En 35 ans de carrière, le compositeur James Horner a collaboré avec des dizaines et des dizaines de réalisateurs, dont certains extrêmement prestigieux : James Cameron (Aliens, Titanic, Avatar), Mel Gibson (Braveheart), Ron Howard (Apollo 13), Jean-Jacques Annaud (Le nom de la rose) ou encore Terrence Malick, pour qui il a composé le très beau score du Nouveau Monde, sorti en 2005. Dans un entretien accordé à Little White Lies, le musicien aux deux oscars est revenu sur son expérience compliquée avec le réalisateur de La Ligne Rouge... Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il évoque ce dernier !

"Terrence Malick est un cinéaste très énigmatique" explique James Horner. "C'est un excellent photographe. Un excellent directeur de la photographie. Mais il ne sait pas comment raconter une histoire du début à la fin. Lorsque j'ai vu Le Nouveau Monde pour la première fois, c'était un premier montage. A l'époque, je pensais que ce film pouvait connaître autant de succès que Titanic. [...] Mais durant le montage, Terrence s'est mis à dissocier toutes les scènes. Il n'y avait plus de ligne directrice. Plus d'histoire d'amour. Ca ne l'intéressait plus. Il s'est mis à enchaîner les belles images, mais ça ne collait pas. [...] Je pense que Malick est brillant, mais c'est un artiste très abstrait. Lorsque vous travaillez avec lui, vous devez vous dire que ce qu'il y a sur le papier au départ - en l'occurence, une histoire vraie - peut devenir très abscon. Comme une peinture de Picasso. Musicalement, le film ne marchait pas. Visuellement, il était magnifique. Mais dans sa narration, ça ne fonctionnait pas. Ce film est comme un roman que l'on arrive pas à lire". Et vous, qu'aviez-vous pensé du Nouveau Monde ?