impressionnant qu’on le dit sur un plateau de cinéma ?
Quand je fais mon métier d’acteur, même si je devais tourner avec le Bon Dieu, je ne peux pas me permettre d’être impressionné sinon je n’aurais que ça en tête et je ne pourrais plus interpréter mon personnage. Dans ce film, mon personnage n’est pas du tout impressionnés par les deux astronomes qu’il a en face de lui (Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence - ndlr). Sur cette scène, je ne joue pas avec LA star du cinéma hollywoodien. Je joue avec un astronome. Maintenant pour quand même vous répondre, le fait de tourner avec des gens comme Jennifer Lawrence, Leo DiCaprio ou Meryl Streep, c’est plus simple. Ils savent ce qu’ils font. Ils sont là et ils sont bons. Jouer avec quelqu’un, c’est un échange comme quand vous faites un ping pong. Vous jouerez toujours mieux avec quelqu’un qui sait vous renvoyer la balle que quelqu’un qui va la mettre dehors un coup sur deux. Tourner avec des gens comme ça, c’est juste mille fois plus simple.
Il y a des contacts en dehors des caméras ou c’est chacun dans son coin ?
Bien sûr qu’il y a des contacts. On apprend à se connaître. On se raconte des histoires, on se fait écouter des musiques.
Quoi comme musique ? Racontez-nous.
Leo m’a fait écouter des titres de Django Reinhardt que je ne connaissais pas. C’est un fan de jazz. On a parlé allemand. C’est une anecdote que les gens ne savent pas, Leo DiCaprio parle allemand parce que sa mère est allemande. Voilà vous avez une petite croquette (rires).
Y a t-il une différence entre la manière de travailler des acteurs américains par rapport aux français ?
En France, on cherche souvent à généraliser et cela vient souvent d’un complexe d’infériorité. Mais il n’y a pas un type d’acteur américain comme il n'y a pas un type d’acteur français. On se fourvoie complètement si on pense ça. Il y autant de types d’acteurs différents qu’il y a d’acteurs différents. Leo ne travaille pas de la même manière que Jennifer Lawrence qui ne travaille pas de la même manière que Cate Blanchett. On est tous différents. Ce qui est sûr, c’est qu’à ce niveau, tout le monde connaît son texte sur le bout des doigts, on est tous professionnels. On ne va pas aller sur instagram une seconde avant de tourner. On est plutôt concentrés et on est là pour le taf.
Le thème du film vous a touché ? C’est très drôle mais aussi très alarmant et très cynique.
Evidemment. Je suis parti sur ce projet sur la base du scénario avant de savoir avec qui j’allais tourner. Puis aussi parce que c’était un film de Adam McKay. Cela m’a énormément parlé. Je suis un grand fan du travail d’Adam McKay. Les comédies grinçantes critiques comme ce film sont très rares. Je salue Netflix pour avoir permis à ce film d’exister. C’est un film rare dont les gens vont parler. Il ne laissera personne indifférent.
Surtout en sortant un 24 décembre.
Surtout un 24 décembre (rires).