Comme dirait le diction "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis". Figurez-vous qu'à une époque, bien avant d'être devenu le plus grand nabab du cinéma français - grâce à ses films mais surtout ses productions très rentables - Luc Besson était un jeune homme idéaliste qui considérait le cinéma avant tout comme un Art, et ensuite comme une industrie. En effet, dans une interview publiée en 1983 dans le Fanzine Nostalgia - dont nous vous conseillons la lecture intégrale sur l'excellent site Forgotten Silver - le jeune réalisateur du Dernier Combat, alors âgé de 23 ans, critiquait vivement le cinéma commercial, et plus précisement les réalisateurs qui exploitaient des concepts ad nauseam, juste pour faire de l'argent. Découvrez ci-dessous ce que Luc Besson déclarait à l'époque.

Photo tirée du livre "Le dernier combat de Luc Besson"

"Je n’aime pas les séries, du genre “on a trouvé un filon, alors on en fait quinze”; je trouve ça horripilant. Rien ne m’agace plus de voir Patrice Leconte faire pour la énième fois un film comme Les Bronzés ou Viens chez moi, j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens, Circulez y a rien à voir ou d’un autre côté les Lauzier : Je vais craquer, Le quart-d’heure américain... Ça m’agace. Ils prennent vraiment les gens pour des cons. A quoi sert ce cinoche-là ? On nous dit “c’est vrai, mais ça fait du pognon”. Eh bien, qu’il vendent des chaussettes, pas d’ambiguïté. On ne fabrique pas des chaussettes pour le plaisir mais pour gagner de l’argent. Le cinéma s’avère être un moyen de gagner de l’argent, mais c’est aussi un art; c’est idéologique, il doit transmettre une idée à quelqu’un. On n’a pas le droit de transmettre n’importe quoi aux gens."

Bien entendu, cette déclaration peut faire sourire aujourd'hui, lorsqu'on constate que Besson a produit quatre Taxi, trois Taken, ainsi qu'une succession de films tous plus ou moins calqués sur le même modèle (pas vrai Mozinor ?). Pour autant, nous ne lui jetterons pas la première pierre. Forcément, lorsqu'on est jeune et qu'on se lance dans une voie, on est plein de d'idéaux ... que l'on perd sans doute par la suite, à force de se prendre des portes. Par ailleurs, souvenons-vous que si Besson a succombé aux sirènes du cinéma "commercial", c'est pour pouvoir mettre un point final à son rêve qu'était la Cité du Cinéma, ouverte depuis plus d'un an et qui offre à la France un studio qui n'a rien à envier à ce qui peut se faire outre-Atlantique. La seule question que l'on se permettra est la suivante : à quel moment de sa vie Luc Besson a-t-il décidé de faire passer au second plan les préceptes qu'il suivait lorsqu'il était plus jeune ? Seul l'intéressé pourrait répondre... Ci-dessous, retrouvez la bande annonce de Malavita, la prochaine réalisation de Besson, en salles dans quelques mois.