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Lorsque l'on se retrouve avec le Blu-ray de Le Bon, la brute et le cinglé dans les mains, le reflexe consiste à lâcher un ''Ouh là...''. Les rares à avoir découvert le film en salles comprendront pourquoi : incroyable déluge de coups de feu et d'explosions, ce véritable actionner enchaînait les virtuosités formelles appuyées par un mixage tout bonnement monstrueux. A la maison, c'est encore plus évident, le film parvenant encore à surprendre nos oreilles pourtant bien habituées au défouraillage d'usage. VO et VF ont chacune droit à un DTS HD Master Audio qui désemplit rarement sous la barre des 3 Mo à la seconde, multipliant les effets à la louche sur l'ensemble des canaux, rebondissant d'une enceinte à l'autre, insufflant une énergie incroyable à tout ampli HD qui se respecte, appuyé par un caisson de basse dopé comme un tracteur. Le genre de film qu'on aime écouter...
Le seul et unique bonus de cette édition étant le très bon making of déjà proposé sur le DVD collector, nous confions la plume à Elodie Leroy qui nous en fait une analyse complète :
Si l'on regrettera l'absence du commentaire audio enregistré par Kim Jee-Woon pour l'édition coréenne, l'unique bonus présenté sur le second disque vaut à lui seul le détour. D'une durée d'1h30 environ, ce making of très complet se focalise sur la production et aborde le tournage de chacune des scènes clés du Bon, la Brute et le Cinglé. Le réalisateur de making of semble avoir eu une grande latitude pour filmer les acteurs et le réalisateur en plein travail ou pendant la préparation, ce qui ne signifie pas que son approche se cantonne à la présence de superstars sur le plateau. La parole est ainsi également donnée à plusieurs techniciens, du premier assistant réalisateur au directeur des cascades Jeong Du-Hong (figure incontournable du cinéma d'action coréen), en passant par le chef décorateur ou encore le chef opérateur. Chacun y va de sa petite contribution pour dégager les difficultés posées par un tournage qui fut particulièrement périlleux.
Les images de tournage sont légion et apportent un véritable éclairage sur la manière dont les scènes d'action ont été tournées. Parmi les moments les plus spectaculaires, on assistera notamment aux prises voyant Jung Woo-Sung (le Bon) survoler le marché fantôme, accroché à un câble et muni de son fusil, suivi de près par un Jeong Du-Hong casse-cou qui, câblé lui aussi, le suit dans sa trajectoire tout le cadrant. Au passage, on constatera que les acteurs du film, principaux comme secondaires, effectuent la plupart de leurs cascades eux-mêmes, y compris dans la course-poursuite finale dans le désert où Jung Woo-Sung, qui s'est blessé à la main pendant le tournage d'une autre scène, révèle plus que jamais ses talents de cavalier : point de fausse monture accrochée à un véhicule sur Le Bon, la Brute et le Cinglé, l'acteur chevauche à toute allure et maintient son équilibre par la seule force de ses jambes tout en tirant avec son fusil. A noter dans la partie consacrée à cette course-poursuite à grande échelle l'interview d'un cadreur qui nous révèle que cette scène nécessite quatre fois plus d'heures de préparation que de tournage et qu'une fois sur place, il est contraint de filmer "au pif", ne comptant que sur son feeling et son expérience pour suivre les directives du réalisateur.
Le making of est par ailleurs entrecoupé d'extraits d'un entretien avec Kim Jee-Woon qui comme à son habitude délivre un discours sans langue de bois. Passionné tout en étant pragmatique, Kim n'hésite pas à reconnaître le côté un peu pauvret du scénario pour expliquer sa démarche et ses ambitions en termes d'action et de divertissement. Les acteurs interviennent eux aussi au cours de ce documentaire, parfois interviewés sur le vif sur le plateau. En résumé, nous avons affaire à un making of informatif sans nous assommer de discours inutiles puisque les images parlent bien souvent d'elles-mêmes, une vraie plongée dans l'ambiance d'un plateau où chacun semble repousser ses propres limites. Le documentaire s'achève par quelques images de l'équipe au Festival de Cannes 2008 où le film, on s'en souvient, avait reçu un accueil particulièrement chaleureux.
Un petit moment de gloire bien mérité après un tournage particulièrement éprouvant.
Critique image et son : Arnaud Mangin
Critique bonus : Elodie Leroy