Enfin oscarisé, Spike Lee condamne Hollywood et "son ridicule manque de diversité"

Spike Lee a enfin son Oscar : samedi dernier, le cinéaste a reçu une statuette d'honneur lors des "Governor Awards" qui se déroulent annuellement à Hollywood. Censée célébrer les cinéastes pour leur travail et leur dévouement au septième art, la cérémonie a pourtant été marquée par un fervent appel du cinéaste en direction d'Hollywood, lui intimant de proposer plus de diversité.


De fait, cette controverse concernant l’Académie n’est pas nouvelle : une enquête analysant le collège des membres votant avait révélé que plus de 90% d'entre eux étaient blancs, et si 12 Years a Slave avaient suscité éloges, nominations et Oscars dans plusieurs catégories en 2014, il n’y avait, l'année d'après, aucun acteur ou actrice noir(e) parmi les nominés.

La directrice de l’Académie, Cheryl Boone Isaacs, a dévoilé son programme intitulé "A2020" pour améliorer la diversité à l’intérieur de l’industrie, et lors de son discours de remerciement, Spike Lee n’a pas hésité à réprimander les membres du prestigieux institut à ce même sujet :

"On peut parler, blablabla, mais on a besoin d’avoir une discussion sérieuse sur la diversité, et d’introduire un peu de piment par ici !", s’est indigné le réalisateur, avant de raconter que lorsqu’il se rend à un studio de tournage, il ne voit "pas un seul visage noir mis à part celui du gardien de sécurité". "Cette industrie est tellement en retard par rapport au sport que ça en devient ridicule (...) Pour un noir, c'est plus facile de devenir président des Etats-Unis que patron d'un studio". Le message est bien passé.