Déjà ravis du traitement attribué au film sur le DVD, on se réjouit totalement de redécouvrir L'Incroyable Hulk en Blu-Ray. C'est bien simple : c'est comme ça qu'il faut regarder le film et pas autrement ! Une compression au poil qui ne néglige absolument aucun aspect de la copie, incroyablement détaillée et soutient sans problème les divers plans large et aériens (la petite lacune du DVD standard) ainsi que les nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre. Comme nous le rappelle le réalisateur dans ses interviews et son commentaire audio, il a privilégié une image ''intemporelle'', jouant avec les textures et l'anamorphose de certains films datant parfois de 20 ans, un joli grain pellicule, empêchant son Incroyable Hulk d'être artificiellement pimpant. Tout ou presque répond aux attentes, photo et contraste appuyé sont ainsi très fidèle à l'expérience salle.
Comme toujours, vous pouvez retrouver ci-dessous nos captures d'écran haute résolution Blu-Ray, à agrandir d'un simple clic :
Une fois encore, l'éditeur ouvre les vannes et après nous avoir plus que convaincu avec la bande son de Iron Man il y a quelques mois, c'est désormais au tour du géant vert de faire trembler les murs. Une nuance, néanmoins puisque, une fois n'est coutume, c'est la version française qui est avantagée. En effet, on bénéficiera d'une VF DTS HD Master audio contre une VO DTS HD High resolution ! Le fossé n'est pas si énorme, mais c'est effectivement la version doublée qui bénéficie d'un peu plus de souplesse et d'un relief sensiblement plus défini. A titre d'exemple, la séquence où Banner s'apprête à plonger de l'hélicoptère y gagne plus de détails dans les nombreux effets de souffles et de vents que sur la version originale. Néanmoins, le spectacle n'en demeure pas moins sauvage quelque soit la piste choisie et l'immersion est intégrale, faisant vivre l'avant comme l'arrière de la scène avec une véritable énergie. Ce sont bien évidemment les scènes d'action qui se montrent les plus démonstratives, cumulant les exemples par poignées toutes les 10 secondes. On s'amusera, par exemple, à entendre ricocher des débris un peu partout lors de la scène de ''boxage'' à grands coups de voiture cassée en deux.
Si les bonus son pratiquement tous identiques à ceux de l'édition DVD collector, notons néanmoins quelques points essentiels pour pleinement profiter de ce Blu-Ray. En effet, M6 vidéo s'est investit d'une manière démente pour rendre la navigation à travers le disque le plus agréable possible. Outre le fait que cette édition propose quelques bonus supplémentaires, elle bénéficie surtout d'une nouvelle technologie java à options multiples qui nécessite vraiment un lecteur costaud. En l'occurrence, une mise à jour est plus que nécessaire (en particulier pour la PS3) pour éviter quelques désagréments de lectures. De notre côté, après moult essais avant et après upgrade, on aura d'abord décelé la disparition soudaine de sous-titres, l'impossibilité de naviguer dans les menus en surimpression sans arrêter purement et simplement le film et quelques autres misères du même style. Quelques minutes de mise à jour plus tard règlent en tout cas le problème !
Il y a donc quelques bonus supplémentaires. Rien de très extravagant, certes, mais qui parviennent à prolonger le plaisir. En particulier une fonction Multi-angles, proposée dans le menu Secret de fabrication avec les différents documentaires, qui s'intéresse à conception des principales scènes d'action. Quelques extraits du film qu'il est possible de visionner pour mieux comprendre l'évolution des effets visuels et plus particulièrement l'intégration des personnages numériques dans l'image. Pour chaque scène, quatre possibilité : la scène finie, le story-board, le plan original (souvent des décors vides avec des balles de tennis) et une étape intermédiaire des effets spéciaux. Une très bonne façon de comprendre à quoi peut ressembler le tournage d'une séquence où deux personnages qui s'affrontent n'existent même pas.
L'autre nouveauté n'en est pas totalement une puisqu'il s'agit de la version vidéo du Commentaire audio enregistré en français, disponible sur le DVD. Le réalisateur apparait ainsi, confortablement installé, dans un coin de l'image, encadré par une petite animation radar du plus bel effet. Sympa quelques instants, on se rend vite compte que cette fonction n'est pas nécessairement utile en soit et risque même de provoquer un marquage sur certains plasmas. Il est néanmoins possible de sélectionner une version uniquement audio. Ceux qui ont la chance d'avoir déjà entendu Leterrier en assistant par exemple à l'une de ses avant-première, savent à quel point le garçon est extrêmement bavard et qu'il a énormément de choses à dire en détail sur des éléments qui défilent parfois trop vite à l'écran. On ne s'étonnera donc pas trop de quelques cafouillages empressés et enjoués, témoignant d'une véritable générosité à témoigner de certaines éléments. Car le plus essentiel à retenir des propos de Louis, au-delà des secrets de fabrication, des coulisses et des anecdotes, c'est qu'il s'agit surtout du point de vue d'un jeune français, ressemblant à son public et qui s'adresse à des gens comme lui, sans jamais avoir la prétention de leur apprendre quoi que ce soit. Il a connu le grand Hollywood de l'intérieur et il en parle...
