Spider-Man New Generation : "N'importe qui peut porter le masque de Spider-Man" interview
Le 07/05/2019 à 15:59Par Olivier Portnoi
Spider-Man New Generation reste comme l'une des grandes réussites de ces dernières en matière de super-héros.
Sa sortie en DVD et Blu-Ray nous fait dire que l'on peut encore être surpris et enchanté par un film de super-héros en 2019.
En racontant l'histoire du jeune Miles Morales, Spider-Man parvient non seulement à réinventer sa légende mais aussi à proposer autre chose par rapport à ce que l'on nous a offerts depuis 2002.
Drôle, frais, malin et inventif, Spider-Man New Generation doit également beaucoup à ses choix esthétiques et ses dessins rappelant les comics des années 80 et 90.
FilmsActu a pu discuter avec les trois réalisateurs du film.
"Ce film est tellement riche et gavé d’idées que je ne vois pas comment on aurait pu en inclure en plus sans qu’il explose."
Pourquoi fallait-il être trois pour réaliser Spider-Man New Generation ?
Rodney Rothman : Bonne question.
Bob Persichetti : Parce qu’on traite d’univers multiples et que l’on était tous bloqués dans un univers différent (rires).
Peter Ramsey : Et le fait que l’on se rencontre à la fin a créé l'accident inter-dimensionnel (rires).
Rodney Rothman : Plus sérieusement, ce film nécessitait que l’on y travaille à trois. On a passé tellement de temps à développer les design et à travailler sur l’histoire qu’au final, on a eu très peu de temps pour le réaliser. On a eu besoin de se séparer et que chacun se concentre sur une partie différente. On a tous touché à tout, de l’animation, au storyboard, aux angles des caméras, à l’enregistrement, l’édition. Mais toutes les décisions ont été collectives même si on s’est parfois disputés. Au final, la manière dont ce film a été fait résume son message : le travail en collaboration et la diversité peut être gagnant, positif et singulier.
Outre les univers multiples, quels sont les autres thèmes que vous vouliez inclure dans ce film que l’on ne retrouve dans aucun autre film Spider-Man ?
Bob Persichetti : Tout. Vraiment tout.
Rodney Rothman : Il fallait que cela soit une expérience nouvelle pour les spectateurs ainsi que pour nous en tant que fans. ce défi nous a forcé à utiliser de nouveaux outils. On a dû créer de nouveaux codes, de nouveaux looks et un nouveau language. Cela a été compliqué et cela nous a demandé énormément de temps et d’effort. Il a fallu que l’on travaille collectivement pour y parvenir.
Y a-t-il des choses que vous n’avez pas pu mettre dans le film ?
Peter Ramsey : Il y a toujours des choses que tu es obligé de mettre de côté malheureusement. Mais ce film est tellement riche et gavé d’idées que je ne vois pas comment on aurait pu en inclure en plus sans qu’il explose. En racontant le multiverse, à savoir des univers différents dans lesquels les Spider-Man sont différents et les vilains sont différents, on s'ouvre à des possibilités quasiment infinies. Ce que l’on a pas pu placer, on le garde pour une prochaine fois. Si on en a l’occasion. (une suite est déjà en réflexion -ndr).
Bob Persichetti : On a dû trouver un compromis et un équilibre entre ce que nos coeurs de fans de comic books voulaient inclure et ce dont le film avait vraiment besoin pour ne pas suffoquer. Il ne fallait pas perdre le fil rouge de l’histoire, celle d’un teen Miles Morales qui traverse un moment difficile de sa vie autant familiale qu’intime. Il fallait que le spectateur se reconnaisse en Miles. Son histoire devait pouvoir s’exprimer.
"Sam Raimi est un virtuose et il a marqué comme aucun autre réalisateur jusqu’à présent l’imaginaire Spider-Man."
Qui est le plus grand nerd de Spider-Man parmi vous trois ?
Rodney : Peter.
Peter : J’avoue. Je lis ces comic books depuis je ne sais même pas quand tant cela remonte loin. Tout en essayant de devenir adulte malgré tout (rires). Mais j’ai toujours adoré ce personnage. Et ce n’est pas sans raisons qu’il est, je crois, le super-héros le plus populaire au monde. Que je fasse ce film était un rêve. Spécialement de la manière dont on a pu le faire.
New Generation est rempli de références à la trilogie de Sam Raimi. Sont-ils vos Spider-Man préférés au cinéma ?
Peter : Quelques uns des Sam Raimi, les deux premiers, sont vraiment des classiques. Si tu parles de films Spider-Man, tu dois parler de Sam Raimi. Mais on a voulu placer des références à des tas de Spider-Man différents.
Rodney : Sam Raimi est un virtuose et il a marqué comme aucun autre réalisateur jusqu’à présent l’imaginaire Spider-Man.
Bob : On a eu une grande liberté pour introduire ce monde dans lequel Spider-Man existe déjà et où tout le monde le connait à travers des dessins animés, des comics, des films, des produits marketing. Cela permet d'introduire énormément d'humour et de s'amuser avec les spectateurs qui ont les mêmes références que nous.
Parlons rapidement de l'esthétisme du film. New Generation tranche radicalement avec tout ce que l'on a vu jusqu'ici graphiquement.
Bob : De la même manière qu'il était important que l'on se démarque des autres Spider-Man narrativement, il était tout aussi important que l'on puisse le faire graphiquement. C'est justement ce qui nous a pris tant de temps à développer.
Peter : On voulait se différencier des films d'animation actuels qui sont tellement parfaits. On a voulu offrir un aspect artisanal à New Generation, un peu comme s'il avait été conçu à la main. Les comics étant notre référence, on a voulu s'en inspirer autant que possible à l'image. On a cherché à éviter la perfection afin d'introduire de l'humanité et de la chaleur dans nos images.
De par ses racines ethniques, Miles Morales symbolise-t-il une nouvelle Amérique ? Plus que Peter Parker ?
Bob : Certainement oui. Il est le fruit d'un Brooklyn actuel. Miles est plus représentatif du New York d'aujourd'hui et du monde dans lequel on vit que Peter Parker dans un sens. C'est aussi à travers lui que nous sommes parvenus à raconter une histoire différente.
Peter : Puis avoir Miles en héros permet de souligner le message universel du film "N'importe qui peut porter le masque de Spider-Man".
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