Test Blu-ray : Diamants sur canapé

Restauré à l'occasion du cinquantième anniversaire du film, ce nouveau master HD de Diamants sur canapé est une vraie petite merveille et fera le bonheur des inconditionnels de la belle Audrey Hepburn. Paramount a mis le paquet concernant la restauration de Diamants sur canapé et plus aucune scorie n'est visible à l'écran. Les noirs retrouvent une densité inédite, les quelques fourmillements constatables sur l'édition SD sont ici absents (merci à la compression AVC) et la colorimétrie retrouve enfin ses teintes vives et chatoyantes. Pourtant, ce n'était pas gagné en voyant le générique toujours marqué par un léger grain qui laisse heureusement place à une copie lisse, laquée et élégante. La définition demeure solide et le piqué affûté, les contrastes savamment tranchés et seuls quelques plans sur le doux visage d'Audrey Hepburn apparaissent plus vaporeux mais cela n'est dû qu'aux partis-pris esthétiques d'origine. Les séquences extérieures sont évidemment les mieux loties avec une clarté HD indéniable, des détails plus fermes ainsi qu'un relief inouï sur les décors. En dépit de menus accrocs de la définition sur les scènes en intérieur, du teint un peu rose des comédiens ainsi que de sensibles décrochages sur les fondus enchaînés, le transfert est de toute beauté et le rachat de Diamants sur canapé en Blu ray se révèle indispensable. Une fois n'est pas coutume nous vous proposons une galerie de captures en full HD plus étendue que d'habitude.

La version originale a bénéficié d'un lifting de premier ordre et se voit proposée dans un mono restauré mais aussi en DTS HD Master Audio 5.1. Parlons tout d'abord de cette dernière piste qui instaure de belles ambiances musicales grâce à l'ensemble des enceintes où même le caisson de basses parvient à tirer son épingle du jeu. Cependant, quand la musique n'est pas présente, l'action demeure centrée uniquement sur les enceintes avant, tandis que les dialogues demeurent vifs et d'une propreté absolue sur la centrale. Le caisson de basses se remet alors en veille mais se rallume dès que quelques petites notes de la sublime partition d'Henry Mancini refont surface. Fluide et clair, ce remixage offre aux spectateurs un confort acoustique indéniable qui ne dénature en rien l'œuvre originale. Que les puristes se rassurent, la piste anglaise en mono restauré est donc également incluse au programme mais apparaît trop "propre" et lisse. Un écho sensible se fait entendre et même si ce mixage ne manque par d'ardeur, les voix des comédiens prennent souvent le dessus sur les ambiances annexes et un côté artificiel gâche quelque peu l'ensemble. La version française, comme pour les autres langues disponibles, est marquée par un souffle sensible mais la restauration est également passée par là et l'écoute demeure très agréable, sauf pour la piste espagnole qui demeure grinçante.

Commentaire audio du producteur Richard Shepherd (version originale sous-titrée français)
Même si vous êtes un grand fan de Diamants sur canapé, revoir ce film avec les commentaires du producteur Richard Shepherd ne vous procurera qu'ennui et déception. Ennui parce-que notre interlocuteur âgé de 78 ans lors de l'enregistrement parle peu et laisse de gros blancs entre chaque anecdote de tournage, déception car tout ce qui est dit ici est intégralement repris dans les documentaires suivants. Richard Shepherd paraphrase la moitié du temps ce qui se déroule à l'écran, évoque la genèse du film, la nouvelle d'origine de Truman Capote, les costumes, l'immense succès de la chanson Moon River, la collaboration entre Blake Edwards et Audrey Hepburn, mais aussi le gros point noir du film à savoir le choix de Mickey Rooney pour le rôle de Mr. Yunioshi que nous développerons plus loin dans le segment qui lui est consacré. Ah si, on apprend tout de même que pas moins de 9 chats ont été nécessaires pour les besoins du film, chacun ayant une spécificité en fonction de la scène à tourner.


Le making of d'un classique (16mn13)
En un peu plus d'un quart d'heure, ce making of résume intégralement tout ce qui est dit dans le commentaire précédent. C'est ici que tout est dévoilé grâce aux interventions du producteur Richard Shepherd (encore lui), du réalisateur Blake Edwards, du compagnon d'Audrey Hepburn Robert Wolders, du directeur de casting Marvin Paige et du fils d'Audrey Hepburn Sean Ferrer. A travers ces entretiens croisés et quelques photos de tournage, nous apprenons entre autre que Marilyn Monroe a longtemps été envisagée pour le rôle principal de Diamants sur canapé avec John Frankenheimer derrière la caméra. La Paramount, d'abord réticente de voir Audrey Hepburn dans le rôle d'une prostituée accepte finalement d'engager la nouvelle star du studio malgré l'opposition de Truman Capote, auteur de la nouvelle. Les souvenirs de tournage s'enchaînent sur un rythme soutenu, notamment concernant la séquence de la cocktail-party dont nous reparlerons plus tard dans l'interactivité. Le casting est également passé au peigne fin notamment le choix regrettable de Mickey Rooney (même Blake Edwards s'en repend), tout comme le succès de la chanson Moon River (Oscar pour Henry Mancini et Johnny Mercer) et la séquence finale.


