Cette fois encore, il faudra se contenter du minimum avec cette piste Dolby Digital 2.0. qui respecte cependant les désirs du cinéaste. Et puis, soyons honnêtes, on se demande ce qu'aurait pu faire ici une piste DD 5.1. ! Le film étant principalement concentré sur les dialogues et la bande-originale très riche, on n'en attendait pas plus. D'ailleurs notons que cette piste unique s'en sort remarquablement avec des dialogues très clairs et des morceaux musicaux (Adriano Celentano, George Gershwin, Kris Kristofferson) sont idéalement répartis par l'excellence de la balance droite-gauche des enceintes. A ce titre, l'ouverture Casey's Last Ride par Kris Kristofferson nous promet un spectacle réjouissant qui profite au maximum de l'ouverture des frontales.
Making-of (24min46)
Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu un making of aussi complet comprenant des images de tournage à foison (la rencontre entre Arno et Alain Bashung, l'enlèvement de Malaury, la bande d'anciens braqueurs), des propos sans langue de bois et une belle introspection dans une équipe soudée, des techniciens aux acteurs. Samuel Benchetrit n'est pas avare concernant les anecdotes de tournage et s'exprime sur ses choix artistiques et ses choix d'acteurs. Du premier au dernier jour de tournage en mai 2006 en passant par l'arrêt des prises de vue dues à un incendie ayant détruit le décor principal de la cafétéria qui a contraint la production à stopper le tournage pendant deux mois (Benchetrit croyant l'arrêt définitif), une caméra a suivi l'équipe au quotidien jusqu'au dernier jour de tournage le 30 octobre 2006. Samuel Benchetrit commente de manière didactique certaines scènes du film, excusant ainsi l'absence d'un commentaire audio complet sur l'intégralité du film. Il est intéressant de voir comment le réalisateur s'y est pris pour diriger les deux chanteurs Arno et Alain Bashung, répétant les dialogues soufflés par Benchetrit, à la Lelouch. A noter que cette seule scène a nécessité 12 000 mètres de pellicule et finalement deux jours de montage !
Ce module est d'autant plus intéressant qu'il s'avère simple et sincère, et que l'on peut y découvrir un réalisateur passionné et premier spectateur de ses acteurs. Il ne peut cacher sa fascination pour Jean Rochefort qui s'amuse comme un gamin et qui s'en remet totalement au cinéaste. Evidemment, ce segment se clôt sur un chapitre consacré à sa compagne Anna Mouglalis plutôt qu'à Edouard Baer constamment en train de faire le mariole sur le plateau. Un making of de grande classe.
Scènes coupées et introduites par le réalisateur (27min50)
C'est sans fioriture que Samuel Benchetrit explique le rejet de ces six scènes, au demeurant fort réussies, par une présence d'humour inappropriée ou un manque de temps.
a) Kung-fu (intro 3min16, scène 1min13)
Voici une petite scène désopilante où le braqueur joué par Edouard Baer cherche à se faire engager à la cafétéria en voulant se débarrasser de la femme de ménage. Manque de bol pour lui (encore une fois), cette dernière est une championne d'arts martiaux et à vite fait de l'envoyer dans le décor.
b) Bashung cherche son sac (intro 3min20, scène 1min21)
Durant le premier épisode, Samuel Benchetrit avait écrit une courte scène où devait apparaître Alain Bashung à la recherche de son sac perdu. Celle-ci a été évincée du montage final car le réalisateur trouvait qu'il était trop tôt de croiser les personnages issus des différents sketches.
c) Braqueur sans flingue (intro 2min36, scène 1min35)
Il s'agit ici d'un monologue assez émouvant du braqueur (Edouard Baer) qui parle de sa condition d'éternel paumé et de la poisse qui s'acharne sur lui. Samuel Benchetrit ayant finalement trouvé la scène trop lourde pour le final a décidé de la couper au montage.
d) Urinoirs (intro 2min18, scène 3min05)
Sur une idée de Jean Rochefort, son personnage devait être montré à plusieurs reprises en train de chercher un coin afin de soulager une envie pressante. Comme l'explique le réalisateur, ils tentaient à chaque prise de dénicher un endroit où faire uriner le personnage, face à un train, dans la rue ou dans un champ de blé. Au final, ces intermèdes rigolos et surtout avec de très belles toiles de fond, ralentissaient le film.
e) Bière (intro 1min12, scène 29 secondes)
Dommage qu'on ne voit pas plus de séquences ratées qui auraient pu faire un petit bêtisier amusant au vu de cette courte séquence où Anna Mouglalis renverse par accident les bières pression sur le pantalon de Laurent Terzieff, aussi amusé que ses quatre compagnons qui tentent de rassurer l'actrice.
f) Les cinq vieux gangsters cherchent un ami qui peut les mettre sur un coup (intro 2min05, scène 7min01)
La plus grosse tristesse de Samuel Benchetrit a été de supprimer cette scène dont le tournage a été quelque peu perturbé par un manque de temps, d'argent et de beau temps. Les cinq lascars se paument dans un quartier pavillonnaire à la recherche d'un contact pouvant les mettre sur un gros coup fumant. Toutes ces scènes ont été tournées au cours d'une seule journée mais malheureusement sous un ciel gris et pluvieux. Samuel Benchetrit l'a donc tournée mais pas comme il le désirait. Trouvant la scène ratée malgré ses grandes qualités visuelles, la voici maintenant disponible.
L'interactivité s'achève sur une galerie de photos du tournage et du film (3min25) et des liens internet.
BONUS CACHE : On se demandait où était cachée la bande-annonce Godardienne du film... et nous l'avons trouvée ! Placez le curseur sur « Credits » puis appuyez sur la flèche de droite. Une étoile apparaît, validez. Voilà la bande-annonce (1min51).