Comme tout film d'horreur qui se respecte, La Horde s'offre une charte graphique particulièrement ténébreuse, se déroulant même quasi-intégralement dans le noir, et qui trouve avec le Blu-Ray un allié de poids pour afficher sa direction artistique bien éloignée des poncifs hexagonaux. Un petit encodage de rigueur bien souple supportant les nombreuses embuches qu'auraient pu lui imputer le film (sous-exposition, photographie sombre, grain prononcé, caméra très remuante) et accentuer toute la démarche esthétique voulue par le duo de réalisateurs : de la bidoche partout, les décors crapouillots et surtout les bonnes grosses trognes de son casting. Les amateurs de dégaines patibulaires seront donc aux anges puisque les cadres serrés sur les visages marqués sont légion (plus que de plans larges, malheureusement) et mettent en valeur quelques traits gratinés. On aurait bien évidemment tiré un meilleur parti d'un Blu-Ray double couche là où on n'écope que d'un BD 25, mais ce disque demeure un produit carré. Ni plus, ni moins.
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Autant dire que lorsque l'on connait l'amour de Yannick Dahan pour le cinéma de genre et son esprit d'analyse particulièrement foisonnant, les bonus proposés sur son propre film sont franchement décevants. Avec son succès discret et son difficile processus de fabrication, La Horde aurait bien mérité un commentaire audio ou un vrai documentaire. Finalement, le Making of (19min29) proposé ici n'est qu'une featurette de rigueur très américanisée dans sa conception et qui n'apprendra que bien trop peu de choses à ceux qui se sont longtemps intéressé au film et qui sont le cœur de cible de cette édition. Tristan Schulmann et Xavier Sayanoff, déjà réalisateurs de Viande d'origine française, ont vraisemblablement répondu à la commande d'un produit standard, alors qu'ils ont pourtant suivi l'équipe du film durant la longue création. Dommage.
Ajoutons à cela un court module sur les Effets spéciaux (2min23) consistant en un petit comparatif des plans truqués, mais illustré par l’abominable générique de fin du film qui nous encourage à couper le son à ce moment là. Rivoallan (8min59) est le court métrage réalisé par le même duo, à la fois film, test technique et prologue au long métrage, tandis que la Scène coupée (2min20) est une petit séquence façon The Shield que les premiers spectateurs du film avaient pu découvrir lors d’avant premières et de festivals, avant d’être retirée de la version salles. Pour avoir vu les deux montages, la décision finale est effectivement la meilleure. Enfin, un bonus caché (consistant à faire apparaitre une petite tache de sang sur le H de Horde) permet de découvrir une petite vidéo dévoilant les répétitions de la fusillade finale, dans les caves.