Joel Kinnaman : "Tourner Suicide Squad avec James Gunn était tellement mieux"
Le 28/07/2021 à 12:34Par Olivier Portnoi
The Suicide Squad de James Gunn vient dynamiter nos salles de cinéma dès le 28 juillet. Et c'est sans aucun doute le blockbuster le plus dingue, fun, explosif et jouissif que vous verrez cet été.
Mais quel lien avec la Suicide Squad de David Ayer ? The Suicide Squad est-il un reboot, un préquel, une suite ? Aucun des trois. Le réalisateur des Gardiens de la Galaxie a voulu mettre en scène sa propre version de l'histoire à l'opposé total de celle de David Ayer.
Joel Kinnaman (Altered Carbon, For All Manking, The Killing), qui reprend son rôle de Rick Flag, nous explique à quel point il est fier d'avoir pu participer à un tel film.
"J’ai le sentiment que the Suicide Squad se classe au dessus de tout ce que j’ai pu faire auparavant."
Joel, tu as dit que The Suicide Squad était une expérience unique dans ta carrière d’acteur. Qu’entends-tu par là ?
Joel KInnaman : J’ai eu la sensation d’être pour la première fois de ma vie dans une comédie. Bien sûr le film ne se résume pas à une comédie. Mais sur le tournage, on riait quasiment tous les jours. Et très fort. Il y a tant de personnages fous. L’ambiance était incroyable. James (Gunn) sait installer une atmosphère chaleureuse, accueillante, fun, qui laisse la place à l’improvisation et aux moments débiles. Et en même temps, sa vision du film est très précise. J’ai le sentiment que the Suicide Squad se classe au dessus de tout ce que j’ai pu faire auparavant.C’est donc un film très différent du premier Suicide Squad auquel tu as contribué ?
Oui. Le ton est totalement à l’opposé. Avec David (Ayer), l’envie est d’aller dans le côté obscure des personnages. Ce film est plus fun, drôle même s’il possède des moments émotionnels forts et que les personnages ont toujours leurs blessures et leurs traumatismes. C’est ce qui est la base de la Suicide Squad. Nous sommes tous des êtres brisés qui ne parviennent pas à se reconstruire ou à se racheter.
Etais-tu fan de comics en étant enfant ?
Je l’étais. Sans en être un énorme. Mais je lisais Superman, Batman et The Phantom que j’adorais.
"J’ai eu droit à des bons dialogues comparé. Honnêtement, cela fait du bien."
Je dois avouer que j’ai pris plus de plaisir sur ce film que sur le précèdent. J’avais le sentiment d’avoir plus de liberté pour incarner une version plus drôle de Rick Flag. J’ai pu éveiller mon talent pour la comédie et j’avais un guide parfait en la personne de James Gunn. J’ai eu droit à des bons dialogues comparé au premier film. Honnêtement, cela fait du bien.
Tu reviens beaucoup sur l'aspect comédie, un domaine dans lequel on est pas habitué à te voir. C’est quelque chose qui te manquait dans ta carrière ?
Oui. Ce ne sont pas mes racines artistiques. Je viens du cinéma et du théâtre européen. La comédie américaine en est très loin. Mais j’ai toujours aimé ce genre de cinéma. J’en regarde beaucoup. Mais je n’avais jamais eu l’opportunité de m’y frotter. J’ai énormément de respect pour les acteurs dans les comédies. C’est tellement plus dur que cela en a l’air. Ils sont souvent dévalorisés aux yeux des critiques. Mais leur travail est intense. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir faire rire les gens. Surtout en ce moment.
Qui a été le plus dingue dans ce casting ?
Il a beaucoup de crazy motherfuckers dans cette équipe. Mais je dirais John Cena qui passait son temps à se balader avec une cuvette en argent sur la tête en clamant des inepties sexuellement orientées.
"Souvent les séries auxquelles je participe ont des budgets bien plus élevés que les films. J’aime bien switcher entre les formats longs et les formats plus courts."
Je perçois désormais peu de différence entre ces deux médias. Avant, les films bénéficiaient de plus gros budgets et les séries étaient cheap. Ce n’est plus le cas. Souvent les séries auxquelles je participe ont des budgets bien plus élevés que les films. J’aime bien switcher entre les formats longs et les formats plus courts.
Parmi toutes les séries que tu as tourné, y en a-t-il une qui t'est plus chère que les autres ?
The Killing peut-être. C’était une superbe expérience, j’adorais ce personnage et c’était mon premier tournage aux US. Mais j’adore la série que je suis en train de tourner, For All Mankind. Je la trouve vraiment géniale.
Je suis totalement d’accord. For All Mankind est sous estimée à mon avis.
On tourne actuellement la saison 3. Je peux t’assurer que l’on passe encore au niveau supérieur.
Sons Of Philadelphia est sorti il y a quelques temps en France. Qu'est ce que cela fait de tourner avec un réalisateur français ?
Dans Sons Of Philadelphia, je tiens certainement mon rôle préféré de toute ma carrière. Je garde un souvenir incroyable de ce tournage avec Jérémie (Guez) que j'adore. Je retourne un film avec lui quand il veut. Sons Of Philadelpha est un petit film en comparaison d'autres de mes films mais il y a une profondeur que j'ai rarement ressenti. Je suis heureux que tu m'en parles et qu'il sorte dans vos salles de cinéma. Aux Etats-Unis, il est passé inaperçu. C'est vraiment dommage.
T’as-t-on déjà confondu avec un autre acteur ?
Oui, une fois aux Emmy. C’était l’année où Alexander Skasgard a gagné pour Big Little Lies. Donald Glover avait gagné pour Atlanta. Je suis allé le voir pour le féliciter et lui dire "Donald, bravo et j’adore ton travail". Lui m’a répondu : "Mais mec, toi aussi bravo, tu a été dingue. Cette scène où tu hurles après cette femme !". Et là je me suis dit Donald, tous les suédois de 1m90 ne se ressemblent pas à ce point ! Il pensait clairement que j'étais Alexander.Est-ce vrai que tu as été dans la même école d’art qu’Alexander Skasgard ?
En Suède oui. C’était aussi celle de Noomi Rapace et Gustaf Skarsgård (Vikings). Alicia Wikander peut-être aussi… non je ne suis pas sûr. C’est juste une école classique. Mais pour une raison mystérieuse, le sud de Stolkholm a vu passer de futurs acteurs suédois qui fonctionnent aux Etats-Unis.