Isao Takahata et la Princesse Kaguya
Le 13/08/2009 à 19:01Par Caroline Leroy
Isao Takahata, réalisateur de Pompoko et du chef d'oeuvre Le Tombeau des Lucioles, s'attelle à l'âge de 74 ans, dix ans après Mes Voisins les Yamada, à un nouveau long métrage : l'adaptation cinéma d'un classique des classiques de la littérature japonaise, Taketori no Monogatari (La Légende du coupeur de bambous). Connu aussi sous le titre Kaguya-hime no Monogatari (La Légende de la Princesse Kaguya), ce conte folklorique daté du Xème siècle est considéré comme le plus ancien texte narratif japonais. C'est au cours d'une discussion publique avec le réalisateur français Michel Ocelot au 62ème Festival International de Locarno que Isao Takahata a fait part de son projet.
L'histoire de Taketori no Monogatari est celle d'un vieil homme qui découvre un jour un minuscule bébé dans la coupe d'une plante de bambou luisante. Avec sa femme, il la baptise Kaguya-hime ("princesse lumineuse") et l'élève comme sa propre fille, bien qu'elle prétende venir de la "capitale de la lune". A partir de là, il découvre tous les jours une pépite d'or dans chaque nouvelle coupe de bambou et devient rapidement très riche. Pendant ce temps, Kaguya grandit pour devenir une jeune fille d'une beauté extraordinaire qui attire la convoitise de cinq princes des environs, puis de l'empereur lui-même. Or Kaguya ne peut accepter aucune demande en mariage car elle doit retourner pami les siens sur la Lune.
Ce conte tragique a déjà été maintes fois évoqué dans les mangas et dans l'animation, l'exemple le plus direct étant le manga Princesse Kaguya de Reiko Shimizu. Naoko Takeuchi se servait aussi de cette légende pour le volume 11 de Sailor Moon, une histoire à part qui se révélait paradoxalement être le chapitre le plus réussi de sa saga. On en retrouve aussi des traces dans le magnifique Please Save My Earth de Saki Hiwatari, ou encore dans le deuxième film de InuYasha (Inuyasha the Movie 2: The Castle Beyond the Looking Glass). Au cinéma, citons La Princesse de la Lune de Kon Ichikawa, avec Toshiro Mifune, Ayako Wakao, Yasuko Sawaguchi et Kôji Ishizaka.