L'édition du Lit conjugal s'avère être très réussie et ce en dépit de l'âge du film qui date quand même de 1963. Ce master N&B, légèrement granuleux durant l'ouverture, se compose de noirs profonds, de contrastes élégants, nuancés et parfois même très léchés, ainsi que d'une agréable luminosité. En dépit de certains fourmillements aperçus dans les arrière-plans, d'un plan relativement abimé (un zoom artificiel à 19min18) et de scories disséminées sur les aplats de couleurs claires (petite pluie de points noirs à 56min44), la restauration ne fait ici pas de doutes et le master s'avère délicatement lisse.
Comme nous l'indiquons souvent, une piste française dénature 80% du jeu des comédiens surtout quand ils sont italiens, comme la voix inimitable d'Ugo Tognazzi. Même si le doublage se montre plus ou moins réussi, nous serons toujours et uniquement défenseurs de la version originale. Qui plus est, cette dernière se révèle plus soignée que son homologue française avec certes des ambiances mineures mais à la restitution des dialogues plus dynamique. Un souffle est néanmoins plus présent sur la version italienne mais les dialogues français semblent sortir d'une caverne, résonnant tout du long et ayant tendance à saturer. Pour l'anecdote, une polémique avait enflé à Cannes lors de la remise du Prix d'interprétation à Marina Vlady, doublée en italien pour son rôle. Les puristes criaient au scandale de remettre un Prix à une comédienne dont on n'entendait pas la véritable voix.
Interview de Marina Vlady (55 secondes)
Lors de son émission Le dernier des cinq diffusée en mai 1973, Pierre Tchernia reçoit la comédienne qui s'exprime (trop) rapidement sur son unique collaboration avec Marco Ferreri dix ans auparavant.
Interview de Marco Ferreri (1min32)
En 1973, Marco Ferreri s'exprime dans un français parfait sur les thèmes récurrents de son cinéma développés également dans Le Lit conjugal, sur l'égoïsme humain et son envie de raconter des histoires universelles.
Interview de Ugo Tognazzi (1min27)
Lors de la présentation du film au Festival de Cannes en 1963 où il était sélectionné en compétition officielle, Ugo Tognazzi évoque en français brièvement ses débuts au music-hall et au cinéma.
Cette rapide interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (3min13)