Image :
8/20
Comme d'autres signent Roderick Jaynes au montage (Joel et Ethan Coen) afin de contourner les puissants syndicats de techniciens américains, Steven Soderbergh compose depuis Traffic sa propre photo en se cachant derrière le pseudo Peter Andrews. A l'instar de son film sur la guerre contre les réseaux narcotiques, Soderbergh a utilisé différents supports (pellicule 16mm et caméra numérique Red One) en fonction des lieux et époques. L'omniprésence du grain lors de la séquence du dîner avec Castro (en couleurs, cf capture 2) ainsi que sur les plans tournés au sein de l'ONU (en noir et blanc, cf capture 1) trahissent l'utilisation du 16mm. A l'inverse, en ce qui concerne les plans tournés en pleine jungle, le cinéaste s'est entièrement remis à la Red One pour sa profondeur de champ et la précision des plans que permet le numérique. Le piqué caractéristique de chaque support tout comme la palette colorimétrique (noir et blanc très contrasté d'un côté, dominances vertes de l'autre) sont ici parfaitement restitués. Pour couronner le tout, l'ensemble n'est jamais entâché par un quelconque soucis de compression. Une belle réussite.
Son :
7/20
On ne commentera pas le choix de la filiale française de Warner de doubler en français un diptyque que Soderbergh avait délibérément tourné en espagnol et non en anglais. L'éditeur propose ainsi les deux versions du film (originale et française) de puissance égale dans un mixage Dolby Digital efficace sans être tonitruant, le cinéaste préférant la simplicité sonore à l'esbroufe multicanale. De ce fait, ceux-ci font la part belle aux dialogues (à l'interprétation de Del Toro en tête) sans que cela se fasse au détriment de l'atmosphère sonore élaborée par Gabriel Gutiérrez (responsable du futur I Come with the rain de Anh Hung Tran) ni du score de Alberto Iglesias.
Bonus :
1/20
Rien ! Alors que nous aurions aimé en savoir plus sur la démarche de Soderbergh, le travail d'interprétation de Del Toro ou même sur le contexte historique, l'éditeur ne propose pas un seul supplément mis à part la bande annonce (doublée en français qui plus est !) de Che - 2ème Partie : Guerilla.