A l'image de la première édition sortie il y a pratiquement deux ans, John Rambo dispose d'une copie de très belle tenue, mise en exergue par les bons soins de Metropolitan. On n'a bien évidemment pas attendu cette édition pour le constater, mais la HD rend un réel service au film de Sylvester Stallone qui demeure probablement sa plus belle réalisation sur un plan graphique. Représentant la Thaïlande (un peu maquillée en Birmanie pour certaines scènes) de façon sobre mais soignée, le réalisateur met en avant un décor naturel somptueux dont on peut pleinement profiter via le Blu-Ray. Une nature sauvage dévoilée ici de façon détaillée. Comme un contrepoids, Stallone aime aussi se focaliser sur les grosses trognes (y compris la sienne) en plans serrés. Là encore, le piqué du disque nous permet de ne pas perdre une miette de ces gueules cassées. Certes, quelques plans sont sensiblement imparfaits (c'était déjà le cas avant et ce n'est pas imputable au disque) mais ne gâchent pas ce terrifiant spectacle. Notons enfin que les scènes réintégrées ont été réétalonnées pour l'occasion et leur intrusion est invisible.
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Commençons par un premier point qui ravira les francophiles : non seulement cette version longue dispose d'un doublage français dans son intégralité, mais cette piste est désormais proposée en DTS HD Master 5.1 là où la précédente édition ne disposait que d'une VF DTS HD High Resolution. On y gagne un débit un peu plus important, offrant justement un peu de coffre aux voix. Pour le reste, on avait déjà pu le constater précédemment (en blu-ray, en DVD et en salles), le mixage de John Rambo est une véritable tuerie qui parvient à faire coexister de façon immersive son cadre sauvage et ses batailles assourdissantes. Outre son enveloppement naturel, les balles sifflent de tous les côtés, virevoltant d'un canal à l'autre, tandis que les (nombreuses) explosions sont soutenues par un caisson de baisse en très grande forme. C'est très clairement le champ de bataille à la maison.
Néanmoins, un petit bémol nous interpelle. Nous avons noté un très léger décrochage d'un quart de seconde sur les dialogues pendant quelques minutes, à partir de la scène de l'arc et durant toute la séquence nocturne. Un phénomène qui s'estompe rapidement et n'est applicable qu'à la version originale (la post-synchro française étant, de toute façon, imparfaite, on n'y voit que du feu). On constate également une sensation d'étouffement sur la bande originale, juste après la grande bataille et durant tout le générique de fin. Rien de trop grossier, mais l'édition précédente dévoilait une musique plus aérée durant ces moments là. Deux anicroches qui pénalisent le disque dans notre notation.
La précédente édition était chargée d'une multitude de chose qui permettait de déconstruire la fabrication d'une façon presque théorique, à travers un commentaire et moult interviews focalisées sur chacune des étapes de la conception du film. Dans un souci de ne pas se répéter, cette nouvelle édition ne dispose que d'un supplément... Mais quel supplément ! Rambo : To Hell And Back (83min30), qui fut d'abord l'un des titres provisoires du film, est un vrai journal de bord dans la définition la plus posée du terme. Cette excellente vidéo n'est pas là pour nous dévoiler les coulisses du film (les bonus de l'édition précédente en ont largement fait le tour) mais s'impose comme une invitation à accompagner Sylvester Stallone, l'homme, durant l'impossible périple que fut la réalisation du film. Suivi par cette caméra discrète dévoilant des instants de vie de cette équipe dans la région Thaïlandaise, le réalisateur/comédien ne se cache plus derrière une quelconque étiquette commerciale et ouvre bien au contraire ses bras à tous les curieux qui aimeraient apercevoir à quoi ressemble une journée avec Sly... Enfin, en l'occurrence, 51 journées.
Avoisinant l'heure et demi (soit la même durée que celle du film), ce petit carnet de route filmé est accompagné par un commentaire audio de Sylvester Stallone particulièrement décontracté, comme un vieux pote qui nous raconterait ses vacances, images à l'appui. Ce vrai/faux making of est en tout cas à l'image du film : d'une sincérité palpable, ne s'encombrant pas d'artifice et allant à l'essentiel dans la subjectivité la plus totale. Ca ne mettra pas nécessairement à nu tout ce qui pouvait nous avoir marqué lors du film (les scènes d'action, par exemple), mais le bonhomme se penche sur ce qui l'a marqué, lui : ses blessures lors des cascades, ses rencontres avec les habitants de la région, ses dilemmes de metteur en scène, les complexités techniques, son expérience avec les serpents ou même un bond de quelques années dans le futur où il se demande la tournure que va prendre la carrière de quelqu'un comme lui... C'est frais, c'est vrai, ça se regarde tout seul et c'est exactement ce dont le film avait besoin.