Test DVD : Deux jours à tuer

Afin de coller au plus près des personnages, Jean Becker a opté la plupart du temps pour une caméra portée notamment au début du film. Un tournage vif qui entraîne quelques sensibles déséquilibres au niveau de la compression numérique. Autrement les couleurs froides de la première partie (morne et bleuâtre) sont respectées, les contrastes soutenus bien que les visages s'avèrent être un peu blafards et manquant vivement de détails. On appréciera le rendu et la profondeur des arrière-plans ainsi qu'un admirable piqué. La palette colorimétrique s'adoucit à mesure que le personnage principal s'approche de l'Irlande jusqu'à une superbe gamme variée de verts et d'ocres caractérisant les scènes avec le père. A part de menus défauts de compression au début du film, aucune anomalie technique n'est à déplorer. Il y avait longtemps que l'éditeur ne nous avait pas offert un rendu d'une telle qualité.

On le savait, Deux jours à tuer n'est pas vraiment le film avec lequel on s'amuserait à faire une petite démonstration de notre installation sonore et des possibilités d'une piste DD 5.1. Mais alors là on frise l'électrocardiogramme plat en ce qui concerne cette dernière ! Les dialogues ont beau être précis, les effets latéraux se comptent sur les doigts de la main et la musique se trouve à peine spatialisée. La balance des avants gauche-droite de la stéréo se montre nettement plus acérée, piste sur laquelle il faudra vous ruer afin de profiter pleinement de la musique et des effets sonores parfaitement tranchés. A l'instar des pistes sonores du DVD de Dialogue avec mon jardinier (voir notre test), la DD 5.1. demeure anecdotique car elle reste axée sur les dialogues, et se révèle finalement sans relief et manquant rudement de punch.

Making of (21min04)

Voici comme qui dirait un petit segment bien pépère et amusant. Le metteur en scène possède une bonne humeur communicative, une santé redoutable et n'hésite pas à engueuler son équipe quand un accroc survient au moment des prises de vue entraînant un flot de jurons (cachés par un bip sonore). Ce making of distille des images du tournage, principalement au moment de la scène du dîner explosif mais quelques unes sont finalement absentes du montage final. Apparaissent ensuite François D'Epenoux (auteur du roman et co-scénariste) et Jean Becker qui développent les thèmes abordés dans le film. Ce dernier encense son acteur principal Albert Dupontel, lui-même évoque brièvement son personnage. Tous les autres comédiens prennent la parole à tour de rôle afin de passer la pommade au réalisateur et on ne peut donc échapper aux sempiternels « formidable, incroyable, ahurissant ». Petit à petit, ce making of prend la forme d'un hommage un peu trop appuyé à Jean Becker. On préfère quand ce dernier nous parle de son amour pour le cinéma et évoque rapidement son père dont il s'est grandement inspiré pour le personnage joué par Pierre Vaneck.

Interview d'Albert Dupontel (17min14)

Les propos du comédien sont croisés avec les images de l'avant-première du film à Lyon en présence du réalisateur Jean Becker et de son interprète principal, répondant avec générosité et humour aux questions des spectateurs après la projection. L'entretien s'avère passionnant, Albert Dupontel évoquant sa rencontre avec Jean Becker et exposant un regard affûté sur sa profession et ses attentes. Quand on lui demande s'il est fier du film, il répond immédiatement que Deux jours à tuer fait partie de son « petit Panthéon » aux côtés d'Irréversible, La Maladie de Sachs et Le Convoyeur.

L'intéractivité se clôt sur la bande-annonce du film (1min34).