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Le DVD s'était déjà montré satisfaisant, malgré les limites techniques, mais le Blu-Ray transcende totalement le plaisir de redécouverte du film. Kick-Ass a réellement de la chance d'être distribué chez nous par Metropolitan puisque l'éditeur, une fois encore, nous livre un produit de haute, TRES haute volée. On retiendra prioritairement le traitement des couleurs, ici tout bonnement sublimes et abondant dans l'esprit bande dessinée du film. Qu'il s'agisse du costume vert de Kick-Ass comme de la chevelure violacée de Hit-Girl, le film dispose d'une palette particulièrement pétillante, accouplée à un confort d'encodage qui offre à l'ensemble un piqué à la finesse accrue. C'est là que le DVD ne fera plus du tout le poids puisque ici, la haute définition offre une tout autre profondeur au cadre new-yorkais et à tous les buildings qui servent de décors. Les détails foisonnent, parviennent tout autant à exister dans les séquences plus sombres (disposant elles-mêmes d'un noir bien profond) et fond du film une démonstration visuelle épatante.
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Histoire d'enfoncer le clou, le spectacle trouve encore plus d'ampleur sur un plan sonore puisque l'on retrouve ici des pistes DTS HD Master audio 7.1 d'une puissance absolue. On avait déjà pu le constater en salle, un peu en DVD également, mais le Blu-Ray démontre constamment à quel point le film a bénéficié d'un mixage d'une réelle efficacité. Sur le plan musical bien évidemment (Kick Ass dispose probablement de l'une des meilleures bandes-originales de cette année, sorte de mix entre Vangelis et Hans Zimmer) mais également dans ses scènes d'action, transcendées par une balance multi anale particulièrement virevoltante. Les fusillades proposent un tempo assez fou, plus particulièrement lors de la séquence des lunettes infrarouge, pour un effet d'enveloppement total. On notera une gestion des voix un peu plus en retrait sur le doublage français (pas mauvais, par ailleurs), là où la version originale impose un organe plus prononcé. Pour le reste, les amateurs de sons qui dépotent seront aux anges !
Il y a énormément de choses à dire sur Kick Ass. Sur le film en lui-même et sur la petite analyse filmique qu'il constitue sur la culture américaine contemporaine. En cela, le Commentaire audio de Matthew Vaugh est d'une pertinence à toute épreuve puisque, au-delà la construction du film (un making of de deux heures, non proposé sur cette édition, le fait bien mieux), le réalisateur développe une objectivité surprenante sur son œuvre, ses défauts mais également ses qualités (lorsqu'il réussit là où d'autres se plantent, il n'a pas peur de le dire). Mais à travers cet happening audio, il extrapole un peu pour ceux qui auraient pris son film au premier degré sur toute la décadence du cinéma hollywoodien, ses vrais abus et ses fausses leçons de morale. Une politique qu'il traite avec une considération relative, en mettant le paquet sur Marvel (il est du coup plus amusant de savoir qu'on l'a réclamé pour mettre en boite le prochain X-Men), sans langue de bois, ni mauvais esprit. Juste un artiste qui vit le système de l'intérieur et le dévoile sans honte.
Le comic book kick ass (19min45) est un petit module non pas consacré au film mais bien à la bande dessinée dont il s'inspire. Donnant la parole à ses auteurs et réalisé pendant la conception même du comics (le film était déjà sur les rails avant que la BD ne soit achevée), ce module se présence comme une sorte de making of de l'album qui se déroule devant nous. Rempli d'enthousiasme et d'une vraie liberté créative, le document évoque la naissance des diverses idées (l'âge des personnages, les couleurs de leur costumes, leur aspect, l'intrigue, la violence, etc) et dévoile tout ce qu'il faut d'informations pour être calé sur le sujet.
Mais le gros, le très gros morceau de ce premier disque est bien évidemment le Making of (1h53) qui, malgré ses premières minutes suivant la narration d'une featurette promo, s'impose rapidement comme un documentaire poids lourd sur la conception de Kick-Ass. Presque aussi long que le film lui-même et avoisinant donc les deux heures, le reportage semble aller exactement dans le même sens que le film : cash, comprenant les attentes du public/spectateur avec un vrai respect pour ce dernier et en constante suggestion d'éléments divertissants et/ou impressionnants. C'est ainsi que l'on assiste à l'étonnante écriture/adaptation du film qui s'est faite simultanément avec la conception de la BD, l'incroyable entrainement physique de Chloe Mortz (encore plus spectaculaire sur les vidéos ici que les coupes du film), l'important travail musical ainsi que les nombreuses complications pour livrer un mixage potable. Toutes les étapes de fabrication sont bien évidemment passées en revue sauf que, comme le répètent de nombreux intervenants "c'est un film américain fait par des anglais"... Autrement dit : on a fait comme ça nous chantait et on n'a pas courbé l'échine. Vaughn en tête, dont la détermination s'est montrée payante. Comme ce dernier n'hésite pas à le dire à la fin du reportage, la conception s'est faite avec difficulté, mais ce n'est pas pour autant qu'il brise un rêve. Evidemment, son visionnage est indispensable pour les fans du film !
Comparativement à l'édition américaine, le premier Blu-Ray français de Kick-Ass souffre de l'absence de sa fonction pip, qui s'illustrait comme une version filmée du commentaire audio, couplé à diverses interviews et images de tournage. On ne sait pas exactement ce qui a empêché Metropolitan de l'attribuer sur le premier disque, mais l'éditeur rattrapé le coup en le proposant malgré tout sur un second disque qui lui est totalement consacré. Nommé Le film vu par son réalisateur (1h58), il ne s'agit pas donc pas d'un documentaire comme l'indique la jaquette du Blu-Ray mais bien de cette fonction pip qui ne nécessite aucune manœuvre particulière. Par conséquent, ce dernier se montre TRES répétitif avec le commentaire audio et il faut bien évidemment le privilégier pour ses nombreux compléments d'information.
Le second disque dispose enfin de bandes annonces éditeur qui finissent de compléter une interactivité d'une grande richesse, même si l'on regrettera peut-être l'absence de scènes coupées entraperçues dans le making of. Mais l'ensemble étant tellement distrayant et informatif, on oublie vite cette déconvenue...