C'est tellement Audrey ! : Une véritable icône (8mn15)
Ce segment met en valeur la classe, le talent, la beauté d'Audrey Hepburn à travers les entretiens d'une styliste, d'écrivains et quelques intervenants du module précédent. C'est ici l'occasion d'admirer la comédienne à travers les extraits de ses plus grands films, de Sabrina en passant par Vacances romaines et Deux têtes folles.


Un éclat dans une boite bleue (6mn03)
Ce module s'apparente à un spot publicitaire pour Tiffany and Co. Directeur des collections chez Tiffany de 1979 à 2009, John Loring s'exprime ici sur l'histoire et la légende du joaillier Tiffany, tout en évoquant le diamant exorbitant porté par Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé.


La lettre d'Audrey à Tiffany (2min29)
John Loring lit ici la préface de son livre publié sur les 150 ans de la plus célèbre entreprise américaine de joaillerie écrite par Audrey Hepburn.


Une réunion des Golightly (20min26)
En 2008, la Paramount a convié les comédiens aperçus dans la séquence de la soirée arrosée de Diamants sur canapé à une véritable cocktail-party. La moyenne d'âge des hôtes est d'environ 80 ans et tous partagent avec le sourire (et un verre à la main) leurs souvenirs liés au tournage fou d'une des séquences les plus célèbres du film. Nos invités se remémorent les costumes, leur collaboration avec Blake Edwards, le travail avec Audrey Hepburn, les improvisations, tandis qu'une spécialiste des cocktails party (oui cela existe) dresse l'historique des soirées mondaines à travers le vingtième siècle. Egalement reçu à cette cocktail party, le directeur de casting Marvin Paige évoque les personnalités d'Audrey Hepburn et de George Peppard. Illustré par quelques photos du tournage, ce segment nostalgique émeut autant qu'il donne le sourire.


Henry Mancini : plus que de la vie (20min57)
Fidèle collaborateur du réalisateur Blake Edwards, le compositeur aux 4 Oscar Henry Mancini (1924-1994) aura largement contribué à immortaliser les plus grands films du réalisateur à l'instar de Diamants sur canapé (grâce au célèbre Moon River), La Panthère rose, Qu'as-tu fait à la guerre, papa ?, La Party et Victor/Victoria. Dans ce segment, sa veuve et ses enfants lui rendent hommage en partageant quelques souvenirs personnels tout en commentant quelques archives de famille et en passant en revue ses plus grands succès. Parfois, les propos ne s'apparentent qu'à une liste de ce qu'Henry Mancini aimait faire (du ski, la clown, du bateau, la cuisine) et ne présentent qu'un intérêt relatif.


M. Yunioshi, un point de vue asiatique (17min30)
Nous en parlions un peu plus haut, Diamants sur canapé n'est pas un film parfait et le gros point noir qui demeure encore aujourd'hui demeure le personnage de M. Yunioshi, le voisin asiatique de Holly, interprété par un Mickey Rooney grimé et en roue libre. La comédienne Marilyn Tokuda et plusieurs membres de la Media Action Network for Asian Americans interviennent sur les stéréotypes négatifs usés par Hollywood pour caractériser les asiatiques au cinéma, en particulier dans les années 50 et 60. Tous s'expriment sur l'évolution des personnages asiatiques à l'écran (des rôles de méchants récurrents au Captain Hikaru Sulu de Star Trek) tout en évoquant les poncifs nocifs, irrespectueux  et racistes de grimer un caucasien en chinois (ou en japonais) à l'écran comme dans Diamants sur canapé.


Derrière les portes : visite des studios (4min33)
Cette featurette fait la promotion des visites des Studios Paramount. Une guide très bavarde vous fera faire le tour de ces 26 hectares comprenant 55 kilomètres de réseau souterrain, 9 salles de projection et même un hôpital ! Ne loupez pas le petit tour dans le quartier new-yorkais où 46 façades soit 6 pâtés de maisons ont été recréés.


L'interactivité du Blu ray de Diamants sur canapé se clôt sur une très belle galerie photos ainsi que sur la bande-annonce (2min31).