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Warner nous propose de (re)découvrir Top Cops dans des conditions convenables. Mais c'est tout ! Franchement pas remarqué pour sa beauté esthétique - un comble pour un film autant fourni en action, alors que Kevin Smith soigne ses comédies - ce mauvais pastiche de Buddy movie s'offre une restitution dans les règles, à la fois nette, détaillée et conservant la texture argentique du film. Ce Blu-Ray remplit donc honorablement sa fonction, puisque les teintes et l'équilibre des noirs répondent à l'appel, mais ne parvient jamais à transcender le visionnage du film. Ce qui n'aurait pas été un moindre mal. On appelle ça le minimum syndical.
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Le constat est relativement similaire du côté du son puisque dans ce type de film - et plus particulièrement celui-ci - l'humour constitue la vraie performance (aussi ratée soit-elle) et ne se laisse pas occulté par les différentes démonstrations techniques. Le mixage est donc relativement basique, bien que vivant. L'enveloppement est là, utilisant l'ensemble des canaux de façon pertinente, mais il se fait rapidement oublier. On privilégie bien évidemment la version originale, disposant d'un DTS HD Master Audio 5.1 qui permet à l'ensemble de gagner en clarté, là où la VF ne dispose que d'un Dolby Digital classique. Une habitude chez l'éditeur.
Si le visionnage de Top Cops est d'un intérêt franchement limité, son interactivité est en revanche tout bonnement ahurissante. Bien que disproportionné par rapport au caractère mineur du film dont il traite, le Maximum Comedy Mode (2h55) s'impose comme l'un des meilleurs suppléments proposés sur le format Blu-Ray à ce jour, mettant à profit pratiquement tout ce qui existe dans le genre. Kevin Smith se réaproprie totalement le concept d'interactivité à même le film et réinvente tout le potentiel du picture in picture et des nombreuses possibilités du seamless branching. Si Warner avait sagement ouvert le bal de ce genre de manœuvre avec Watchmen et Terminator Renaissance, avant de lui donner un aspect franchement génial sur Le Choc des titans, on découvre ici ce que tout ceci peut donner entre les mains d'un réalisateur qui fait joujou avec le gadget.
C'est bien simple, on préfère mille fois regarder le film de cette façon que de manière traditionnelle. En lançant ce que Smith rebaptise le MCM, Top Cops s'étale sur presque trois heures, perpétuellement parsemé d'éléments qui lui donnent un caractère nouveau. Kevin Smith apparait donc sur le film dès le début, s'amuse même avec le logo Warner, avant de livrer une sorte de commentaire audio/vidéo parsemé d'images de tournage, d'extraits de story-board, de répétitions, de mini-interviews, de sketchs. Il pousse même le vice en mettant l'ensemble en arrêt sur image, pour commenter le commentaire. Les scènes coupées et prises ratées sont réintégrées et rapidement identifiables via un code couleurs spécifique, tout comme le bêtisier interactif, que le réalisateur prend également le temps de resituer dans le contexte. On se retrouve face à un énorme fourre-tout regroupant en une seule fonction tout ce qu'on a l'habitude de trouver dans les bonus, et ce de la manière la plus ludique possible. Le système de navigation se révèle en outre épuré au possible, puisque tout y est, et on ne s'ennuie pas une seule seconde. On constate aussi que, comme souvent chez le cinéaste, les choses les plus drôles n'ont pas été gardées dans le film (c'est un vrai festival Sean William Scott) et l'on n'a au final qu'une seule hâte : que Kevin Smith dispose de pareils moyens pour revenir sur ses vrais films aboutis.
Du coup, ce qui suit parait forcément mineur. On y retrouve en effet quelques petits Focus Points (21min22 en tout) disponibles indépendamment, mais également accessibles lors de la lecture du MCM, et dont l'efficacité n'est en rien comparable à celle du bonus précédent. Les pépites de sagesse du bandit (4min04) est une série de très courtes vidéos lors desquelles Sean William Scott se hasarde à une délirante philosophie de bazar. Ces vidéos apparaissent également lors du MCM.
