Jusqu'alors inédit en zone 2, Au-dessous du volcan bénéficie d'un master restauré Haute-Définition comme sur l'édition Criterion. Si la palette de couleurs se révèle peu bigarrée, on se délecte de la propreté de la copie présentée. John Huston et son chef opérateur Gabriel Figueroa qui avaient déjà collaboré pour La Nuit de l'iguane privilégient une ambiance ouatée et brumeuse pour les scènes nocturnes et un environnement plus chaleureux pour les scènes en pleine journée. Si l'encodage permet de restituer habilement les grands espaces mexicains, il n'en va pas de même pour les gros plans sur les comédiens et on note plusieurs plans flous, des fourmillements et un manque de précision. On pense le plus souvent à des tonalités de téléfilm bien que la clarté d'ensemble soit incontestable. Notons divers soubresauts à 1h22 et des visages virant au rosé dans certaines séquences. Nous chipotons peut-être car ces anomalies n'entravent en rien le plaisir de découvrir le film dans de telles conditions techniques.
Deux pistes au choix selon la préférence du spectateur. Passons rapidement sur la langue française parasitée par un souffle assez important sans toutefois irriter les tympans et offrant une écoute suffisante, si le doublage français, assez désastreux il faut bien le dire, ne vous a pas déjà dirigés sur la version originale. Cette dernière, certes linéaire, se montre plus naturelle et un tantinet plus incisive que son homologue française, le souffle en moins. Heureusement, l'écoute ne s'en trouve pas altérée et les dialogues sont précis.
Préface de Patrick Brion (6min25)
Si vous désirez en savoir plus sur Au-dessous du volcan, vous avez la possibilité de visionner cette brillante introduction avant de regarder le film de John Huston. Patrick Brion, historien du cinéma et animateur de ciné-club, expert du cinéaste américain (sur qui il a d'ailleurs écrit une biographie richement illustrée en 2003 aux éditions de la Martinière), se penche sur l'adaptation du roman éponyme de Malcolm Lowry jugé alors inadaptable bien qu'il tentait déjà des cinéastes tels que Jules Dassin ou Luis Buñuel. Après plus de 60 scénarios différents signés par autant de scénaristes de divers horizons, dont un écrit par Gabriel Garcia Marquez, John Huston finit par s'emparer de ce roman qu'il affectionne tout particulièrement. Fasciné qu'il est par le Mexique où il vit, l'occasion est trop belle pour le cinéaste de venir à bout de cette adaptation.
Parsemé d'images du tournage et de notes de production enrichissantes, ce module situe idéalement Au-dessous du volcan dans son contexte pour attiser la curiosité du spectateur déjà impatient de découvrir ou de redécouvrir le film de John Huston.
Conversation avec John Huston (vostf, 18min15)
Comme l'indique un carton introductif, cet entretien tiré d'un enregistrement sonore a été réalisé lors de la présentation du film au Festival de Cannes en 1984. Le critique Michel Ciment accompagné du critique suédois Jan Aghed et du producteur exécutif du film Michael Fitzgerald interrogent John Huston pour un article destiné à être publié dans la revue Positif. Le réalisateur âgé de 78 ans répond avec entrain aux questions qui lui sont posées notamment sur l'adaptation du livre de Malcolm Lowry. Habitué des adaptations de grands classiques littéraires (Le Faucon maltais, Moby Dick), le cinéaste avoue que cette transposition à l'écran a sans doute été la plus difficile de sa carrière.
Il en vient ensuite au casting du film, expliquant que son premier choix se portait sur Richard Burton (indisponible) puis Peter O'Toole, jugé finalement peu compatible avec le personnage du roman censé être assez large d'épaules. Son choix s'est finalement porté sur Albert Finney qu'il encense avec moult adjectifs. Cet entretien, véritable mine d'or pour les fans du cinéaste, se clôt sur la vie qu'il mène au Mexique où il s'est définitivement établi. Une fois de plus, saluons le montage photographique et graphique accompagnant cette conversation avec brio.
Au-dessous du volcan : l'ivresse lucide (21min32)
Serge Chauvin, maître de conférences à Paris X, qui avait signé une brillante analyse de La Rue rouge de Fritz Lang (déjà testé dans nos colonnes), dresse un exposé passionnant consacré au film de John Huston. Carlotta nous a déjà habitués à ce type de supplément au montage original et fourni, illustrant habilement chaque propos de cette captivante dissection. Les thèmes abordés par Au-dessous du volcan sont approfondis dans l'ordre chronologique du film, le fond et la forme s'entrecroisent ingénieusement et nous n'avons qu'une envie après avoir regardé ce supplément, c'est de revoir le film à nouveau avec l'œil de monsieur Serge Chauvin.
L'interactivité de ce premier DVD se clôt sur la bande-annonce du film en vostf (1min42).
DVD 2
Notes sur Au-dessous du volcan (58min42)
Plusieurs équipes de documentaristes se sont rendues sur le tournage du film Au-dessous du volcan pour y suivre le travail de John Huston. Réalisé par Gary Conklin, ce trésor inestimable suit le cinéaste tout au long des prises de vue, lors de ses répétitions avec les acteurs, le tout truffé de propos de John Huston lui-même et d'images du tournage. Le metteur en scène âgé de 77 ans y parle avec passion de l'adaptation du roman, de sa collaboration avec Albert Finney, du tournage au Mexique et de l'ensemble de son équipe technique. Ce module met en parallèle les images des répétitions et du tournage aux images finales. Ce documentaire est à ne louper sous aucun prétexte !