Et voilà... Warner, capable du meilleur comme du pire lorsqu'il s'agit de proposer un film en DVD, nous fait à nouveau grincer des dents sur l'un de ses titres les plus forts du moment. Le dernier en date à nous avoir franchement déçu était Zodiac, transféré médiocrement alors que le film était techniquement 100% numérique... Sans atteindre un même degré de déception, L'assassinat de Jesse James (comme par hasard, un autre film qui dépasse les 2h30) fait néanmoins l'objet de la même négligence. C'est-à-dire que le film n'est qu'un bon gros fichier vulgairement numérisé et encodé sans la moindre finesse alors que la variété de ses focales et partis pris esthétiques méritaient quelque chose d'autrement plus minutieux. Ainsi, images à contre-jour, gros plans, larges étendues, zones sombres ou ensoleillées, fourmillant de détails ou d'une neutralité absolue sont tristement placardées de la même façon, avec pour conséquence de faire de la qualité des uns, les défauts des autres.
La définition ne suit pas là où elle le devrait (on espérait les plans en pleine nature plus détaillés), certains blancs sont carrément cramés, on dénotera des effets de solarisation et quelques bruits vidéos ou même de petits artefacts d'encodage sont visibles dans certaines zones sombres. Chose d'autant plus condamnable que le film bénéficie d'un travail de photographie absolument splendide, qu'on aura néanmoins la chance de contempler dans une très bonne restitution des couleurs épaulée par une gestion des contrastes tout aussi soignée. On sent vraiment une belle copie d'origine... lâchement handicapée par un encodage trop vite expédié.
On n'est pas content, et notre 12 pénalise bien évidemment un résultat vraiment pas à la hauteur de nos attentes, mais également un éditeur de poids qui se fout totalement de livrer un produit digne alors que rien ne l'en excuse. Reste à savoir si le Blu-Ray, logiquement plus souple dans la numérisation, rattrapera la donne...
C'est nettement moins honteux sur un plan sonore, heureusement, mais là encore l'éditeur reste fidèle à ses habitudes et propose deux timides petites pistes en Dolby Digital 5.1 à 384kps là où le disque américain se lâchait un peu plus. Un faible débit qui s'impose d'ailleurs comme une raison supplémentaire de se plaindre des lacunes d'encodage de l'image... Timides donc, reléguant l'essentiel de l'univers sonore sur les canaux avant, mais pas nécessairement avares en surprise puisque lorsque certaines scènes le nécessitent le spectacle sait se montrer explosif. Les scènes de flingues en priorité, n'hésitant à solliciter le caisson de basse pour livrer quelques échos mats. Toujours est-il que la première attaque du train se montre des plus impressionnantes et use habilement du multicanal pour faire retentir des coups de feu et hurlements aux quatre coins de votre équipement pour une immersion assez jubilatoire.
Pas question de s'embeter ici puisque pas un seul supplément n'est proposé. Même les bandes annonces figurent aux abonnés absents.