Un blockbuster Paramount est un film traité aux petits oignons dans sa version Blu-Ray. Dernier gros film maison en date, G.I.Joe écope tout naturellement d'un transfert absolument resplendissant riche en détails et rendant service à ses couleurs pimpantes (on n'est pas dans un cartoon pour rien) même si la photo, très inégale, offre un film parfois laid à regarder. La définition, aidée par une compression confortable, répond à l'appel comme on peut l'espérer, rendant les mauvais SFX encore plus visibles et les bons encore moins perceptibles. Du vrai, du bon, du gros produit home cinema qui caresse l'équipement dans le sens du poil.
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Constat équivalent pour la piste son puisque Paramount se décide enfin à proposer du DTS HD-Master audio (tout du moins sur les pistes anglaises), histoire de faire péter la baraque comme il se doit. Si l'on n'atteint pas le déluge sonore d'un Transformers 2 qui écope du même format sonore - parce que ce dernier bénéficie surtout d'un bien meilleur mixage - G.I.Joe tient néanmoins la route et déverse son sac avec tout ce que ce genre de film nécessite comme effets divers, surround qui s'emballent, musiques criardes et basses qui font trembler les murs. Un très bon point puisque qu'il s'agit typiquement du genre de film qui n'aurait aucun intérêt à être (re)découvert à volume réduit. Moins chanceux, les amateurs de versions françaises n'ont droit qu'à une petite piste Dolby Digital 5.1, tout juste du niveau d'un DVD standard. Effort il y a, mais pas pour tout le monde.
Alors que l'éditeur semble se décarcasser pour délivrer des éditions solides de ses blockbusters maison (Star Trek, Transformers 2), G.I.Joe se voit timidement octroyer le minimum syndical. Chose particulièrement évidente dans le Commentaire audio de Stephen Sommers et de son producteur, qui se montre académique sans pour autant être dénué d'intérêt. On y notera quelques anecdotes sympathiques. En fait, le vrai problème de ce commentaire est que l'on resent une véritable retenue de la part des intervenants qui évoquent de manière implicite seulement les difficultés de mettre un tel film en chantier dans des conditions bien particulières (micmac général entre l'équipe du film et Paramount), le tout sans vraiment chercher à se mouiller. Toujours à lire entre les lignes, même si c'est parfois désolant, l'écoute des propos du producteur est assez révélatrice sur le rôle d'un tel personnage (''je suis producteur du film... et aussi l'un des monteurs'') qui évoque le retrait de trois lignes de dialogues par peur de perdre un public autre que les fans et ne peut s'empêcher d'adorer et saluer tout le monde. Il lâchera même un ''Ah, au fait... le mec dans le coin de l'écran, il est sympa'', comme s'il avait failli l'oublier. Fun à suivre, G.I.Joe est visiblement un film malade dans sa conception. Les symptômes sont ici...
A coté de cela, seul deux ''petits'' bonus composent cette interactivité, bien chiches comparativement à ce dont ce type de film bénéficie en général. La théorie du Big Bang (29min30) est un making of qui aurait vraiment pu être bon si on lui avait laissé le temps de souffler. Précipité dans un délai de visionnage qui sent bon le format promo, le documentaire a pourtant tout pour fasciner, en particulier un portrait inattendu de Stephen Sommers qui fanfaronne à tour de bras sachant qu'il est filmé. Par ailleurs, le cinéaste a le mérite de revendiquer ouvertement son envie de faire un cinéma sans prise de tête, bigger and louder, surpris à de nombreuses reprises en train de conseiller à ses techniciens d'en faire des caisses plus que nécessaire. ''Ca ne m'interesse pas de faire des films sur des médecins ou des avocats''... Voilà qui fait plaisir. Dommage que le module s'égare ensuite dans quelque chose de plus mécanique, tentant de nous vendre le film alors qu'on le possède déjà. Plus technique et pas totalement inintéressant, le reportage consacré aux Effets spéciaux (21min04) prend le temps de décortiquer les principales scènes d'action du film et l'incroyable ramdam numérique qu'elles ont nécessité pour rendre le spectacle plus impressionnant que prévu.