Michael Bay toujours pas convaincu par la 3D
Le 24/03/2010 à 12:59Par Yann Rutledge
Comme tant d'autres studios à la suite du succès planétaire d'Avatar, Paramount et DreamWorks ont rapidement manifesté leur souhait d'offrir une troisième dimension à Transformers 3. Excité par le challenge, Michael Bay avait alors accepté de faire quelques prises de vues tests. Seulement, comme l'explique Deadline Hollywood, le résultat est loin d'être celui escompté.
Premier accroc : les caméras capables de filmer en 3D natif - comme celle utilisée par James Cameron sur Avatar - sont beaucoup trop lourdes et encombrantes pour la mise en scène déchaînée de Michael Bay. Refusant d'adapter sa mise en scène à la caméra (l'inverse nous aurait étonné), il ne lui reste plus que le choix de la conversion 2D-3D en post-production. Et quand bien même, Bay aurait sans doute eu du mal à tenir son planning : la date de sortie du troisième volet de Transformers étant d'ores et déjà fixée à l'été 2011, son équipe n'aurait eu que très peu de temps pour mettre en place la logistique qu'impose les prises de vues en 3D natif.
Second accroc : Michael Bay considère que la conversion 2D-3D est encore plus problématique et coûteuse que ce qu'en disent les studios. On avance depuis quelques temps que la conversion d'une mintute d'images revient à 100 000 dollars. D'après Bay, cela tournerait plutôt autour de 120 000-150 000 dollars la minute. ce qui impliquerait que la seule conversion en 3D de Transformers 3 reviendrait aux alentours de 25 millions de dollars. Soit tout de même 1/8ème du budget du film !
Le cinéaste révèle que quelques boîtes s'arrachent actuellement les cheveux sur une poignée de plans qu'il leur à donner à convertir. Et ce serait un doux euphémisme que de dire qu'il n'est pas impressionné par ce qu'il a vu. "Ce que je tourne est très complexe, j'insère de vrais éléments au sein même de scènes d'action et honnêtement je ne suis pour l'instant pas convaincu par la méthode conversion. Ça ressemble à de la fausse 3D, manifestement composée d'une succession de couches. On s'attend à être émerveillé en entrant dans la salle de projection, mais au final le résultat craint." Et le réalisater d'ajouter : "On peut dire ce que veut de mes films, mais ils sont techniquement minutieux et précis. Si le résultat [en 3D] n'est pas impeccable, je refuse de le faire. Et c'est MON choix."
Mais ce que le cinéaste américain le plus incompris refuse par dessus tout de faire est de confier son bébé à une équipe avec laquelle il n'a pas noué une relation de confiance. "J'ai l'habitude pour tous mes films de travailler avec une équipe de première division [A-Team dans la langue de Shakespeare]. Et là je devrais aveuglément confier mon film à une équipe de quatrième division qui sous-traitera le boulot en Inde ?"
En réponse à tous ces studios qui lancent des conversions 2D-3D de leurs blockbusters, Michael Bay répond : "Cette méthode de conversion sera toujours inférieure à la 3D native. Les studios sont peut-être prêts à sacrifier le look de leurs films pour gagner trois dollars de plus par ticket vendu. Pas moi." Et de conclure : " Avatar a été fait en quatre ans. Vous ne pouvez pas chier comme ça un film en 3D."