On s'y était préparés, avec ses quinze ans au compteur (et oui, déjà...), le graphisme de Toy Story a pris un léger coup de vieux - bien que toujours épatant - l'empêchant un peu de concurrencer les productions actuelles. Un élément qui provoque une légère incidence sur la HD dans le sens où le film ne grouille pas de détails frappant, que la finesse des traits pourrait mettre en exergue, comme cela peut être désormais le cas sur un Wall-E ou un Là-haut. Les mailles des tissus ou la texture des certains jouets (Mr Patate, le T-Rex...) figurent néanmoins parmi ces petits éléments fournis qui font la différence sur ce créneau. Mais John Lasseter avait bien compris que la technologie de l'époque se prêtait totalement à la texture plastique idéale pour les personnage et c'est sur ce point que le Blu-Ray sert le film. Les atouts de Toy Story reposent sur une grande netteté et une gamme de couleurs vives que l'encodage l'AVC permet de délivrer sans risquer l'empaquetage de pixels (le DVD peinait parfois sur des textures plates comme le papier peint de la chambre où vivent les jouets). Pour le reste, Disney délivre à nouveau un disque d'une tenue exemplaire qui permet de redécouvrir le film dans les meilleures conditions à ce jour.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
L'énorme surprise concerne surtout le traitement alloué à l'aspect sonore. Non pas que l'on doutait un seul instant de ce que l'éditeur pouvait fournir à un titre aussi énergique, mais on était bien loin d'imaginer que Toy Story puisse atteindre un tel degré de furie. C'est bien simple : il s'agit certainement de l'une des plus belle démonstrations offerte en Blu-Ray à ce jour, dévoilant un mixage original d'une efficacité monstre. Le film de John Lasseter transpire la vie à chaque instant, appuyé par une dynamique d'un naturel confondant. En se ruant sur la version originale DTS HD Master Audio 5.1 ES, on se rend immédiatement compte du relief imposé par une balance des canaux avant qui laisserait presque croire que les jouets sont dans la pièce. Entre les cliquetis de plastique qui crapahutent ça et là (la première scène où les jouets prennent vie) et une vivacité qui s'étend jusque sur des surrounds tout aussi vigoureux, on baigne dans une immersion totale et permanente. Histoire d'enfoncer le clou, l'utilisation des basses se fait grondante au point de concurrencer sans mal n'importe quel blockbuster récent, nous prenant plusieurs fois par surprise.
La VF, quant à elle, est très sensiblement désavantagée puisqu'elle n'est pas encodée en HD mais bénéficie néanmoins d'un DTS plein débit qui assure le spectacle avec presque autant de nervosité que son homologue anglaise. Les amateurs de la langue de Molière ne sont donc pas délaissés (d'autant que le doublage est super chouette). Notons enfin qu'en choisissant cette langue, le générique, les inserts où indications sur les emballages sont indiqués en français.
Reprenant l'intégralité des bonus de la précédente édition DVD, ce Blu-Ray bénéficie également de petits modules supplémentaires. Rien de franchement transcendant, puisque l'on baigne plus dans une formalité pour célébrer le changement de format qu'autre chose. Outre un Sneek Peak consacré à Toy Story 3 (2mon02), on retrouvera un petit reportage sur Buzz l'éclair (3min27) correspondant en réalité à un voyage dans une navette spatiale filmé pour l'occasion et à bord duquel un jouet Buzz a été convié. Les Chemins qui mènent à Pixar (4min49) et Les anecdotes du studio (5min21) reposent sur le témoignage de quelques employés qui reviennent sur leur carrière et se remémorent quelques souvenirs amusants. Buzz à Manhattan (2min13) se consacre au ballon à l'effigie du personnage qui a défilé dans les rues de New York tandis qu'Un Vendredi noir (7min34) évoque le jour où la conception du film a failli tourner au vinaigre en raison de désaccord artistiques entre Pixar et Disney...
Le reste de l'interactivité reprend le contenu de la précédente édition DVD, parue en 2005 et qui multitude de petits modules survolant tantôt sommairement, tantôt avec un certain approfondissement, les différentes étapes de la création du film.
Commentaire audio :
Déjà disponible sur le premier disque de l'ultimate Toy Box, nous retrouvons ici un commentaire franchement décontracté de John Lasseter et son équipe. Comme quasiment tout exercice sur ce genre de film, tout le monde ne pourra que saluer le travail des animateurs, décorateurs, de la lumière et autres éléments qui, à l'époque, nous en mettaient plein la vue. Néanmoins, tout ce joli monde mettra un point d'honneur à décortiquer principalement la conception du scénario et de la nature des personnages, véritable point fort du film qui lui offre une maturité que l'on ne retrouvait plus alors chez Disney.L'interactivité du premier disque s'achève sur un lien vers la présentation de Cars et en appuyant sur l'un des boutons du téléviseur servant de menu, nous aurons droit à la publicité vantant les mérites de la poupée Buzz l'éclair déjà présente dans le film.
