Eclairé par Thierry Arbogast, chef opérateur attitré de Luc Besson depuis Nikita, à qui l'on doit plus récemment Les derniers jours du monde des frères Larrieu, Babylon A.D. et Asterix aux Jeux Olympiques, le Missionnaire dispose d'une photographie plutôt soignée et riche en couleurs. Et en DVD, les teintes chaudes qui sentent bon la Provence du film de Roger Delattre ressortent de manière très naturelle, avec une palette colorimétrique large et des contrastes dosés juste ce qu'il faut. Lé définition de son côté est plutôt excellente, bien aidée par une compression optimale qui ne se trahit que très rarement (un peu dans la première séquence, dans le bar en dehors de la prison, puis plus tard, dans le commissariat). En résumé, un DVD au top techniquement.
Savez-vous ce qu'est le Mickey-Mousing lorsqu'on parle de musique ? C'est simple : comme dans un vieux dessin animé de Mickey, toutes les musiques accompagnent et soulignent les moindres faits et gestes des personnages à l'écran. Et c'est exactement le cas dans Le Missionnaire, où les compositions d'Alexandre Azaria (Secret Défense, Go Fast et un paquet de production Europa) se montrent ultra envahissantes et très redondantes avec ce qu'il se passe à l'image. Certains aiment ... Bref, tout ça pour dire que si vous aimez entendre de la mandoline quand des mafieux sont à l'écran, du blues à la Jessica Rabbit quand apparaît une fille bien gaulée, et des "pouet" de trompette toutes les dix secondes pour ponctuer les dialogues, vous allez être ravis ! Optez alors pour la piste Dolby Digital 5.1 qui laisse une bonne place à la musique (chose rare pour une comédie française) sans pour autant perdre en clarté sur les dialogues. Pour les autres, la piste stéréo fera largement l'affaire.
On trouvera d'abord un commentaire audio du réalisateur Roger Delattre. Ancien assistant réalisateur de Luc Besson (sur Arthur notamment), Delattre s'attarde surtout à féliciter toute son équipe, poste par poste, puis à dire un petit mot sur tous les comédiens qui on participé au projet. Bref, une heure et demie qui ressemble plus à une très longue séance de remerciements, ponctuée ça et là d'anecdotes de tournage, d'informations techniques dispensables ("qu'est ce qu'un travelling compensé ?") et de révélations personnelles (Delattre avoue être convaincu qu'il est la réincarnation d'un poilu de la guerre 14-18 !). Un peu long et pas toujours passionnant donc. Préférez plutôt le making-of du film (26 minutes) qui récapitule une grande partie de ce qu'a dit Delattre dans son commentaire et le condense en moins d'une demie heure. Les images sont sympathiques, le rythme plutôt efficace, le contenu exhaustif et l'on aura même droit à une petite apparition de Luc Besson en fin de documentaire. Et si l'on subira hélas un peu trop le discours promotionnel de Delattre dans ses interventions, on sera en revanche un peu plus touché par les apparitions d'un Jean-Marie Bigard tantôt amical, tantôt sérieux, qui à l'instar de son personnage dans le film, le rendent éminemment sympathique.
On trouvera également sur le disque "la prise du psychopathe", qui est en fait un plan isolé sur Didou Strajmayster durant une scène de la négociation qui a donné un gros fou rire à l'équipe technique (on nous le dit dans le commentaire audio et dans le making-of), ainsi que la bande-annonce du film.