Image :
2/20
Les sorties DVD et Blu-ray de Katyn en Pologne puis aux Etats-Unis avaient fait couler beaucoup d'encre puisque les éditeurs respectifs avaient proposé un transfert au format 1.77:1 alors que le film fut filmé et distribué en scope. Pour enfoncer le clou, le film n'est pas en open mate (ce qui offrirait plus d'informations en haut et en bas) mais réellement recadré, supprimant sur les côtés près d'un quart du cadre originel. Le film ne se tenant pas si mal en 1.77:1, il devient difficile de dire si ce recadrage est le fait d'éditeurs peu scrupuleux ou le souhait du cinéaste (à l'instar de Stanley Kurick en son temps, James Cameron ou encore Jean-Jacques Annaud aujourd'hui). La faute fut en tout cas corrigée en octobre de l'année dernière, Artificial Eye ayant enfin proposé le film de Wajda dans son format d'origine. Quelle déception donc de constater que les Editions Montparnasse n'ont pas repris le master de l'éditeur britannique mais proposent bien la version recadrée !
Le recadrage n'est malheureusement pas l'unique défaut du master. Ni le niveau de définition ni la compression ne sont à remettre en cause. Ils ne sont peut-être pas ébouriffants mais ils sont suffisamment solides pour faire l'affaire. Le soucis vient de la palette colorimétrique, le transfert semblant effectivement touché par le syndrôme Matrix : l'image tend effectivement anormalement vers des tons verts dont on doute sincèrement qu'ils correspondent à la volonté de Pawel Edelman, directeur de la photographie sur Ray, Le Pianiste ou plus récemment The Ghost-Writer.
Un recadrage et un master touché du syndrôme Matrix, deux raisons nous empêchant de mettre une note moyenne à l'image.
Le recadrage n'est malheureusement pas l'unique défaut du master. Ni le niveau de définition ni la compression ne sont à remettre en cause. Ils ne sont peut-être pas ébouriffants mais ils sont suffisamment solides pour faire l'affaire. Le soucis vient de la palette colorimétrique, le transfert semblant effectivement touché par le syndrôme Matrix : l'image tend effectivement anormalement vers des tons verts dont on doute sincèrement qu'ils correspondent à la volonté de Pawel Edelman, directeur de la photographie sur Ray, Le Pianiste ou plus récemment The Ghost-Writer.
Un recadrage et un master touché du syndrôme Matrix, deux raisons nous empêchant de mettre une note moyenne à l'image.
Son :
4/20
Rebelote. Le film a beau avoir été mixé en Dolby Digital EX, permettant un déploiement sur six canaux et un caisson de basse, l'éditeur propose deux pistes stéréo maigrichonnes en polonais et en français... Le mélomane qui se faisait une joie de réécouter la partition de Krzysztof Penderecki [1] devra passer son tour. Malgré tout, les deux pistes remplissent tout à fait leur contrat et proposent une bonne balance entre dialogues, effets sonores et musiques. Seulement, ce ne sont pas ces mixages que nous attendions...
[1] Compositeur pour Alain Resnais (Je t'aime, je t'aime) et Aleksandr Sokurov (La Voix solitaire de l'homme. Martin Scorsese reprit sa Symphony No. 3 : Passacaglia - Allegro Moderato pour l'ouverture de Shutter Island.
[1] Compositeur pour Alain Resnais (Je t'aime, je t'aime) et Aleksandr Sokurov (La Voix solitaire de l'homme. Martin Scorsese reprit sa Symphony No. 3 : Passacaglia - Allegro Moderato pour l'ouverture de Shutter Island.
Bonus :
8/20
Par défaut, le point fort de cet édition. On commence par Entre propagande et désinformation, rassemblant deux courts documents d'archives - l'un allemand, l'autre soviétique - sur la découverte des corps du massacre de Katyn. Un module amusant qui rappellera Lettre de Sibérie de Chris Marker, les images des deux documentaires étant à peu de choses près les mêmes, seul le commentaire en off change : les Allemands condamnent la barbarie des Soviétiques alors que ces derniers affirment sans détour que ce sont les Nazis les coupables.
On poursuit avec un entretien passionnant de près d'une heure donné par Andrzej Wajda à la télévision polonaise et durant lequel le cinéaste revient sur la genèse du projet (l'envie de raconter le massacre de Katyn était présente depuis des décennies mais impossible à mettre en scène, la Pologne ayant été jusqu'en 1989 sous le joug soviétique), l'aspect personnel du film (son père étant l'une des victimes du massacre de Katyn), le mensonge du massacre ou encore la question de patriotisme.
Spécialiste de la question de la Pologne prise en étau entre le nazisme et le communisme, Alexandra Viatteau offre de nécessaires clés historiques afin de remettre le film dans son contexte (l'objet et l'histoire racontée), à savoir dans la carrière de Wajda, l'Histoire de la Pologne en géléral et le cinéma polonais en particulier.
On termine enfin avec un entretien radiophonique - datant 1979 - de Joseph Czapski avec Alexandra Viatteau, Czapski offrant son précieux témoignage sur les camps soviétiques.