Image :
4/20
Le travail effectué par Wild Side Vidéo sur L'oiseau au plumage de cristal risque fort de faire de nombreux mécontents. Soucieux d'éditer un transfert avalisé par Dario Argento et le chef-opérateur du film Vittorio Storaro, l'éditeur leur a donné carte blanche afin qu'ils puissent présenter leur film tel qu’il aurait dû être depuis toujours. Inutile de dire qu'est édité aujourd'hui en vidéo un tout autre film que celui sorti en salle à l'époque...
Premier point, le format de l'image. Comme il l'avait déjà entrepris à l'occasion des éditions en DVD de Apocalypse Now, Reds et Le Dernier Empereur, Storaro a modifié le format de L'oiseau au plumage de cristal, passant du Techniscope 2.35:1 que nous connaissions jusqu'alors au 2.00:1 du Univisium, format qu'il a mis au point (pour plus d'information, direction la page Wikipedia).
Second point, la photographie. La restauration a permis à Storaro de méchamment désaturer les couleurs (sauf sur les séquences dans l'appartement de Tony Musante qui semblent épargnées) afin de transformer une photographie froide (aux dominances blanches) en une photographie glacée (aux dominances bleues). On notera par ailleurs qu'une séquence originellement diurne a été transformée en nuit américaine ! (cf. comparatif ci-dessous) "Je crois qu'il est primordial que les spectateurs découvrent les films tels qu'ils ont été conçus par le réalisateur et le chef opérateur" déclarait-il en 2001 à American Cinematographer afin d'appuyer la nécessité du Univisium. On ne lui fait pas dire ! Si le chef opérateur de génie a le droit de retoucher son travail, il est regrettable que le film tel qu'il a été distribué à l'époque (et que nous connaissons tous) n'accompagne pas cette nouvelle version. Quand bien même L'oiseau au plumage de cristal n'est pas sorti en 1970 comme le souhaitait Storaro, c'est bien cette version découverte à l'époque qui fait office de version originale. Au final, il aurait peut-être été plus judicieux de titrer cette édition L'oiseau au plumage de cristal Redux...
Quoi que nous pensions de ces retouches, le résultat ne s'avère pas non plus réellement concluant. La poursuite avec le tueur à gages à la veste jaune (le "patibulaire mais presque" Reggie Nalder) par exemple est servie par une photo pastel aux tons rosés, verts et jaunes des plus artificiels. C'est une évidence pour un film de cet âge et qui plus est tourné en Techniscope (une sorte de CinemaScope du pauvre), le grain de pellicule est très présent. La compression, bien que mise en difficulté par celui-ci, sait néanmoins rester discrète. C'est déjà ça.
Retrouvez ci-dessous un comparatif entre l'édition DVD de Wild Side et le Blu-ray édité en 2009 par Blue Underground.
Premier point, le format de l'image. Comme il l'avait déjà entrepris à l'occasion des éditions en DVD de Apocalypse Now, Reds et Le Dernier Empereur, Storaro a modifié le format de L'oiseau au plumage de cristal, passant du Techniscope 2.35:1 que nous connaissions jusqu'alors au 2.00:1 du Univisium, format qu'il a mis au point (pour plus d'information, direction la page Wikipedia).
En rose, la surface perdue au passage du format 2.35 au Univisium 2.00
Second point, la photographie. La restauration a permis à Storaro de méchamment désaturer les couleurs (sauf sur les séquences dans l'appartement de Tony Musante qui semblent épargnées) afin de transformer une photographie froide (aux dominances blanches) en une photographie glacée (aux dominances bleues). On notera par ailleurs qu'une séquence originellement diurne a été transformée en nuit américaine ! (cf. comparatif ci-dessous) "Je crois qu'il est primordial que les spectateurs découvrent les films tels qu'ils ont été conçus par le réalisateur et le chef opérateur" déclarait-il en 2001 à American Cinematographer afin d'appuyer la nécessité du Univisium. On ne lui fait pas dire ! Si le chef opérateur de génie a le droit de retoucher son travail, il est regrettable que le film tel qu'il a été distribué à l'époque (et que nous connaissons tous) n'accompagne pas cette nouvelle version. Quand bien même L'oiseau au plumage de cristal n'est pas sorti en 1970 comme le souhaitait Storaro, c'est bien cette version découverte à l'époque qui fait office de version originale. Au final, il aurait peut-être été plus judicieux de titrer cette édition L'oiseau au plumage de cristal Redux...
Quoi que nous pensions de ces retouches, le résultat ne s'avère pas non plus réellement concluant. La poursuite avec le tueur à gages à la veste jaune (le "patibulaire mais presque" Reggie Nalder) par exemple est servie par une photo pastel aux tons rosés, verts et jaunes des plus artificiels. C'est une évidence pour un film de cet âge et qui plus est tourné en Techniscope (une sorte de CinemaScope du pauvre), le grain de pellicule est très présent. La compression, bien que mise en difficulté par celui-ci, sait néanmoins rester discrète. C'est déjà ça.
Retrouvez ci-dessous un comparatif entre l'édition DVD de Wild Side et le Blu-ray édité en 2009 par Blue Underground.
DVD Wild Side Vidéo (haut) // Blu-ray Blue Underground (bas)
DVD Wild Side Vidéo (haut) // Blu-ray Blue Underground (bas)
DVD Wild Side Vidéo (haut) // Blu-ray Blue Underground (bas)
DVD Wild Side Vidéo (haut) // Blu-ray Blue Underground (bas)
DVD Wild Side Vidéo (haut) // Blu-ray Blue Underground (bas)
Son :
8/20
Si l'image a fait l'objet d'un regrettable tripatouillage, ce n'est bien heureusement pas le cas des trois pistes monophoniques présentes sur le disques. L'éditeur propose effectivement la piste italienne originale ainsi que les doublage anglais et français d'époque, toutes nettoyées et de très bonnes tenues. Si les dialogues sont d'une grande clarté, les magnifiques compositions free jazz de Ennio Morricone restent les grandes gagnantes de ce lifting audio.
Bonus :
7/20
Interview de Vittorio Storaro (14’)
Le chef opérateur explique les raisons d'ordre esthétique (La Scène de Leonardo Da Vinci est sa principale inspiration) qui l'ont poussées à adopter le format 2.00:1. Si ses justifications sont tout à fait défendables, cela n'efface en rien l'aberration d'une telle retouche du format d'image.
Le giallo, autopsie d’un genre (26’)
Après un rapide rappel des origines littéraires du giallo par Laurent Lombard (professeur d'Université) et Luigi Cozzi (réalisateur et collaborateur de Dario Argento), ce module donne la parole à Argento tout d'abord (qui évoque sa collaboration avec Vittorio Storaro et Tony Musante) mais aussi à Jean-Baptiste Thoret (historien du cinéma) et Bruno Forzani (réalisateur avec Héléne Cattet du film Amer), ces deux derniers revenant sur les principaux éléments qui caractérisent et fondent leur fascination pour le genre.
Une galerie de photos et la bande-annonce d'époque du film complètent le disque.