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Sans être une déception, l'image de Watchmen n'est pas le plus gros point fort de cette édition. Disque éminemment chargé (film long, une grosse piste DTS HD qui grimpe sauvagement haut, quelques suppléments HD et une foultitude de modules vidéos) l'encodage dédié à l'image effectue une belle prouesse mais se montre encore un brin trop timide. On constatera que le débit peine à atteindre les 30 mégas à la seconde, en particulier dans les zones sombres (alors que c'est là que le film a besoin d'aide) pour finalement ne pas livrer l'excellente démo que nous attendions, avec le souvenir du BR de The Dark Knight en mémoire. Certes, si le piqué n'est pas totalement pointu et si un léger grain parasite se fera ressentir ça et là, Warner nous propose néanmoins une belle pièce en haute définition qui parvient à reproduire les teintes très contrastées découvertes en salles et une finesse des traits des plus satisfaisantes, ainsi qu'une palette de couleurs qui sait se montrer assez poppy lorsque cela est nécessaire. Les plans avec le Dr Manhattan en sont bien évidemment l'exemple le plus flagrant, mais Snyder s'est amusé à proposer une restitution colorimétrique assez habile lors des séquences les plus extravagantes. C'est assurément dans ces moments que regarder le film chez soi devient un plaisir...
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Nous en parlions plus haut, Warner a enfin franchis le pas du DTS HD Master Audio 5.1 - uniquement pour la VO, il ne faut pas trop en demander non plus - après quelques années de Blu-Ray plus (Dolby Digital True HD) ou moins (petit Dolby Digital à débit réduit) satisfaisant. Et c'est justement parce que l'éditeur propose en plus une VF québécoise (très correcte et sans accent) en simple Dolby Digital que l'on peut s'amuser à noter les évident contrastes entre les deux formats. Si le DD se montrera finalement assez efficace, restituant honnêtement un mix plutôt pointu, le DTS HD s'impose comme un poids lourd ravageant tout sur son passage, comme le Dr Manhattan piétinant le Viet-Nam. Une scène qui sert évidemment de démo, comme de nombreuses autres et qui permet au canal HD (qui grimpe sans mal à 4,5 mégas à la seconde très souvent !) d'imposer une dynamique largement plus prononcée, distillant même quelques infra-graves inexistantes en Dolby Digital. Le flashback où Manhattan se transforme pour la première fois est également un exemple à prendre en compte. Outre une finesse plus accrue de la texture sonore globale, on appréciera aussi la mise en avant musicale, qu'on pourra certes trouver un peu poussive lorsque l'on découvre le film (et on plaint ceux qui ne supportent pas les années 80), renchérie par des graves qui font là encore toute la différence. Le côté Juke-box du film s'en voit grandit et les mélomanes ne pourront qu'apprécier l'excellente idée d'utiliser le First we take Manhattan de Léonard Cohen en générique de fin !
Watchmen - Blu-Ray Import : Disque 1
Dans le genre analyse filmique, l'interactivité de Watchmen se montre relativement balèze. En tout cas, sur le premier disque. C'est bien simple, on n'a pas le souvenir d'avoir vu un supplément pareil (depuis Mission Impossible 3 en HD-DVD) sur un film qui permette d'en découvrir un maximum d'aspect sans avoir à s'embourber dans les manipulations houleuses. On appuie seulement sur Lecture, le disque fait le reste. Warner nous propose donc le Maximum Movie Mode qui consiste en une sorte de commentaire audio/vidéo hyper pointilleux mélangé avec un making of, géré par Zack Snyder en personne. Dès que le film démarre, le film se retrouve dans un écran, à côté de celui-ci un second s'ouvre et propose des images de tournage tandis que le réalisateur se poste en avant plan pour expliquer ses différents choix.
