Le HD-DVD du film de Paul Greengrass supplantait bien des choses et le Blu-Ray lui demeure en tous points fidèle. Pas la peine de tergiverser inutilement : alors que les éditions standards plaçaient déjà la barre extrêmement haut, cette nouvelle édition de La Vengeance dans la peau impose la perfection. Point ! La HD est une fois encore l'alliée d'un film à l'image qui demeure parmi les plus belles proposées aujourd'hui et qui bénéficie d'un piqué saisissant. Une haute définition qui donne la part belle aux détails les plus infinis, bien que La Vengeance dans la peau n'ait pas de véritables vertus contemplatives (ceux qui l'ont vu sur un écran géant s'en souviennent encore), et les nombreux extérieurs en profondeur de champs laissent distinguer des bâtiments en tous genres à perte de vue, et ce même si la caméra remue énergiquement. Les scènes à Tanger et New York en sont les exemples les plus épatants. A acheter les yeux fermés !
Garder néanmoins les yeux ouverts pour observer nos fameuses captures Blu-Ray ci dessous, consultables en haute résolution d'un simple clic !
L'un des atouts du passage au Blu-Ray en ce qui concerne les titres Universal, c'est la possibilité de découvrir enfin chez soi les films dans un mixage totalement décomplexé (et décompressé). Le DTS HD Master audio est le nouveau meilleur ami de La Vengeance dans la peau. C'est fort, messieurs, dames. Très fort et délivre tout ce qu'il faut pour une immersion totale dans un univers qui transpire la castagne. Etant donné qu'il s'agit essentiellement d'une énorme course poursuite aux quatre coins du globe, on s'en donne à cœur joie en termes de restitution géographique. Une scène = une atmosphère, un principe ici appuyé par des effets surrounds qui se détachent assez harmonieusement de la scène avant et de la richesse de son orchestration musicale.
Sans dire que Paul Greengrass est meilleur réalisateur qu'orateur, il livre avec le commentaire audio de La Vengeance dans la peau une prestation effroyablement anecdotique, bien loin des informations délivrées sur celui de Vol 93, par exemple. Peu de choses à dire, fatigué, ou bien les deux, on ne saura pas vraiment... Toujours est-il que le réalisateur se contente de paraphraser ce qui se déroule à l'écran, le film étant de toute façon d'une grande limpidité dans ce qu'il divulgue, quitte à longuement tourner en rond sur certaines idées. Il aime justement l'idée que Bourne évolue dans des grandes villes telles que leurs habitants les connaissent, il aime aussi le mélange entre le film d'auteur et la superproduction, mais il n'était pas obligé de nous le répéter toutes les cinq minutes. Pour le coup, une déception...
Le véritable apport du Blu-Ray en matière de bonus repose sur la fonction U-Control reprenant fidèlement ce que proposait le précédent HD-DVD. Etant donné que le commentaire ne nous a pas convaincus, nosu nous tournons donc vers cette fonction qui nous propose pas moins de 11 featurettes/making of sous forme de vignettes en mode picture in picture durant la lecture du film. Et pas des documents de charlot qui ne durent que quelques secondes. Ca tourne à chaque fois à peu prêt autour des 4 -5 minutes pour une durée globale qui dépasse les trois quarts d'heure. Rien d'anodin, donc, même si les propos des intervenants se limitent essentiellement à vendre et expliquer le film là où ce sont surtout les images du tournage qui valent le détour. A noter qu'il vaut mieux choisir le français pour les sous-titres principux du film au démarrage. Une fois en U-Control, ils s'adapteront automatiquement à ce qui est dit dans les vignettes, et inversement lorsque l'on retourne dans le film... Un système vraiment au point. Par ailleurs, ce supplément bénéficie de son propre chapitrage adapté à celui du film, pour ceux qu'ils veulent directement se rendre sur ces minis documentaires.
Ce disque propose même une dernière fonction qui ne figurait pas sur le HD-DVD, une fonction ''radar'' qui permet de situer Jason Bourne sur une mappemonde en fonction des séquences, délivrant de nombreuses explications sur sa présence dans le pays visité, essentiellement pour recadrer un peu l'histoire, via des indications écrites (en anglais) et des extraits des trois films.
Les scènes inédites (12min23) proposées ne méritent pas particulièrement de déplacer les foules et s'attardent surtout sur les personnages secondaires (dont celui de Scott Glenn, plus présent avec sa nomination à la tête de la CIA, mais pas intéressant pour deux sous) à travers des introductions respectives rallongeant inutilement le début du film. Rien d'excitant dans la globalité, mais on retiendra néanmoins une amusante scène se déroulant à Paris (là encore, au tout début du film, et à la sortie du Métro Palais Royal pour ceux que cela intéresse), durant laquelle Matt Damon fait un court échange dialogué en français.
Un Homme qui bouge : Jason Bourne (24min) est le making of semi promotionnel déjà découvert chez nous il y a six mois lors de sa diffusion sur Canal +, et qui s'intéresse essentiellement aux nombreuses villes visitées par le personnage dans le film. Et donc par toute l'équipe du film, par souci d'authenticité... Le genre de détail qui nous rappelle, pour être un peu méchant, que La Vengeance dans la peau est surtout un film de gares. Bien que lourdement ancré dans la promotion, on y découvrira de nombreuses images de tournage ainsi que les réactions à chaud des acteurs et techniciens durant celui-ci. Le ton sensiblement humoristique de la chose et sa courte durée le rendent plutôt agréable à suivre.
On passe ensuite à l'essentiel, la conception des scènes musclées. Poursuite sur les toits (5min40) et Préparation des coups de poings (5min) sont consacrés aux deux grosses scènes d'action purement physiques du film et situées à Tanger. Outre les bonds et rebonds de la poursuite sur les toits, le module consacré à cette séquence s'intéresse surtout aux différentes méthodes de cadrage pour donner vie à des mouvements de caméra presque impossibles. On y découvre, par exemple, que pour le plan où le héros plonge à travers la dernière fenêtre, un cascadeur/cadreur a également bondi d'un bâtiment à l'autre. Plus traditionnel mais toujours intéressant à observer, le second module se penche sur l'excellente scène de combat qui suit. Ecole de pilotage (3min24) et Course poursuite à New York (10min47) s'intéressent comme leurs noms l'indiquent à l'étonnante scène finale de stock-car improvisé en se focalisant bien évidemment sur les étranges techniques utilisées pour l'occasion (la doublure-pilote était sur le toit !), mais aussi sur la façon dont Matt Damon lui-même vit l'expérience.