Test DVD : Dans l'ombre du loup

Le transfert est effectué à partir d'un master propre et s'avère conforme à ce que l'on peut attendre de la part d'un film japonais datant du début des années 80. Comme souvent, le défaut le plus évident concerne la définition qui manque de précision dans les plans d'ensemble. La compression n'est pas trop visible mais on note quelques légers fourmillements ici et là. C'est au niveau des contrastes et surtout des couleurs que l'édition se montre la plus soignée, la palette colorimétrique restituant à merveille le magnifique travail du directeur de la photographie Fujio Morita. Une belle édition dans l'ensemble, en dépit du manque de relief de l'image et des défauts susmentionnés.

La seule piste sonore disponible est un Japonais Dolby Mono 2.0, qui s'avère être de tenue correcte avec les limites que ce format entraîne, et notamment le caractère étouffé des bruits de fond (très perceptibles lors de la scène du combat de chiens). Les voix des acteurs comme les musiques sont en revanche correctement restitués, même si l'on remarque de très légers effets de saturation sur les premières. L'ensemble manque évidemment d'ampleur mais n'est pas désagréable à l'oreille.

 

Entretiens (14'25)

Dans ce documentaire exclusif réalisé par Robin Gatto, Yoshinobu Nishioka, chef décorateur, replace le film dans son contexte en évoquant la création de la société Eizo Kyoto, qui eut lieu suite à la faillite de la Daei. Dans l'ombre du loup est le premier film produit par cette société, en association avec la Toei. A l'époque, Hideo Gosha était impliqué dans un scandale qui l'avait obligé à quitter Fuji TV, et il pensait sérieusement mettre un terme à sa carrière. Fujio Morita, chef opérateur, explique de quelle façon les producteurs sont venus vers lui pour le convier à se projet qui allait remettre en selle le réalisateur. Il relate les circonstances du tournage, qui s'est effectué sur une longue période, et s'étend particulièrement sur l'actrice Masako Natsume, dont le contrat de mannequin avec Kanebo impliquait quelques contraintes, et qui, surtout, est morte tragiquement peu de temps trois ans après la sortie du film. Il lui rend hommage de manière sincère et émouvante, à travers quelques anecdotes choisies. Seiichi Sakai, assistant monteur, s'attarde quant à lui davantage sur l'évolution du style de Hideo Gosha, et sur les problèmes personnels qui ont nourri ce film (le grave accident de sa fille, notamment). Comme toujours, un documentaire relativement court mais très instructif et vivant.

 

 

 

 

Gosha par Gosha (14'20)

Ce deuxième documentaire exclusif donne la parole à Tomoe Gosha qui nous dresse un portrait plein d'émotion de son père disparu. Dernier d'une fratrie de huit enfants qui s'est réduite à six à l'issue de la guerre, le réalisateur était complexé par sa position dans la famille ainsi que par sa passion pour la littérature qu'il dissimulait soigneusement. Tomoe Gosha révèle que son père a été envoyé dans un camp d'entraînement kamikaze durant la guerre, alors qu'il n'était qu'adolescent. Elle explique pour quelle raison il s'est tourné vers des histoires plus "féminines" à partir de Dans l'ombre du loup, soit à cause de l'effondrement de son mariage. Le passage qui suit sera repris dans les bonus de La Proie de l'homme, film avec lequel ils sont le plus en rapport direct. Mais c'est dans cet entretien qu'elle évoque son accident, celui qui a bouleversé son père au point d'influencer les thématiques de Dans l'ombre du loup. On sent que les souvenirs de cette époque sont encore douloureux pour elle, d'autant qu'elle confesse que les circonstances de l'accident sont loin d'être claires. Un témoignage précieux.

 

 

 

 

Les suppléments de ce DVD s'achèvent sur une galerie de photos, la filmographie de Hideo Gosha et la bande-annonce (3'07) du film.