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De prime abord, Bernie n'est pas forcement le film dont on peut espérer monts et merveilles dès lors qu'il s'agit d'un éventuel transfuge en format HD. En partie parce sa texture globale ne cache pas son petit budget, se ressentant à travers un grain argentique parfois prononcé et quelques séquences ternes et sous-exposées. Idée qu'entretiennent les premières minutes du film. Pourtant, l'apport de la haute définition se dévoilera de façon éloquente à de nombreuses reprises par la suite, mettant en exergue quelques gros plans bien sentis. Bernie est avant tout un film de trognes, de personnages aux traits expressifs exacerbés et Albert Dupontel a pris un malin plaisir à les cadrer comme on les grossirait à la loupe. C'est assurément là que le Blu-Ray trouve tout son sens et pas nécessairement sur des aspects plus conventionnels de la HD (plans larges, grandes étendues) qui ne sont de toute façon pas la priorité du cinéaste.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
Ne disposant que d'une unique piste DTS HD Master audio 5.1, le Blu-Ray confirme la réflexion que l'on pouvait s'être faite en découvrant le film en DVD il y a quelques années (et qui proposait déjà une piste DTS). Bernie bénéficie d'un mixage multicanal plutôt bien construit mais dont le noyau stéréo de base demeure palpable. C'est effectivement la scène avant qui en profite le plus, disposant d'une balance très vive et équilibrée dans la zone droite/centre/gauche (en particulier lors des scènes d'extérieur) et à laquelle l'encodage HD offre une dynamique très naturelle. Chose entretenue par des surrounds, certes moins évidents, mais qui s'offrent de temps à autre quelques percées musicales plutôt efficaces ainsi qu'un accompagnement souvent énergique qui lorgne par moment vers le cartoon.
Commentaire audio:
Si seul derrière son micro Albert Dupontel et son faible ton monocorde semble ne pas être à l'aise et annonce un commentaire manquant de vigueur, il trouve finalement ses marques au bout d'une dizaine de minutes. Se souvenant du moindre petit détail, aussi bien sur le plan technique qu'anecdotique, l'acteur/réalisateur ne nous épargne d'aucune astuce de tournage - ou si peu puisqu'à deux ou trois occasions il nous confie vouloir garder pour lui quelques erreurs qu'il est le seul à déceler- avec une aisance hallucinante. Une pièce de choix.
"No zamis les hyens" (78min40):
Enorme recueil d'admirateurs de Bernie et plus particulièrement d'Albert Dupontel. Se bousculent devant la caméra: Nicolas Boukhrief, Jan Kounen, Bertrand Blier, Jean-pierre Jeunet mais aussi Terry Jones, Terry Gilliam et Robin Williams. Chacun y va de ses souvenirs, de ses relations avec l'acteur/réalisateur et la façon dont ils perçoivent le personnage ainsi que le film en hésitant pas à en lister les qualités comme les défauts. Hormis les interminables pitreries de Robin Williams qui n'amusent que lui, on retiendra surtout de cette très longue série d'interviews un point sur lequel tout le monde semble être d'accord : le fond de Bernie s'approche fortement de celui du comédien.
Essays (7min26):
Rien de particulièrement innovant dans les répétitions de Bernie, si ce n'est l'évidente bonne humeur régnant là où la plupart des essais s'avèrent rasoirs. On notera également que le film en était encore aux répétitions en janvier 1996 alors qu'il est sorti en novembre de la même année.
Par derrière (14min16):
Making of dans la plus pure tradition de ce que l'on est droit d'attendre, Par derrière se contente simplement de proposer moult images de tournage sans les empester d'interviews, de musique, de montage clipesque ou de trop longs extraits de film. On y découvre enfin Albert Dupontel au travail derrière la caméra et l'ambiance générale quasi euphorique, notamment lors du tournage de la "dispute" entre Hélène Vincent et Roland Blanche. Un Roland Blanche que l'on retrouve avec nostalgie et qui semble s'être amusé comme un petit fou. Du pur bonheur.
Bernie et Michael Kael (14min15):
Lors de la sortie de Bernie en 1996, Canal + a mis les petits plats dans les grands pour promouvoir le film de son ami. L'occasion pour la bande de CNNL International de retracer la vie d'Albert Dupontel à sa façon : neveu de fermier fan de gâchette, traumatisme pour les habitants de son village natal et violeur de petite vieilles. Si l'émission recycle quelques anciens gags réutilisés pour l'occasion, il faut bien admettre que nous sommes ici en présence d'un journal de Moustic grand crû.
Betisier (9min56):
Sans être un vrai bêtisier, ces prises ratées nous abreuvent des nombreux essais d'Albert Dupontel tentant son analyse des hyènes, jouant avec son caméscope et surtout les divers flash pris à l'arrachée lors de la scène des excès de vitesse.
Scènes poubelles (env. 5min):
Trois scènes coupées dont deux vraiment sympathiques montrant Bernie voler les articles d'autres clients dans le magasin d'electroménager, ainsi qu'une autre prouvant que le personnage harcèle des bureaux de la DDASS depuis 12 ans à la même date. Le début introductif l'exposant avec d'autres fous ne sert pour ainsi dire à rien.
Fouuuu rires (4min17):
Là encore il ne s'agit pas vraiment d'un bêtisier mais de quatorze prises plus ou moins réussies d'une scène de table où Albert Dupontel a du mal à garder son sérieux.
La bande annonce du film, celle de Le Vilain et quelques teasers achèvent une interactivité richement fournie !
BONUS DU TEST !
Totalement inédit et exclusif au site studiocanal.com, retrouvez ci-dessous une interview de Albert Dupontel donnant sa sélection de ses films préférés :
