Si le film de George Romero n'avait rien de concrètement ambitieux sur un plan purement cinématographique, on ne se surprendra pas en constatant que Diary Of The Dead n'a rien du disque de démo... C'était déjà loin d'être le cas en salles. Filmé en numérique et jouant plus ou moins à fond la carte de la vidéo amateur, on se retrouve avec un master (français) plutôt quelconque sans véritable défaut majeur, mais sans quoi que ce soit qui fasse monter la température non plus. Notons un encodage de plutôt bonne facture, arrivant à suivre sans trop de mal une esthétique pas toujours simple (pénombre, sous-expositions, caméra qui gigote) sans distinguer de vrais gros défauts de compression.
L'inconvénient des films surfant sur la vague des vidéo amateurs (Cloverfield et Rec sont aussi passés par là) en vue subjective, c'est que, dans le principe de document réalité, elle ne se prête pas forcément aux joies du Home Cinéma. Comme ses deux confrères, Diary Of The Dead succombe tout de même au démonstratif et n'a pas pu s'empêcher de nous livrer un mixage 5.1 un tout petit peu hors de propos. Néanmoins, ce dernier reste efficace (en Dolby Digital anglais et français) et offre beaucoup de vie et de relief à cette aventure. Outre une belle mise en avant musicale et du canal des graves, on appréciera également une chouette balance d'effets entre les canaux, offrant un aspect parfois train-fantôme à certaines scènes. On pense par exemple au repli dans la cabane amish contre les parois de laquelle les zombies viennent frapper.
Reconnaissons que pour une édition simple, le DVD du dernier Romero se montre particulièrement généreux en matière de suppléments, proposés dans des menus ressemblant à un écran d'ordinateur. On regrettera juste qu'en bonne production hyper indépendante, Diary Of The Dead dévoile des bonus parfois moins consistants que ce qu'ils annoncent.
On débute naturellement avec le Commentaire audio de George A. Romero et de ses producteurs, enregistrés ensembles, mais par télécommunication (à l'instar de celui de Supergrave, par exemple) pour l'occasion puisque le réalisateur était à Paris à ce moment là, tandis que ses collaborateurs sont aux Etats-Unis. On est toujours contents d'entre le réalisateur s'exprimer, mais force est de reconnaitre que ce n'est pas très passionnant. D'une part, ç cause du film en lui-même qui rend fatalement l'écoute moins excitante que n'importe lequel des commentaires ses premiers films, mais aussi parce que tout a déjà été dit et été fait, sur un film pourtant très jeune. Enormément de redondances avec le reste des bonus, certaines autosatisfactions objectivement pas fondées et un certain aveu d'essoufflement (''J'ai fais ces choix parce que ça m'a facilité la tâche...''). Trop anecdotique pour être suivi sur la longueur.
Le reste se compose essentiellement d'interviews illustrées d'images du tournage qui s'avèrent autrement plus intéressantes. Et puis pour le coup, Le Maitre des morts (13min20) se montre même beaucoup trop court par rapport à ce que le réalisateur à a dire. Un bref bilan de carrière, quelques explications sur sa volonté de retourner à quelque chose d'artistiquement plus libre... Rien de bien neuf, le film lui-même s'exprimant à sa place. Dans l'œil de la caméra (17min07) n'apporte pas grand-chose de plus attrayant puisqu'il laisse la parole aux (très mauvais) acteurs du film qui essaient tout de même de témoigner de leur joie de collaborer avec leur idole. De la parole de geeks, donc pas forcément très fiable...
Rentrant enfin un peu plus dans le technique, T'as l'air crevé (11min) s'intéresse à tout ce qui nous a toujours intéressé dans le cinéma de Romero : les zombies, les maquillages, les types qui partent en lambeaux et toutes ces joyeuses choses ! On se penche ici sur les effets spéciaux de maquillage en tout gens, qu'il s'agisse de métamorphose, de décomposition ou de quelconques effets gores. Parmis les intervenants, on notera la présence de Greg Nicotero, servant plus de conseiller technique que de maquilleur à proprement parler. Un chouette module complété par Effets mortels (19min03), qui se focalise ici sur les effets spéciaux numériques. Assez complet dans la description des créations les plus importantes, on regrettera néanmoins qu'il ne s'agisse juste que d'une petite interview des concepteurs plutôt qu'une vraie analyse des effets en questions. Les images d'illustrations sont finalement assez rares (excepté des extraits du film terminé), sans trop de démonstrations par l'image. Dommage.
Restent quelques petites victuailles bien sympas. A commencer par Des voix familières (5min14), un vrai bonus dans le sens étymologique du terme qui nous propose les enregistrements téléphoniques de George Romero avec Guillermo Del Toro, Simon Pegg et Stephen King puisque ces derniers ont en effet interprétées quelques voix off télévisées et radiophoniques qu'on entend dans le film. Vient également un Court métrage (1min28) horrifique sélectionné par l'éditeur Bac Video lors d'un concours organisé sur Internet assez sympa (concis, clair, amusant, soigné), complété par une Bande annonce et des Liens internet.