Tourné avec un véritable système stéréographique, Saw 3D se targue d'une texture numérique intégrale à laquelle les films précédents n'avaient pas eu droit. Du coup, on se retrouve avec un aspect quelque peu différent de ce à quoi les yeux des fans ont été habitués jusqu'à présent. L'écart le plus flagrant consiste en la disparition totale du grain argentique granuleux propre à la photographie outrancière et colorée que l'on avait pu voir auparavant, et ce même si le transfert ne se gène toujours pas pour inonder l'écran d'une chromatique criarde (pas de pitié avec les jaunes et les verts) pas toujours du meilleur goût. Pour le coup, Saw 3D parait sans doute un peu trop numérique, trop épuré et trop lisse pour se fondre dans la continuité des précédents, surtout que le bruit vidéo est perceptible dans certains plans sombres. Mais ce transfert n'en constitue pas moins une démonstration indiscutable de ce que peut offrir la haute définition. D'autant plus que, le film ayant été tourné en véritable 3D, c'est dans ce format qu'il faudra le regarder si vous êtes équipé.
Ce n'est pas neuf, les ingénieurs du son de la franchise Saw n'ont jamais eu pour vertu d'être sobre et le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont mis le paquet pour ce dernier opus. Le mixage proposé ici n'est même plus fort, il est violemment criard jusqu'à la cacophonie la plus absolue. Quitte à devenir parfois désagréable. Entre les effets stridents, la musique arrachant les cordes, les engins mécaniques de morts et les victimes qui braillent, c'est tout juste si on s'entend penser. Pour mieux faire le tri, tout ceci est éparpillé un peu partout sur l'ensemble des canaux. Si la classe n'est pas au rendez-vous, on a au moins la certitude que le home cinema fonctionne bien que le DTS HD Master audio (7.1 pour la VO et 5.1 pour la VF) fasse convenablement son travail seulement. Par ailleurs, Metropolitan a jugé bon de booster en plus la version française... Ce sont les voisins qui vont être contents !
Autant dire que pour un disque consacré à l'ultime épisode, l'interactivité n'est pas à la hauteur. Outre quelques bonus d'un intérêt limité, on regrettera amèrement l'absence d'un module rétrospectif sur l'ensemble d'une saga sur laquelle il y a pourtant beaucoup de choses à dire. Au lieu de cela, on retrouvera d'abord deux pistes de Commentaires audio. La première donne la parole aux scénaristes. Si l'on y décèle un empressement révélateur de faire de tels films - et de les rater pratiquement tous par manque de temps et d'idées -, les deux intervenants confirment qu'ils font ce qu'ils peuvent avec un délai et un budget limités. En tout cas, malgré leur défense acharnée de la saga, de son côté premier degré et de son sérieux, ils ne pourront s'empêcher d'éclater de rire devant la plupart des mises à mort dévoilées à l'écran.
Sur la seconde piste, les producteurs défendent un peu mieux leur pain mais manquent sincèrement de sincérité et se satisfont surtout du succès global de l'ensemble. Au-delà de cet aspect, l'éditeur n'a pas jugé bon d'inclure des sous-titres. En tout cas, pour ceux qui se posaient la question : si le Dr Gordon revient dans ce film, c'est uniquement à cause du harcèlement des fans sur les forums puisque ce retour n'était pas prévu depuis le début. Au moins les choses sont claires !
Le reste est également moyen-moyen... On notera la présence de Scènes inédites/rallongées (13min45) qui développent un peu plus le personnage principal mais n'apportent concrètement rien d'inédit. Outre le petit module 52 façons de mourir (14min15) qui permet aux directeurs artistiques et accessoiristes de se remémorer leurs meilleures performances tout au long de la saga, seuls des bandes annonces éditeur et 5 clips vidéos (20min46) complètent l'interactivité.