Dès lors, Snyder interragit sur le film : arrêts sur images, agrandissement, retours en arrière. Les secrets de fabrications sont là, sous nos yeux. A cela s'ajoutent de temps à autres des planches de story-board ainsi qu'une frise temporelle qui s'amuse à comparer les événements historiques réels et ceux de la réalité alternative de Watchmen. Tous les détails sont mis en avant et le cinéaste ne manque pas de rendre ces trois heures particulièrement attractives, même si l'on regrettera la présence de nombreux blancs. Mieux encore, il nous offre même l'opportunité d'être en interactivité avec celui-ci. En effet, par exemple lorsqu'il s'explique sur les modifications qu'il à apporté aux séquences de fin, par rapport au Comics d'origine, il nous invite à en débattre via la fonction BD-live et lui dire ce que l'on en pense ! Il y a fort à parier que dans les prochaines semaines, ses réponses seront peut-être téléchargeables... Et enfin, comme une cerise sur le gâteau, cette fonction bénéficie de sous-titres français sur l'intégralité des éléments !
Un extrait vidéo du Maximum Movie Mode
Mais ce n'est pas tout puisque cette fonction fait apparaitre de temps à autres des extraits de vidéos de tournage. Lorsque cela est possible, en appuyant sur la touche entrée, nous avons ainsi accès à des petits documentaires indépendants, 11 au total, qui se focalisent à chaque fois sur un thème bien particulier. Ces Focus point (38min en tout) sont également accessibles via le menu principal. Evidemment, on reste surtout en présence de petites featurettes dont la courte durée (en moyenne 3 à 4 minute pour chaque) ne permet pas d'en avoir un aperçu complet, mais permet d'en savoir un peu plus tour à tour sur les costumes, les décors, la conception de certains effets visuels (Dr Manhattan, le masque de Rorsach), le vaisseau du hibou, et un entretien avec le dessinateur original. Le minimum syndical sur le papier, certes, mais compte tenu des énormes possibilités offertes par le Maximum Movie Mode, on ne va pas faire la fine bouche. Enfin, rassurez-vous si ces 3h08 + 38 minutes de bonus vous paraissent difficilement gérables à regarder d'une traite, cette fonction bénéficie d'un système de sauvegarde, comme dans un jeu vidéo, pour revenir là où nous nous étions arrêté à l'occasion d'un futur visionnage.
Watchmen - Blu-Ray Import : Disque 2
Le phénomène qui a changé le concept de la bande dessinée (28min46) ouvre le bal des bonus qui composent le second disque et s'impose comme un produit maison concocté par Warner Vidéo. Autrement dit, un truc pas spécialement folichon. On s'en souvient, lorsqu'il s'agit de livrer une petit analyse comparative entre BD et cinéma, l'éditeur n'a toujours fourni que des produits qui brassaient un peu de vent (il n'y a qu'a voir les bonus de The Dark Knight ou V Pour Vendetta) Watchmen n'échappe pas à la règle et se contente d'un strict minimum pour remplir ce second disque. Une demi-heure qui brasse un peu du vent, où divers intervenants (du film et des gens de chez DC) passent leur temps à nous dire à quel point Watchmen est super et a changé le monde de la BD.
Encore moins utile et surtout très douteux, Vrais super héros, vrais justiciers (26min17) cherche une thématique en rapport avec le film où il peut, et se livre à une analyse de bazar sur les gens qui font eux-mêmes justice. Un petit reportage qui ne semble même pas avoir compris le film (qui dénonce justement les dérives de ceux qui s'octroient un pouvoir) qu'il accompagne puisqu'il laisse la parole à des miliciens de tous poils, dont quelques frappadingues carrément habillés en personnages de BD. Si la parole est laissée brièvement à des esprits plus sages (sains ?) histoire de contrebalancer, on cherche encore l'intérêt d'un tel programme qui conforte l'américain un peu beauf de base dans ses dangereuses convictions. Enfin, toujours pour parler alors qu'il n'y a pas grand-chose à dire, Technologie d'un monde fantastique (16min49) laisse la parole à un physicien qui nous explique si oui ou non, ce qui se passe dans le film peut être possible. Sic.
A cela s'ajoute un clip vidéo.
