Halloween Kills est "un opéra de violence abstraite. On visait le carnage absolu"

Sortie ce week-end aux US, Halloween Kills débarque chez nous mercredi 20 octobre. Pour cette suite du Halloween 2018, le réalisateur David Gordon Green, soutenu par Blumhouse et John Carpenter, n'y est pas allé de main morte. Halloween Kills est une tornade de brutalité et de meurtres à la puissance 10 à tel point qu'il en devient presque abstrait.

Filmsactu a pu en discuter avec David Gordon Green qui ne cache pas avoir cherché cette sensation d'"opéra de violence abstraite". On a aussi évoqué Halloween Ends (dernier film de cette trilogie qui se passera 4 ans plus tard), et sa collaboration avec John Carpenter.

Halloween Kills est un vrai carnage avec un nombre de meurtres hallucinants. Savez-vous combien de morts il y a dans le film ?
David Gordon Green : Non. Je laisse le soin aux malades comme vous de compter (rires). Je n’en sais rien (rires).

Qu’est ce qui vous a inspiré à offrir une suite aussi agressive et violente ?
L’idée était de le structurer le film de telle manière qu’une fois que Michael s’échappe du sous-sol en feu de Laurie, je ne pense pas que cela soit un spoiler, on s’attache émotionnellement aux personnages secondaires mis en avant, et que tout se transforme en opéra de violence abstraite.

On voit presque le visage de Michael au détour d'une suite…
Presque oui. C’est pour exciter (rires).

Pourquoi cette décision ?
Il y a quelques règles que l’on a élaboré dans notre conception de Michael Myers. Des règles tirées des films originaux de John Carpenter. On n’a pas voulu offrir trop de backstory à Michael, ni justifier ses actions ou ses motivations. Il a toujours ce mystère à savoir ce qu’il y a en dessous du masque. Dans le premier film, il y a ce passage où Laurie voit brièvement son visage. J’ai l’impression que le masque est le pouvoir de Michael. Une fois qu’il est enlevé, je ne voulais pas que l’on voit ses yeux et que l’on pense qu’il est la quintessence du mal, afin de donner un aspect presque surnaturel à ce masque. Mais si le masque est enlevé, restons dans la suggestion, dans la silhouette et évitons d'être trop explicite.

Michael Myers est-il une créature surnaturelle ? On se pose la question au terme de Halloween Kills.

Non. Mon idée est qu'il est capable de choses hors-normes mais pas impossibles. Mais la peur qu'il inspire est contagieuse. Il a le pouvoir de transformer toute une communauté de par la terreur qu'il inspire. C'est ce que l'on comprend dans Halloween Kills.

Comment collaborez-vous avec John Carpenter ? A quel point est-il impliqué en dehors de la bande originale qu’il compose avec son fils et son filleul ?
C’est tellement amusant. Rien qu’hier soir, il m’a demandé "Où est le premier jet de Halloween Ends ? Je veux le lire". Je le lui ai envoyé et je vais recevoir ses notes et remarques dans les jours qui viennent. Dernièrement j’ai beaucoup regardé Christine, son chef d’oeuvre, et je pense que cela a influé sur l’écriture de Halloween Ends. On verra s’il le remarque. C’est plaisant de recevoir ses remarques en tant que scénariste puis quand on tourne, il est là pour visionner les rushes et bien sûr il compose la musique. Parfois, je le regarde en train de regarder le film ce qui est vraiment intéressant. C’est génial de pouvoir avoir ses commentaires en direct. Parfois je lui envoie une séquence et il me dit s'il aime ou pas. Il est honnête, n’hésite pas à me dire ce qu’il pense ou si je suis à côté de la plaque. Mais la majorité du temps, il est d’un grand soutien.

(David Gordon Green)

A quoi devons nous attendre avec Halloween Ends qui clôturera votre trilogie amorcée avec Halloween 2018 ?
Halloween Ends sera très différent des deux autres films dans le ton. Cela fait parti de mon travail en tant que cinéaste. Je suis constamment en train de passer d’une comédie à un drame, d'un film d’action à une série télé. Et j’aime mélanger les genres. Bien que l’on soit ici pour célébrer l’héritage de John Carpenter et Debra Hill, je veux être certain que chaque chapitre de cette trilogie soit différent. Halloween Ends se déroule 4 ans après Halloween Kills. On sera en 2022. On découvrira comment les survivants de 2018 mais aussi de 1978 ont pu vivre avec le trauma, la terreur, la violence, la sauvagerie de ces meurtres mais aussi comment ils ont evolué avec les évènements survenus entre 2018 et 2022. J’ai hâte de commencer à touner.

Qu'en est-il de cette rumeur de fin alternative pour le director's cut du DVD et Blu-Ray ?

Ce n'est pas exactement une fin alternative mais on a coupé une séquence finale pour la version cinéma. J'aime beaucoup cette scène mais elle nous a semblé de trop. Quant on a tourné le film, je n'avais pas autant avancé sur Halloween Ends. Sachant désormais comment tout va finir, cette scène nous a paru dispensable. Mais on l'ajoutera au director's cut. Elle modifie l'ambiance de la fin.

Quand Jamie Lee Curtis se prosterne devant le rédac chef de Filmsactu !