On retrouve ensuite le contenu de l'édition collector, majoritairement proposé en haute définition. On appréciera d'ailleurs que l'ensemble des suppléments soit proposé sur un seul disque alors que l'on avoisine sans mal les 3 heures de bonus, sans compter le commentaire. A commencer par Les Avant-premières du film avec Louis Leterrier (11min01), qui se focalise, comme on peut l'imaginer, sur la présentation du film en public, en la présence de Louis qui livre souvent de jolies animations à ceux qui se sont déplacés. Pour en savoir un peu plus, nous vous invitons à consulter nos vidéos, réalisées lors des mêmes avant-premières ici et ici.
On enchaine avec la fameuse Introduction alternative (2min28) proposée à nue, sans aucune véritable explication. Dommage certes, mais notre longue interview de Louis Leterrier (ici) se montre très complète à ce sujet. En outre, comme prévu, on y découvre Bruce Banner échouant à sa tentative de suicide ainsi que l'apparition (vraiment très furtive) du Captain America coincé dans la glace et passablement débloqué par la colère de Hulk.
Le plus intéressant est pourtant tout le reste, Les Scènes coupées (43min), qui se focalisent un peu plus sur les personnages, au point de laisser comprendre pourquoi Edward Norton s'est emballé à propos de certaines amputations. En effet, une demi-heure ce n'est pas rien et presque 20 minutes concernent essentiellement le deuxième acte, entre le moment où Banner retrouve Betty et sa seconde métamorphose sur le campus. Le film construit alors un triangle amoureux entre eux et le Dr Leonard Samson (qui disparaissait mystérieusement du montage final) puisqu'ils passent en réalité la soirée tous les trois à discuter dans la maison de ce dernier. Le montage laisse croire que ça se déroule chez Betty. Banner y parait affaibli, fondant en larme au milieu du repas et essayant de libérer ses émotions alors qu'il n'a plus adressé la parole à qui que ce soit pendant 5 ans. Des séquences parfois répétitives, mais pourtant déterminantes pour le reste de l'intrigue (Samson finira par le trahir et sera lui-même abandonné par Betty à la toute fin du film). Enfin d'autres séquences se penchent plus longuement sur les motivations du général Ross, allant au-delà du simple exploit militaire. On hésite d'ailleurs pas y évoquer que Hulk créé de vrais dommages collatéraux au sein de l'armée et que si les soldats tentent de le capturer, c'est aussi par vengeance.
Dans le menu Les Secrets de fabrication se cache le gros morceau de cette édition. Les coulisses du film révélant de nombreuses choses sur sa fabrication, mais conservant encore parfois un peu le ton featurette. Si l'on est encore un peu loin de l'excellent journal de tournage de Iron Man, on assiste à une belle brochette de modules permettant de découvrir le lourd défi technique constitué par le film. Ainsi, le Making of (29min54) se focalisera sur le tournage pur du film, sans même y évoquer la créature ou les effets spéciaux. Il y est question du relancement de la franchise, de l'arrivée de Louis Leterrier sur le projet et bien évidemment des prises de vues parfois assez folles dans décors plus variés les uns que les autres. La Naissance de Hulk (9min23) et La Naissance de L'Abomination (10min17) se focalisent tour à la tour sur la conception propre des deux monstres. Tout est là ! Dessins, croquis, diverses étapes préparatoires, sculptures, simulations, répétitions et autres performance capture sont au programme d'un module qui garde très peu de secret sur cet aspect du film. On bonne occasion d'y trouver l'implication assez étonnante des comédiens principaux, et en particulier Edward Norton, pratiquement sur tous les fronts. Un vrai co-réalisateur !
La section Hulk se déchaine propose elle aussi trois modules propres. Trois petits making of en réalité, s'intéressant à chaque fois aux scènes d'action faisant intervenir le monstre. Transformation à l'usine d'embouteillage (9min44), Transformation sur le campus (10min09), Transformation au cœur de Harlem (7min58) assurent ainsi la cadence et dévoilent que le tournage n'était pas de tout repos. Ici tout n'est que pure technique où l'objectif premier est de détruire un maximum de choses à l'écran. On y évoque les idées des uns et des autres, la préparation à même le plateau des effets visuels et les cascades.
Pour en savoir un peu plus sur le fond, on s'orientera vers l'Interview de Louis Leterrier (24min08), une petite exclusivité française orchestrée par Frédéric Bénudis. Avec Leterrier... 24 minutes c'est à la fois beaucoup et pas assez. L'intelligence du propos ici, c'est que ça ne se répète pas trop avec le reste du contenu (et surtout pas avec le commentaire audio), le réalisateur privilégiant ses rapports avec les studios américains. Hollywwod c'est rose pour personne, et il faut savoir en apprivoiser les codes pour s'y épanouir. Il reviendra ensuite sur l'avant, l'après et quelques mots sur Le Choc des titans.
Enfin, l'interactivité s'achève sur quelques documents de production comme les Planches animées (6min18) faisant le rapport entre la BD Hulk : Gray et la scène du film qui s'en inspire, ainsi que quelques Croquis et story-boards de Stéphane Levallois, permettant de constater l'évolution du projet puisque les scènes d'action y différent sur de nombreux points.