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Pas grand-chose à redire, Paramount fait une fois de plus un travail remarquable dans le domaine de la HD même si, en étant une fois encore un peu tatillon, dans sa démarche de rééditer un ''vieux'' titre, on écope d'un gros encodage Mpeg 2 là où des compressions plus souples sont désormais disponibles. Ca pourrait être mieux, certes, mais c'est déjà très bien. Une bonne occasion de redécouvrir le film de J.J Abrams avec un véritable respect de la texture qu'il a voulu lui offrir, riche en grain de pellicule, en contrastes appuyés et en surexposition colorimétrique. On appréciera par ailleurs le joli équilibre constaté sur le dernier chapitre du film, riche en lumières vives et zones d'ombres se mariant sans problème.
Retrouvez nos captures Haute Définition ci-dessous :
La bande son de M : I -3, c'est du costaud, du super costaud... Mais ce n'est pourtant qu'un Dolby Digital 5.1 des plus banals qui nous est suggéré ici, à la hauteur d'un DVD, pour des raisons évoquées plus haut. Passé cette petite déconvenue, on s'amuse pas mal : Les séquences homériques s'enchaînent à toute vitesse et s'imposent comme autant de situations propices à exploser les cinq enceintes. L'attaque du pont, bien évidemment, mais surtout la première fusillade et poursuite en hélicoptère entre les éolienne distribuant coups de feu, explosions et frôlements de missiles tous azimuts avec une précision presque physique et une utilisation du caisson de basse constamment pesante. Jubilatoire. Vo et VF sont logées à la même enseigne.
On se calme et on boit frais maintenant. D'abord parce qu'on ne peut qu'être déçu de l'absence intolérable du commentaire vidéo interactif qui offrait un plus indéniable à l'édition HD-DVD, mais surtout parce qu'excepté le dit commentaire (mais juste en audio ici) et une maigre poignée de modules s'intéressant un peu au film, aucun bonus n'est supportable !
Blu-Ray 1
Commentaire audio de Tom Cruise et JJ Abrams :
Tom Cruise est un comédien, et ici encore plus doublé d'un producteur qui n'oublie pas que Mission Impossible 3 est un produit à ne jamais malmener jusqu'à l'issue de sa carrière. Si les premières minutes du commentaire trahissent un surplus de professionnalisme propre au personnage - en remerciant plusieurs fois JJ Abrams d'avoir fait le film par exemple - le bonhomme se laissera pourtant rapidement aller dans le sillage d'un réalisateur constamment fascinant dans la manière d'apporter l'info la plus inattendue et les vrais secrets de fabrication du film. Ainsi, les deux hommes se laissent rapidement aller à un échange collégial mais pourtant professionnel de relances sur le moindre petit aspect de l'intrigue en n'occultant jamais les raccourcis scénaristiques, l'utilisation massive d'images de synthèses indécelables à l'oeil nu et surtout sur la direction des acteurs. Et plus particulièrement toutes les nuances de jeu de Philip Seymour Hoffman dans la scène de son propre kidnapping où il campe deux personnages opposés. Un commentaire des plus traditionnels, mais qui conserve encore le mérite de garder la même cadence que le film lui-même. Y compris dans ses grotesques dernières secondes...
Blu-Ray 2
Le making of de la mission (27min30) :
A mi-chemin entre making of explicatif et featurette purement commerciale, ce documentaire sert essentiellement de mise en bouche aux bonus du second disque et demeure surtout un vrai objet de frustration. Entre les sempiternelles flatteries renvoyées d'un acteur à un autre sans oublier le moindre technicien, sans doutes agréables mais totalement inutiles, surnageront sensiblement quelques éléments dignes d'intérêt bien que trop furtifs. Comme la B Roll dévoilant Maggie Q encastrant la Lamborghini dans une autre voiture - elle a passé le permis exprès pour le film - ou alors la conception des nombreux plans à effets spéciaux très souvent invisibles comme l'attaque du pont, qui n'a jamais été tournée sur un pont...
Au sein d'IMF (21min17) :
Malgré sa longueur, ce documentaire s'impose comme une diabolique plaquette publicitaire vidéo maladroitement masquée sous un défilé d'interviews. Interrogés sur le plateau ou durant les junkets, chacun des acteurs principaux nous parle de son implication dans le film, de son recrutement, de sa motivation et bien évidemment de son personnage. Soit un alléchant teaser quelques semaines avant la sortie du film en salles, mais totalement inutile ici. Seul Laurence Fishburne va assez franchement droit au but en avouant être un fan de la série originale et avoir accepté le rôle uniquement pour s'amuser.
Unité d'action (24min38) :
Là encore l'ombre de Tom Cruise plane sur un documentaire à la forme bien lisse, perdant tout simplement en mordant et en fascination la découverte des secrets du film dans tout ce qu'ils ont d'ingénieux. Car malgré son aspect longue featurette publicitaire - oui, encore - on découvrira bien que trop succinctement l'intégralité des scènes fortes. On y découvre un Vic Armstrong (l'un des meilleurs cascadeurs hollywoodiens) constamment impliqué et démontrant un véritable travail d'équipe entre ce dernier, le réalisateur et même l'acteur faisant la majeure partie de ses cascades dans tout le film. Qu'il s'agisse de l'attaque du pont, la mission de sauvetage au début, ou l'assaut du Vatican, tout a bénéficié d'un soin minutieux auquel le résultat final ne rend presque pas hommage, ainsi que des effets spéciaux quasi invisibles (l'eau dans la scène du pont, Tom Cruise incrusté numériquement sur le toit) à peine détaillés ici. Trop axé sur le marketing et pas du tout spontané, on passe tout simplement à coté d'un bon making of au profit d'un machin ne méritant finalement le détour que pour ses images furtives du tournage.
