Le master n'a pas été restauré en haute définition comme pour les éditions de Mariti in città et Don Cesare di Bazan mais simplement remastérisé. La définition n'est pas aussi lissée mais le transfert offre un résultat particulièrement soigné qui met en valeur la splendide photographie du film signée Gianni Di Venanzo (Le Pigeon, 8 ½, Juliette des esprits). Celle-ci joue moins sur les noirs et blancs que sur les tonalités de gris moyens voulues par Michelangelo Antonioni qui soulignent la dure saison hivernale. Ajoutez à cela une compression sans faille et vous obtenez une image de toute beauté et un travail de restauration de qualité.
L'unique piste mono italienne proposée a été restaurée avec un réel soucis des détails. Ainsi, elle offre un rendu des dialogues et de la musique quasi parfait même si celle-ci manque parfois légèrement d'ampleur. Il ne faudra en revanche pas trop pousser le son sur les avants car un léger grésillement se fait entendre. Pour le reste, dynamisme et précision sont de rigueur.
Michelangelo Antonioni raconté par Jean Gili (40min56)
L'historien du cinéma Jean Gili parvient toujours à chacun de ses entretiens dvd à nous communiquer sa passion pour le cinéma italien. Il revient longuement sur la carrière de Michelangelo Antonioni, né en 1912. Comme le furent en leur temps les futurs créateurs de la Nouvelle Vague, Antonioni débute par la profession de critique de cinéma au Corriere Padano. En 1939 il part s'installer à Rome, en même temps que Federico Fellini, et poursuit sa carrière de journaliste. Il développera rapidement un regard de cinéaste. Avec d'autres jeunes réalisateurs débutant à la même époque, Antonioni veut réformer le cinéma italien alors en plein néo-réalisme. Sa formation se fera sur le terrain et non à l'école de cinéma. Le Cri réalisé en 1957 sera une première phase déterminante de sa carrière. Viendra ensuite L'Avventura présenté à Cannes en 1960 puis toute une série de films réalisés à l'étranger comme Blow Up, Zabriskie Point et Profession : reporter. Jean Gili explore ensuite les personnages qui peuplent son univers, des hommes et des femmes le plus souvent d'origine bourgeoise qui éprouvent des difficultés au sein de leur couple. Dans Le Cri, c'est tout le contraire puisqu'il s'intéresse à des ouvriers. De par son traitement, le film s'apparente plus au genre néo-réaliste. Gili dévoile enfin toute une série d'anecdotes et de secrets de tournages concernant les acteurs du film (sa future muse, Monica Vitti, double en italien l'actrice Dorian Gray), le travail photographique de Gianni Di Venanzo ou encore la musique signée Giovanni Fusco. Un entretien de bout en bout passionnant. On regrette alors que Monsieur Jean Gili n'ait pas effectué de commentaire audio pour le film.
Scènes coupées non post-synchronisées
Aldo et Virginia - Etreinte 1 (31 secondes), Le vendeur ambulant (41 sec), Aldo et Virginia - Etreinte 2 (16 sec), Surpris par Rosina (8 sec).
Ecartées du montage final, ces quatre scènes coupées ont sans doute été jugées trop lascives et provocantes pour l'époque. On y voit effectivement Aldo et Virginia s'embrassant goulûment sur le lit ou à l'extérieur sur un terrain vague alors que Rosina, la fille d'Aldo, les surprend en plein acte.
L'interactivité s'achève sur quelques notes de production sur le film et les bandes-annonces en vostf restaurées des cinq films italiens sortant chez M6 Vidéo le 28 Novembre : Mariti in città (4min08), Il Giovedi (3min28), Le Cri (3min04), Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (3min44) et Don Cesare di Bazan (4min27).