Pour célébrer la ressortie du film culte de Frank Darabont on s'attendait à mieux. Le gros problème provient de la compression, défaut majeur des DVD made in TF1 vidéo qui engrange de sérieux soucis de stabilité au moment des déplacements des personnages face caméra et ce même si le premier DVD se trouve totalement dépourvu de suppléments. Mise à part cette déficience récurrente, les noirs sont assez denses et la copie immaculée est la résultante d'un nouveau master restauré dépourvu de la moindre poussière. Cependant, l'image accuse un évident manque de netteté et s'avère trop lisse. Les arrières plans ont peu de relief et les gros plans manquent de précision. On constate également divers soucis de quant au rendu des uniformes en velours des prisonniers sans pour autant que cela en devienne agaçant. La palette colorimétrique d'origine est bien reproduite avec une dominante grise et pierre dans la première partie puis découlant graduellement vers des bleus de plus en plus vifs jusqu'à la scène finale au bord du Pacifique. Les scènes d'extérieur ne manquent pas de clarté mais il aurait été bon que les contrastes soient plus adoucis. Au final, peu de scènes « chaudes » à se mettre sous la dent mise à part celle dite de « la bière sur le toit » à la 35ème minute où le piqué de l'image surprend et les tons se font plus chatoyants.
Les pistes française et anglaise ont subi un dépoussiérage carabiné. Au premier abord on aurait tendance à dire qu'elles se valent toutes les deux mais certaines scènes réfutent cette pensée. En effet la piste française ne fait pas dans la dentelle lors des séquences à fortes ambiances environnantes comme à la 9min40 où Red (Morgan Freeman) arrive dans la cour après son entretien. Les voix sont percutantes certes mais un peu trop. Ce mixage peu subtil distille ses dialogues de manière exagérée quand on le compare à volume égal avec la piste anglaise, plus fluide et harmonieuse. Si ces deux alternatives d'écoute s'équilibrent c'est surtout sur la spatialisation dynamique et soignée. On constate tout du long de multiples effets surround et la version française se permet même d'en répandre plus que son homologue anglaise cassant parfois le naturel de la situation. Prenez pour comparaison l'arrivée d'Andy (Tim Robbins) à Shawshank (9min40) et constatez vous-même le résultat. Le spectateur est cerné de toutes parts par la musique et les dialogues sont toujours d'une haute intelligibilité sur la centrale. Dommage que le caisson de basses n'ait pas suffisamment l'occasion de rappeler sa présence mais de toute façon peu de séquences permettent réellement au subwoofer d'être exploité.
Cela ne valait vraiment pas le coup d'attendre depuis des années en voyant la minceur des suppléments. 40 minutes au total réparties en deux documentaires sur un second DVD, c'est ce qu'on peut appeler une arnaque pure et simple. De plus le peu d'intérêt qui se dégage de ces deux segments remet en doute la crédibilité de l'éditeur.
« Hope springs Eternal » : retour sur la conception du film (31 minutes)
Réalisé dix années après le film, ce documentaire rétrospectif réunit (séparément) l'ensemble du casting du film y compris Stephen King et Frank Darabont. Tous se penchent sur le semi-échec du film en salle (qui fut néanmoins remboursé rien que sur le sol américain) et le succès du bouche-à-oreille qui suivit lors de son exploitation en vidéo un an après, jusqu'au statut de film culte aujourd'hui indiscutable. Heureusement que diverses images de tournage viennent relever le niveau d'ensemble somme toute sympathique mais un rien pépère. Les thèmes du film (le pardon, la rédemption...) sont brièvement analysés ainsi que les légères différences entre la nouvelle écrite par Stephen King, Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank tirée du recueil Différentes Saisons d'où est également extraite la nouvelle qui a servi de base à Stand by me réalisé par Rob Reiner. Chacun y va de sa petite scène préférée, de l'ambiance du tournage et de la complicité entre les acteurs, blablabla... Le gros plan est enfin fait sur les décors et la musique du film. Il n'y a vraiment pas de quoi sauter au plafond !
Images de tournage (9min23)
Ce module débute comme une featurette d'époque où les images du film se croisent avec celles tirées d'interviews réalisées lors de la promotion. Ensuite, l'éditeur nous sert quelques images du tournage sans réel intérêt si ce n'est de voir les comédiens déambuler à travers les décors de la prison et Frank Darabont les diriger.
Cette pauvre interactivité se clôt sur une galerie photos animée et musicale (2min) et la bande-annonce du film en vo (2min16).