Visualiser la mission (10min14) :
Très redondant avec l'industrie du DVD d'une manière générale, ce module s'intéresse sur les fameuses prévisualisations 3D remplaçant peu à peu les story-board et de plus en plus impressionnantes. La bonne nouvelle, c'est que les images dévoilées ici imposent ces prévisualisations comme de vrais films d'animations propres, dignes d'un bon jeu vidéo, et qu'il est vraiment agréable de les regarder. La mauvaise, c'est que tout ce gentil monde ne fait que répéter en moins bien ce que nous avons déjà découvert chez les autres (Le Seigneur des Anneaux ou Panic Room) sans nous donner la peine de les découvrir en l'état dans une section à part ou en multi angle. Une frustration de plus de plus à la charge de cette interactivité.
Mission métamorphose (7min50) :
Une frustration qui n'en fini pas puisque là encore, nous bénéficions d'un module pourtant essentiel à la fabrication du film, et à peine survolé. Il s'agit en outre de la fameuse conception du masque de Philip Seymour Hoffman. Le DVD se donne la peine d'en parler parce qu'il s'agit d'un point incontournable, mais semble surtout le faire par-dessus la jambe pour satisfaire le cahier des charges. On nous y explique à quoi sert le masque, ou nous y dévoile l'idée que le réalisateur voulait y apporter, ainsi que la conception de la machine ... et c'est tout ! Aucune explication, aucun essai et aucune image sur l'étrange plan où l'objet de latex devient, à l'aide des effets spéciaux, un vrai visage. Une fois encore, comme sur les deux films précédents, le masque conserve ses secrets.
La musique de la mission (4min59) :
Court module toujours aussi peu révolutionnaire sur la musique du film cette fois ci où les images de l'enregistrement et l'interview du compositeur sont une fois de plus parasités par un Tom Cruise inondant le documentaire par des "Cet homme est formidable", "cette musique est extraordinaire", "cette trompette là bas est la plus fabuleuse que j'ai jamais vue...". En bon producteur, le personnage ne s'est d'ailleurs pas gêné pour s'incruster sur place et faire le chef d'orchestre.
Tom Cruise et JJ Abrams sur Moviefone (8min05) :
En voilà un beau bonus qui ne sert radicalement à rien ! "Interview en direct" (formule connue) et en vidéo de l'acteur et son réalisateur répondant à trois pauvres mails judicieusement sélectionnés par l'agent personnel de Tom Cruise pour rester dans un cadre sempiternellement correct. Hormis se complimenter mutuellement, les deux hommes n'auront rien à dire si ce n'est ensuite basculer dans quelques révélations sur leurs vies privées qui n'intéresseront que les lecteurs de Closer. A dégager, donc !
Enclencher la mission (14min env) :
Là encore ça ne sert pas à grand-chose, mais ça a le mérite d'être rigolo. Quoi donc ? Mais la tournée promo mondiale du film pardi ! En choisissant la destination de notre choix (New York, Rome, Paris, Londres ou le Japon), on aura de toute façon tout le loisir de découvrir le fameux "Tom Cruise Show" et ses groupies s'écroulant les unes sur les autres pour cause de syncope générale ambiante. Ensuite c'est la fête puisque l'on découvrira pêle-mêle une joyeuse collection de livres pour enfants : Tom fait de la moto, Tom fait du bateau, Tom fait semblant de piloter un hélicoptère au dessus de la statue de la liberté ou à la Défense, Tom s'agrippe à un camion de pompier, Tom prend le métro, Tom sautille sur le toit d'un 4X4, Tom qui voit plusieurs fois "la plus belle chose que j'ai jamais vue de ma vie", Tom fait la bise aux mamies, Tom essaie de parler français, Tom joue du tambour, et Tom prend le train à Osaka. Nous n'avons désormais qu'une hâte : la sortie urgente de Mission impossible 4 en DVD pour découvrir Tom descendre les Champs-Élysées en kangourou. Décidément, certains éditeurs devraient apprendre ce que "bonus" signifie.
Scènes coupées (5min10) :
Aucun élément indispensable dans les 5 scènes coupées et/ou alternatives proposées ici. Outre deux combats au corps à corps dans la première scène impliquant Maggie Q et Tom Cruise, on nous proposera un dialogue après l'enterrement un peu trop significatif de la résolution finale, un flash-back inutile ainsi qu'une version longue de l'arrivée de Maggie Q -encore - au Vatican.
Une pesante interactivité s'achevant sur les très mauvaises bandes annonces du film (5min05), les spots TV (3min18), une galerie de photos et surtout cette véritable boursouflure d'Excellence en cinéma (9min17) déjà proposée sur le Blu-Ray du premier Mission impossible. Soit neuf minutes d'images de films sur Tom Cruise, avec Tom Cruise et pour Tom Cruise qui frise ici la surenchère. L'ensemble souligné par le thème musical de 2001 l'odyssée de l'espace ! Dès lors, et en se rendant compte que seul le commentaire audio s'impose comme un supplément d'intérêt, il n'est vraiment pas impossible de se passer d'une édition collector quantitativement fournie mais au contenu vraiment limité.