Retour vers le passé (16min56) :
Rigolote rétrospective où les quatre piliers de Pixar et surtout de Toy Story se retrouvent confortablement installés dans le hall de l'immeuble de la désormais célèbre compagnie où chacun revient avec nostalgie sur l'aventure qu'a été la conception du film. 10 ans après la sortie du film, chacun y va de son commentaire, sa petite anecdote et même si c'est la bonne humeur qui règne, personne n'oublie les nombreuses complications et la dictature Disney qui menaça maintes fois d'annuler le projet.
Making of (20min20) :
Déjà proposé en partie sur l'édition Ultimate Toy Box, ce module étrangement intitulé "Making of" ne fait pas le tour de la production de Toy Story mais se penche essentiellement sur les origines du projet, les premiers tests et différentes bases du film. En effet, peu d'éléments défilant ici ne se retrouveront finalement dans le métrage final, les différents Woody et Buzz que l'on découvre en dessins traditionnels comme en animation 3D étant physiquement différent que ceux que l'on connaît. Une bonne occasion de découvrir également que le test pour la voix de Tom Hanks à été réalisé avec un extrait de Turner et Och. Une très riche introduction qui survole les éléments clef que l'on va s'empresser de retrouver en détail sur les autres suppléments.
L'héritage de Toy Story (11min42) :
Eloges à tous les étages, il n'aurait pu en être autrement. Nous seulement toute l'équipe répond présent et va chacun de son bon mot, mais le plus drôle dans l'affaire réside tout de même dans la présence sur un DVD Disney de George Lucas et Peter Jackson !
La conception (6 min) nous explique avec quelques bandes démo la façon dont une scène est montée et animée, premièrement par de simples dessins, ensuite par une animation grossière des personnages pour les situer dans l'espace, enfin par leur mouvement et l'animation de leur visage. Ce qui explique mieux pourquoi les effets spéciaux de certains films sont toujours améliorables avec le temps et pourquoi certains réalisateurs les peaufinent jusqu'à la date butoir.
Scènes coupées (18min52) :
Divisée en deux parties, cette section nous permettra de découvrir tout d'abord des scènes complètement animées et sonorisées qui dévoilaient Sid torturer nos héros un peu plus longtemps. La seconde, plus traditionnelle dans l'univers des dessins animés, sera constituée de calques sonorisés et montés comme un dessin animé crayonné. On y découvrira entre autres une intro "spatiale", un vieux hochet abîmé et quelques séquences alternatives du montage que l'on connaît déjà.
La section Graphisme, qui dure à elle seule pas loin de 27 minutes, s'intéresse à trois éléments clés du film : les personnages, les décors, et l'utilisation des filtres colorés. Chacun des éléments aura droit à sa galerie dessinée et tournante, dévoilant les projets abandonnés comme conservés, ainsi que sa propre galerie de vidéos en 3D. Une bonne occasion de découvrir chaque recoin des décors du film via une petite visite guidée à travers une caméra virtuelle virevoltant ici et là.
Histoire (13min56) permet de découvrir l'équipe en réunion, mettant au point la scène des petits soldats en mimant et bruitant en temps réel le story-board punaisé sur les murs. Evolution oblige le module suivant nous montre le story d'une autre séquence entièrement animé, pour enfin s'intéresser à un comparatif d'une troisième séquence avec le film terminé. Dans le genre répétition, la section Production (13min41) tournera également un peu en rond en nous proposant un énième comparatif entre "avant, ensuite, après" ponctué par la scène de la poursuite finale disponible en multi angles. Notons que ce bonus proposé dans l'édition collector de 1999 était une innovation. Ce qui explique en partie l'enthousiasme des animateurs qui jouent avec la touche multi angles de leur télécommande comme s'il s'agissait d'une nouveauté.
Finalement, les parties les plus passionnantes de cette longue succession de modules, qu'on aurait finalement préféré voir d'une traite, demeurent La musique et le son (6min35) qui nous permettant de constater l'énorme travail des bruiteurs ainsi que les essais réussis ou non des maquettes des chansons de Randy Newman. Chose que complète un onglet Promo qui nous nous proposera durant 10 minutes les diverses bandes annonces, spot TV, galeries d'affiches et fausses interviews des héros du film.