Hideo Gosha, Jidai Geki Style (52'26)
Ce documentaire réalisé par Robin Gatto a pour but de retracer le parcours de Hideo Gosha depuis ses débuts à la télévision jusqu'à son dernier film, en mettant l'accent sur sa contribution au genre du chambara. Il laisse la parole à divers intervenants et notamment à Tomoe Gosha, fille du réalisateur. Après des débuts à la télévision chez Nippon Hoso, Hideo Gosha entre à la Fuji TV, où il évolue en autodidacte. Il réalise son premier long métrage en 1962, Miyamoto Musashi avec Tetsuro Tamba. Mais c'est la série télévisée Sanbiki no Samurai, qu'il tourne en 1963, qui va faire sa renommée. Le monteur Seiichi Sakai explique ce que le réalisateur cherchait à accomplir à la télévision, ajoutant qu'il souhaitait que ses acteurs dépassent les chorégraphies balisées au sabre en se "lâchant" un peu plus. On apprend par la même occasion que Tetsuro Tamba se servait d'un véritable sabre, à la lame émoussée certes, mais autrement plus dangereux que les sabres en aluminium couramment utilisés. Le documentaire met en outre l'emphase sur la rencontre déterminante de Gosha avec Kentaro Iwasa, pour s'attarder ensuite assez longuement sur le film Goyokin. Le réalisateur Masahiro Shinoda raconte avec quelle froideur Gosha fut accueilli par l'équipe de Kyoto pour tourner ce film qui était la première grande production de Fuji TV, ce à quoi renchérit le chef opérateur Fujio Morita. Chacun insiste pour expliquer que Gosha était méprisé à l'époque parce qu'il venait de la télévision. La scripte Tazuko Miyazaki évoque quant à elle la relation parfois orageuse du cinéaste avec Kozo Okazaki, ainsi qu'avec les actrices Yoko Tsukasa et Ruriko Asaoka, toujours sur Goyokin. Au sujet de Hitokiri, on apprend par exemple que Gosha a exigé de changer de monteur malgré le statut inférieur qui lui était dévolu par rapport aux cadres de la Daiei. Interviennent aussi le chef décorateur Yoshinobu Nishioka et le producteur Masanori Sanada, avant que l'on ne passe aux difficultés rencontrées par le réalisateur sur Kumokiri Nizaemon. Il est aussi question de Dans l'ombre du loup où les protagonistes sont des femmes, et par conséquent de la nouvelle orientation qu'a pris son cinéma à partir de ce film jusqu'à Femmes dans un enfer d'huile. Un documentaire riche et agréable à suivre, qui remet bien les films dans leur contexte de production.
Entretiens (27'14)
Centré cette fois sur Hitokiri, ce documentaire laisse la parole à la plupart des intervenants du précédent. Le producteur Masanori Sanada explique ainsi que le film, basé sur une nouvelle de Ryotaro Shiba, est une co-production entre Fuji TV, le studio Daiei et Katsu Pro. Seiichi Sakai et Yoshinobu Nishioka détaillent encore un peu plus les conditions dans lesquelles Hideo Gosha fut accueilli et travailla aux studios de Kyoto, où sa réputation de réalisateur de télévision lui avait valu le surnom de "l'électricien". Fujio Morita, chef op' sur Hitokiri, apporte lui aussi sa contribution. Le reportage entre cette fois dans le détail du tournage des scènes, de combat notamment, comme celle du meurtre de Toyo Yoshida au début, filmée sous la pluie dans des conditions pénibles. D'après Sakai, Hitokiri est le film qui a fait prendre au cinéma de Gosha une envergure plus importante. Sanada revient quant à lui sur le casting de Yukio Mishima par Shintarô Katsu qui avait évidemment un grand pouvoir de décision. Les autres scènes évoquées sont bien sûr celle de la course effrénée de Izo Okada vers l'auberge Ishibejuku, puis celle du massacre sur place proprement dit. Selon Tomoe Gosha, le fait que Hitokiri ait été si peu montré au public tient au malaise provoqué par la scène de seppuku de Mishima. Encore une fois, un documentaire très intéressant, qui donne l'impression d'être entré pour un moment dans l'univers du cinéaste.
Enfin, les suppléments comprennent une galerie de photos et d'affiches du film, ainsi que la filmographie de Hideo Gosha.