Collaborateur de George Clooney sur de nombreux films tels que Michael Clayton, Good night, and good luck, Syriana, et chef opérateur sur tous les films de Paul Thomas Anderson, Robert Elswit signe la photo fièvreuse des Chèvres du Pentagone. Ce master quasiment immaculé restitue avec brio les partis-pris esthétiques vus dans les salles avec des teintes chaleureuses cotoyant à merveille quelques séquences aux bleus argentiques et métallisés. Les gros plans sont habilement ciselés, parfois proches d'une HD traditionnelle, la profondeur de champ est abyssale et la luminosité est éblouissante. La seule ombre au tableau provient des séquences se déroulant en intérieur où les contrastes parfois trop poussés déséquilibrent quelque peu la définition et le piqué.
Que vous optiez pour la langue française, la version originale et même catalane et espagnole, les mixages Dolby Digital 5.1 assurent un spectacle dynamique sans pour autant en mettre plein les oreilles. Les latérales ne servent finalement qu'à restituer quelques peu les ambiances diverses et variées du film (notamment la scène se déroulant au Vietnam ou de l'attaque dans la ville à la 47ème minute) mais la bande-originale agitée est savamment distillée par les surround durant 1h30 avec quelques montées faisant même vibrer le caisson de basses. Les dialogues manquent cependant de mordant et monter le volume n'est pas une mauvaise idée ce quelque soit la langue sélectionnée.
Acteur à classer dans la catégorie "On ne sait jamais comment ils s'appellent", Grant Hestov est également un étroit collaborateur de George Clooney (acteur dans Jeux de dupes, Good night, and good luck) qui lui confié les manettes des Chèvres du Pentagone. A travers ce commentaire soutenu, drôle et informatif, Grant Heslov passe en revue le scénario du film, le casting, les lieux de tournage (notamment le Nouveau-Mexique et Porto-Rico représentant le Koweït à l'écran). Même si certains effets spéciaux demeurent invisibles à l'oeil nu, le réalisateur n'omet pas de signaler quand tel ou tel plan a nécessité quelques retouches numériques. Par ailleurs, Grant Heslov n'oublie rien dans son commentaire, y compris d'indiquer un gag qui ne fonctionne pas du tout à l'écran, ou de signaler l'arbuste derrière lequel il a vomi quand il est tombé malade. Un commentaire exhaustif vous l'aurez compris.
Le journaliste, réalisateur de documentaires et écrivain britannique prend à son tour la parole pour un commentaire plus axé sur les évènements et rencontres réelles ayant débouché sur son livre Les Chèvres du Pentagone, publié en 2004. Qu'importent les blancs ou les redondances, notre interlocuteur séduit dès les premières minutes grâce à une précision des faits relatés dans le film mais aussi par de nombreuses touches d'humour anglais très appréciables. L'homme de terrain reprend quelques fois le dessus en racontant de nombreuses anecdotes qui auraient pu être intégrées au scénario mais dont le caractère "extravagant" aurait nui à la crédibilité déjà bien entamée du film. Il clôt ce commentaire en poussant un léger coup de gueule concernant la faute d'orthographe sur son prénom lors du générique, Jon étant malheureusement pour lui écrit John.
Scènes additionnelles (4min04)
Cette petite poignée de saynètes écartées du montage ne servent pour ainsi dire à rien si ce n'est une petite leçon rigolote d'aïkido ainsi qu'un montage plus long des méthodes alternatives prônées par Bill Django (Jeff Bridges), dont le cri primal et libérateur lors d'un bras de fer force le respect.
Nom de code : projet « Hollywood » (7min34)
C'est tout ce que l'éditeur a pu nous offrir en guise de making of. Un petit module d'à peine 7 minutes si on ôte les extraits du film. Quelques comédiens ont répondu à l'appel excepté George Clooney qui laisse ses confrères et amis dire tout le bien qu'ils pensent de lui. Quelques images du tournage et propos de Jon Ronson donnent un peu d'intérêt à cette featurette promotionnelle qui fait la part belle à la bonne humeur qui régnait sur le plateau.
L'intéractivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.