Enfin Warner prend les choses au sérieux ! Temporairement, certes, parce que le transfert de La Coupe de feu n'est vraiment pas exempte de défauts (une compression un peu déséquilibrée via une gestion des noirs hasardeuse), mais on est vraiment loin des lacunes que proposaient les films précédents. L'age de ce quatrième épisode et son entrée de plein pied dans l'univers de la haute définition y sont probablement pour quelque chose, mais le résultat est vraiment beau. Le Blu-ray véhicule ici une définition des plus accrues, nous permettant de contempler une infinité de détails à l'écran, dans toutes les conditions, qu'ils s'agisse de plans rapprochés comme des paysages - truqués ou non. Gageons qu'à l'avenir l'éditeur s'efforcera de suivre plus scrupuleusement l'encodage de ses films (mais étant donné l'évolution des DVD Warner, on a de sérieux doutes) puisque ce quatrième Harry Potter manque la note maximale de peu...
Enfin, ça se lâche ! C'était presque inespéré, mais la bande son de La Coupe de feu enterre sans mal les films précédents, pour les mêmes raisons d'ancienneté évoquées dans la critique de l'image, ci-dessus. Pourtant rien de ne change sur le papier, toujours les mêmes pistes Dolby Digital 5.1 et PCM 5.1, toujours beaucoup trop de choses sur une seule galette, mais le spectacle demeure pourtant bien plus convaincant ici. Narrativement assez sportif, ce quatrième film ne tarit plus du moindre effet, et tout ou presque conserve une forme olympique en terme de décibels, déchaînant balances stéréo comme surrounds, et caisson de basse au service de séquences parfois destructrices. L'affrontement contre le dragon, à titre d'exemple, donne très rapidement le ton. De quoi réjouir les oreilles les plus difficiles...
A l'instar des deux épisodes précédents, le Blu-Ray propose le film dans sa version française métropolitaine mais également dans on doublage québécois, au choix. Un doublage au pays du caribou qui se démarquera malheureusement par une faiblesse accrue, qui ne lui fait tenir la route devant aucune piste du disque.
Enfin les bonus d'Harry Potter ressemblent à quelque chose ! Bien évidemment, le contenu a encore un peu de mal à sortir de son carcan commercial et ne propose que des choses formatées, mais l'éditeur a ici arrêté de perdre son temps avec les gadgets. On nous propose huit featurettes concrètes sur des éléments ou des scènes clé du film sans aucun détour pompeux ainsi qu'un unique lien vers les scènes coupées. Ainsi, Le Magyar à pointes (6min08) s'intéresse à la scène du dragon en début de film même si les explications n'iront guère plus loin que préciser que le monstre est numérique et très méchant. Sympa. Il en sera de même pour Dans les profondeurs (9min48) se focalisant sur la conception de la scène aquatique (tournée dans une piscine, of course) ou encore Le Labyrinthe (6min48) qui perd plus son temps à nous raconter les événements de la dernières scène du film plutôt que vraiment nous en raconter concrètement sa conception. Des idées à creuser, notamment sur la manière dont les "murs" bougent, mais ce n'est pas encore ça...
On ensuite droit à un truc appelé Les champion (13min03) plutôt amusant puisqu'il s'agit d'un journal de bord suivant les trois comédiens interprétant les adversaires de Potter (dont Clémence Poesy) durant leurs divers préparatifs avant d'aller sur le plateau. Essais de costume, maquillage, etc. C'est assez fun et moins consensuel que d'habitude pour ne pas avoir à bouder la chose. On enchaînera ensuite sur un module consacré à Voldemort (11min09) qui aurait pu être un poil passionnant si on ne perdait pas du temps à nos expliquer "qu'il est méchant" et "qu'il n'est pas gentil". Ralph Fiennes s'exprime et la conception technique du personnage est aussi développée. L'essentiel, quoi. Featurettes complétées par une dernière s'intéressant au Bal de noël (9min03) de la fameuse scène A nous les petites anglaises. Histoire d'aborder l'aspect cocasse du tournage. Pas spécialement déplaisant.
On enchaînera ensuite sur les inévitables scènes coupées, s'étalant ici sur une dizaine de minutes (pas grand-chose comparé aux autres films) et se focalisent essentiellement sur ce qui ce qui s'étirait déjà en longueur dans le film : le fameux bal évoqué quelques lignes plus haut. De la redite effectivement pas nécessaire pour un long métrage. Enfin, et alors que les interviews étaient souvent pénibles sur les bonus des films précédents celle proposée ici donnant la parole aux trois acteurs principaux (30min36) s'apparenterait presque à un commentaire audio. Ils viennent de découvrir le film finalisé et livrent leur avis à chaud (positif, bien évidement) en revenant sur les points essentiels de ce nouveau film. Une interactivité qui sera complété par une rétrospective de la saga (14min13) rigolote mais néanmoins lourdingue pour qui vient de se refaire l'intégral en test Blu-Ray...