C'est certainement en Blu Ray que la redécouverte de 127 Heures, le dernier film de Danny Boyle se montre la plus pertinente puisque la Haute Définition permet de mettre en exergue l'utilisation des multiples outils numériques utilisés pour sa création. Outre les caméras de cinéma "classiques" employées ça et là, on appréciera surtout la "miniaturisation" du matériel, comme le réalisateur l'évoquait lors de notre interview avec ce dernier. Petites caméras et surtout appareils photos dernier cri (le Canon 5D Mark II, n'hésitons pas à le citer) disposent ainsi d'une liberté de cadre hyper intimiste et collant au plus près au thème du film : un homme seul, abandonné, dans un lieu exigu. Outre la prouesse artistique, on apprécie ainsi les performances techniques de ces nouveaux outils qui délivrent une qualité d'image assez différente de ce à quoi l'argentique nous avait habitué, mais hyper bluffante quant au rendu. Outre son aspect "photo" en mouvement, le piqué délivre un détail incroyablement fourni, tant dans les plans hyper serrés qui composent l'essentiel du film, comme des sublimes et larges étendues qui l'ouvrent. L'histoire ayant le bon gout de se dérouler en été, c'est une palette de couleurs chatoyantes qui finissent de compléter cette entière satisfaction. Une démo incontournable, sans nul doute.
Carton plein technique puisque le traitement apporté au son est équivalent à celui de l'image : à savoir parfait ! On connait le chic de Danny Boyle pour offrir à ses films des bandes son vivifiantes et souvent de bon gout et 127 heures ne déroge pas à la règle. Dès le lancement du film, le tempo s'offre une ouverture totale sur l'ensemble des canaux, d'une dynamique bien sentie (pensez à baisser le volume) et de belle graves qui rassurent quant au bon état de santé du caisson de basses. Pour sûr, le DTS HD Master Audio 5.1 restitue une pureté et un naturel sonore du plus bel effet (en VO comme en VF, merci Pathé) aussi percutant dans ses effets que frais dans le rendu des voix. On privilégiera toujours la VO, plus "fraiche" et équilibrée, surtout qu'il serait dommage de regarder le film en se privant de la performance époustouflante de James Franco…
Certes, ce n'est certainement pas le meilleur que le cinéaste nous a offert dans son genre, mais le Commentaire audio de Danny Boyle, quel qu'il soit, est toujours digne d'intérêt, ne serait-ce que pour tout l'aspect instructif que les amateurs de cinéma (et ici de cinéma plus ou moins bricolé) peuvent en tirer. Accompagné de deux de ses producteurs, le réalisateur évoque la difficulté d'adapter dans un long métrage une telle histoire, les nombreux symboles graphiques disséminés ça et là et surtout l'utilisation des nouveaux outils numériques qui ont permis son tournage possible. Points développés de façon assez fascinante dans Une vue extraordinaire (35min30), un making of assez complet s'attardant essentiellement sur le tournage technique et ses nombreux défis ainsi que la relation entre Danny Boyle et James Franco pour offrir à son personnage l'ampleur qu'ils lui ont insufflé.
Autre bonus : Recherches et secours (14min50) est un petit documentaire retraçant la mésaventure de Aaron Ralston et surtout la succession d'évènements qui ont rendu sa survie possible. Regard complété par une Interview (6min44) du principal intéressé lors d'une conférence de presse. Le tout est complété par un Court-métrage (18min45), la bande annonce, une galerie d'images et un long segment consacré aux Scènes coupées (34min11) qui pour une fois, trouve un intérêt important : elles évoquent le périple d'Aaron après s'être libéré ainsi que son retour dans la vie "normale" et les leçons qu'il a retenues de son isolation. Certes, on a l'impression de voir un second film, mais loin d'être inintéressant…