Test Blu-ray : Saw – Blu-Ray

Dans la catégorie ''Metropolitan fait exactement tout comme il faut et on ne sait pas quoi dire pour argumenter'', Saw s'impose encore une fois comme la démonstration idéale. C'est désormais certain, quelques secondes après fureté ça et là à travers les chapitres, (re)découvrir le film de James Wan en Blu-Ray est une évidence. Au point de bouder lâchement les pourtant très bonnes éditions DVD sorties précédemment qui ne font pas le poids une seule seconde. C'est net, c'est beau, c'est bluffant, au point de nous surprendre réellement par un véritable amoindrissement du grain artistique. Un vrai confort d'encodage permet de pleinement profiter des diverses nuances colorimétriques bidouillées en étalonnage numérique. Bleues, vertes ou rouges, les teintes y sont magnifiées. Que dire de la gestion des noirs ? Profonde, épousant un jeu de contrastes parfaits et toutes les trouvailles visuelles qui vont avec.

Histoire de parfaire le spectacle, l'éditeur met une nouvelle fois la dose et transcende l'expérience sonore qu'est Saw. On avait déjà pu constater la chose sur le DVD, mais ici les vannes sont totalement ouvertes. Voyez donc ça : du 6.1 DTS HD Master Audio ! En français et en anglais, lâché à plein débit et sans aucune retenue. On se souvient tous que les ingénieurs du son se sont monstrueusement fait plaisir et le Blu-Ray met définitivement tout le monde d'accord. De la démo, de la vraie, de la pure, qui multiplie les effets d'ambiance en faisant ricocher un peu tout et n'importe quoi d'un canal à l'autre avec une balance des plus harmonieuse. A ce stade, on a presque du mal à différencier la musique elle-même des effets, mais la sensation d'enveloppement est totale. Par ailleurs, le caisson de basse ne lésine pas plus sur les détails (l'une des marques de fabrique de la franchise) et tout ou presque à l'écran justifie un sacré tambourinage.

Etant donné qu'il s'agit en plus de la director's cut, on appréciera d'autant mieux la partition musicale, sensiblement différente de la version salle, privilégiant les thèmes de Charlie Clouser à des morceaux de hard Rock additionnels. Le générique de fin, par exemple, perpétue l'ambiance pesante des dernières secondes du film.

Commentaires audio :
Petit bémol pour débuter puisque si cette édition Blu-Ray reprend les deux commentaires audio proposés sur la précédente édition collector, l'éditeur n'aura toujours pas pris le soin de sous-titrer celui donnant la parole aux producteurs. Pas essentiellement une grande perte étant donné des propos assez répétitifs avec le reste des suppléments, il n'en reste pas moins que les non anglophones voulant explorer l'intégralité de l'interactivité se sentiront légèrement lésés ici. Rattrapage néanmoins sur le premier commentaire qui ne nous fait perdre aucune miette des propos du réalisateur et de son co-auteur et acteur Leigh Wannell se prêtant une nouvelle fois à l'exercice, cette fois accompagné du comédien Cary Elwes. S'ils se répéteront avec le commentaire de la première édition, les trois intervenants auront néanmoins ce mérite de nous tenir informé sur la conception et les nombreuses difficultés de ce petit film indépendant tout en restant vraiment divertissant. Les jeunes gens prendront par ailleurs un certain plaisir à dégommer leurs ficelles et de concrètement citer leur inspiration avec une véritable humilité. C'est désormais sûr. Saw n'est pas un thriller prétentieux, mais un divertissement bien emballé.

Dissection : Du scénario au tournage (36min08) :
Proposé en trois parties (Préproduction, production et post-production), le making-of de Saw s'impose comme une très riche rétrospective s'intéressant essentiellement à la conception sur le fil du film dont la concrétisation repose sur l'audace, le savoir faire et énormément de chance. Nous y découvrons d'une part la façon dont Wan et Wannell sont parvenus à convaincre les financiers alors qu'ils ne partaient de rien, sur le tournage du fameux court-métrage dont nous parlions plus haut et sur les innombrables prises de risques culottées pour obtenir les acteurs de leur choix. On s'intéressera ensuite au tournage, là encore évoqué à travers des interviews et quelques images de plateau. Emballée en deux semaines, dans un seul et unique endroit (un entrepôt désaffecté aura servi de studio à tous les décors du film) pour limiter les frais de déplacement, l'entreprise aura également été bâtie de bric, de broc et sur ses dernières économies au point que, lors de la toute dernière prise de vue, les techniciens déménageait déjà les parties du décor qui servaient plus. Si contrairement aux autres documentaires du même type, la partie post-production ne dévoilera rien sur les effets numériques ou l'enregistrement musicale, on y apprendra entre autres que des photographies furent prises dans l'urgence pour arranger le montage et la narration, mais aussi que Wannell (encore) aura servi de doublure main ou dos, à pratiquement tous les autres comédiens qui n'étaient plus disponibles.

Contre-enquête sur le tueur au puzzle (13min57) :
Etrange bonus commercial destiné à faire le lien entre les deux films, cette contre-enquête n'en demeure pas moins un amusant moyen de rappeler les faits du premier film pour introduire ceux du second. Il s'agit d'une fausse émission de télévision retraçant l'histoire de la série comme s'il s'était agit d'une histoire vraie, avec témoignages et interviews bidon de rigueur qui auront au moins le mérite d'éclaircir certains points pouvant paraître flous dans le déluge d'explications du film.

Les story-boards animés (2min23) :
Là encore assez rigolo, le module nous proposera un story-board animé à la façon d'un cartoon basique et dévoilant les (trop grosses ?) intentions de départ du cinéaste. En outre, on y découvre qu'à l'origine, le piège des fils de nylons reliés aux fusils aurait du être un compresseur géant écrasant le personnage comme une mouche. Vraiment surprenant.

Saw, le court métrage original (9min25) :
Dommage que James Wan ne propose pas une introduction à ce programme particulier puisque en l'état, il n'est pas nécessairement compréhensible. Il s'agit en outre d'un court métrage/teaser qu'ont tourné le réalisateur et son acolyte, destiné à accompagner le script pour tenter de convaincre producteurs et acteurs de participer à l'aventure. Très proche du résultat final, nous y découvrons ici Leigh Wannell pris au piège du fameux casque "piège à ours inversé" dans une intrigue similaire à celle découverte dans le flashback du film.

La galerie d'art du réalisateur (3min52) propose des dessins préparatoires vraiment bien fichus, qui donnent d'emblée le ton du film, ainsi que de nombreuses autres idées folles qui n'ont pas été retenues. C'est décidé, on ne se prend pas au sérieux dans Billie, le pantin (2min18), module à la gloire de l'effrayante marionette qui selon les témoignages de l'équipe en a fait voir de belles durant ses rares journées de tournage. Danny Glover aurait, parait-il, ragé d'avoir une loge plus petite que la sienne... Enfin dans le genre, rigolo, Saw en 60 secondes (60secondes, donc), résume très expéditivement le film avec des marionnettes. Assez hilarant lorsque l'on connait bien ce premier épisode.

Nous retrouverons enfin les bonus proposés sur la toute première édition du film.  A savoir le Clip vidéo de Fear Factory présenté en version censurée (2min49) et non censurée (4min03). On trouve également un petit making-of (4mn45) du tournage du clip dans sa version Unrated et la bande annonce du film.