Test DVD : Les Seigneurs de la Guerre

sur les deux versions, le transfert affiche une qualité correcte, caractérisée notamment par une définition de bonne tenue, mais n'est cependant pas exempt de quelques défauts. Au banc des accusés, on relève une palette colorimétrique un peu terne et tirant vers le jaune dans les scènes de jour, tandis que le scènes de nuit forcent un peu sur les les tons chauds par rapport à l'image découverte sur le zone 3. Restent que les couleurs s'accompagnent d'une très bonne définitino et d'un contraste plutôt bien géré même si les noirs sont loin d'avoir la même profondeur que sur l'édition Megastar. La compression se fait en revanche durement ressentir (présence de deux DTS oblige) sur certains grands angles qui fourmillent un peu trop dans les arrière-plans.

L'éditeur se montre généreux en pistes son puisque le film est disponible en 5.1 et en DTS, dans la langue de Molière comme dans celle de Lao She pour la version "cinéma" et en chinois seulement pour la version "director's cut". Qu'il s'agisse du DTS français ou chinois, la puissance et la clarté sont au rendez-vous pour proposer un environnement sonore assez riche dans les scènes de bataille, même si l'on eût aimé des basses qui grondent un peu plus lors des cavalcades de chevaux. La musique n'est quant à elle guère mise en valeur et manque un peu d'ampleur - surtout lorsqu'il s'agit de musiques spécifiques à la version "occidentale" du film. Les deux 5.1 remplissent eux aussi honnêtement leur contrat grâce à une spatialisation efficace et satisferont aisément ceux qui ne possèdent pas de platine lisant le DTS.

Cette édition nous propos de découvrir le film dans ses deux versions, une excellente initiative de la part de l'éditeur même si l'on eût préféré ne jamais voir la version proposée dans les salles françaises. Les suppléments sont quant à eux répartis sur les deux disques.

Sur le premier disque, deux gros bonus accompagnent le film en version "occidentale". Le premier regroupe les scènes coupées (29mns57) et le second est un journal de bord (35mns21).



Mais ce qui retiendra le plus notre attention, ce sont les scènes coupées qui constituent la pièce la plus intéressante de ces bonus et que l'éditeur a tout de même eu le bon goût de sous-titrer en français. Certes, on aurait aimé que toutes les scènes coupées spécifiquement pour la version salles sortie en France soient réintégrées elles aussi, afin que le public français se rende compte de ce que pouvait donner celui-ci dans sa version d'origine. Mais les scènes présentées ici présentent un intérêt incontestable puisqu'elles n'existent pour la plupart dans leur intégralité dans aucune des deux versions. On y découvre là encore des plans particulièrement douloureux dépeignant la guerre sous son jour le plus terrible, le plus trash, notamment au travers des images chaotiques et presque poétiques de parterres de cadavres (au passage, les maquillages sont à couper le souffle), ainsi que plusieurs scènes malmenant des personnages adolescents guettés par la folie. On comprend aisément ce qui a pu déranger les producteurs, même si l'on pourra légitimement penser que l'ajout de ces passages aurait rendu l'expérience encore plus forte - car plus réaliste encore, ce qui était le but de Peter Chan. Rares sont les films qui osent montrer des jeunes garçons confrontés à la cruauté de la guerre, or il s'agit bien là d'une réalité qui perdure encore à l'heure actuelle dans certains pays... A noter aussi à la fin de cette session de scènes coupées un long plan séquence sur le visage de Takeshi Kaneshiro, avant que l'on ne comprenne que son personnage est en train d'être écorché vif ! Charmant...



Le journal de bord présente comme un making-of s'attardant sur les jours les plus marquants du tournage. Entrecoupé d'interviews du réalisateur Peter Chan et des trois acteurs principaux, ce documentaire s'avère riche en anecdotes liées aux difficultés rencontrées lors de la production des scènes les plus compliquées. Les nombreuses images de tournage viennent habilement illustrer les propos des intervenants qui n'hésitent pas à faire part des doutes qu'ils ont eus pendant l'aventure. Enfin, au cours du long chapitre consacré à la plus longue scène de bataille du film, Peter Chan en profite pour détailler le processus de sa collaboration avec le chorégraphe Tony Ching Siu-Tung, un chapitre intéressant pour les amateurs du genre.


Le second disque nous propose non seulement la version intégrale du film tel qu'il était projeté en Chine mais aussi un making of (56mns16). Divisé en seize chapitres, chacun étant directement accessible grâce au menu prévu à cet effet, ce making of conséquent revient sur les thématiques et sur la production du film au travers des extraits de tournage et d'entretiens avec l'équipe. Si le rythme de ce documentaire se révèle très rapide, le contenu apporte son comptant d'informations, notamment sur les contraintes liées à la production, le travail du réalisateur Peter Chan, celui du chorégraphe Ching Siu-Tung, l'apport des quatre acteurs principaux. Le principal reproche que l'on émettra est l'absence de véritable structure, les chapitres passant volontiers du coq à l'âne, mais aussi le caractère redondant de certains passages. Ainsi, on aurait largement pu se passer des dix dernières minutes qui reprennent les parties consacrées au réalisateur et aux comédiens en ajoutant tout juste quelques images supplémentaires.

Cette interactivité s'accompagne naturellement de bandes-annonces éditeur.