Le réalisateur de Terminator Genisys revient sur l'échec monstrueux du film
Le 12/11/2021 à 11:12Par Olivier Portnoi
En promo pour Many Saints Of Newark - une histoire des Soprano qu'il réalise, Alan Taylor revient sur l'échec commercial et artistique total de Terminator Genisys.
Pour le réalisateur de Thor Le Monde des Ténèbres mais surtout de plusieurs épisodes de Soprano, Oz, Deadwood, Mad Men, Bored To Death ou encore Game Of Thrones, cette expérience reste douloureuse.
"Je l’ai déjà dit par le passé. Toute ma carrière jusqu’à Terminator était une progression vers des projets de plus en plus ambitieux." explique Alan Taylor à Filmsactu. "Cela a parfois été compliqué mais jamais aussi compliqué qu’avec Terminator. Ce film a été extrêmement difficile à vivre pour moi. Je n’appartenais pas à ce genre. Mon amie, qui est une storyboard artiste, m’avait bien dit "Tu ne devrais pas le faire". Je ne l’ai malheureusement pas écoutée. Réaliser ce film a été la pire décision de ma carrière. Dès le début, rien n'allait. Après Terminator, j’ai dû prendre du recul pour me rappeler ce que j’aimais dans les films. J’ai dû renouer avec le plaisir de faire des films. J’ai eu quelques expériences plus simples à la télévision avant de retrouver cette excitation grâce à Many Saints Of Newark. Je me suis senti honorer quand David (Chase, créateur des Soprano) m’a contacté. C’était l’occasion de refaire un film mais surtout un film qui me concerne dans un genre que je maîtrise et que j’aime."
Par le passé, Alan Taylor n'avait pas manqué de clamer que lui non plus n'avait rien compris au scénario du film. Au Daily Beast, le réalisateur avait notamment cité une scène avec Arnold Schwarzenegger : "On doit à Arnold l'une des répliques les plus imprononçables et les plus incompréhensibles du film. A un moment il dit 'il est possible de se rappeler deux lignes temporelles quand tu pénètres le champ quantique pendant un moment nexus'. Mais personne ne sait de quoi il parle !"
Voici le reste de notre interview avec Alan Taylor lors de la promo de Many Saints Of Newark, actuellement au cinéma.
Qu’est ce qui fait que les Soprano sont à part dans "la famille mafia" ?
Alan Taylor : Bonne question car cela a été mon défi en tant que réalisateur. Comment conserver l’essence des Soprano dans un film pour le grand écran qui ne se passe plus à notre époque, contrairement à la série, mais à la fin des années 60. J’ai dû beaucoup y réfléchir ce qui m’a provoqué quelques nuits blanches. La voix créative de David ne ressemble à aucune autre. Son travail est effectivement unique en matière de gangsters. Les Soprano possède l’histoire de gangsters classique, la violence, les rivalités, mais avec ce ton suréaliste et rêveur en plus qui pouvait nous faire perdre pied. On ne savait parfois plus si on était dans la réalité ou dans le rêve de quelqu’un. Ce genre de choses est propre aux Soprano. Cela détache David Chase de Scorsese par exemple.
Alan Taylor : Bonne question car cela a été mon défi en tant que réalisateur. Comment conserver l’essence des Soprano dans un film pour le grand écran qui ne se passe plus à notre époque, contrairement à la série, mais à la fin des années 60. J’ai dû beaucoup y réfléchir ce qui m’a provoqué quelques nuits blanches. La voix créative de David ne ressemble à aucune autre. Son travail est effectivement unique en matière de gangsters. Les Soprano possède l’histoire de gangsters classique, la violence, les rivalités, mais avec ce ton suréaliste et rêveur en plus qui pouvait nous faire perdre pied. On ne savait parfois plus si on était dans la réalité ou dans le rêve de quelqu’un. Ce genre de choses est propre aux Soprano. Cela détache David Chase de Scorsese par exemple.
Many Saints Of Newark est-il le genre de film que les studios n'osent plus produire aujourd'hui ?
Oui. On en avait tous conscience, les acteurs aussi. J’en ai parlé avec d’autres réalisateurs qui étaient envieux que je puisse réaliser un tel film porté par autant de thèmes différents et de psychologie. Il est difficile de convaincre un studio de produire ce genre de film aujourd’hui. Si on a pu le faire, c’est que l’on profite de la notoriété incroyable des Soprano. C’est une chance unique.
Oui. On en avait tous conscience, les acteurs aussi. J’en ai parlé avec d’autres réalisateurs qui étaient envieux que je puisse réaliser un tel film porté par autant de thèmes différents et de psychologie. Il est difficile de convaincre un studio de produire ce genre de film aujourd’hui. Si on a pu le faire, c’est que l’on profite de la notoriété incroyable des Soprano. C’est une chance unique.