L'éditeur Fox effectue un transfert très honnête du dernier film de Robert Redford. Si le face-à-face entre Tom Cruise et Meryl Streep est celui qui s'en sort le mieux au niveau des contrastes et de la profondeur de champ, le débat entre le professeur d'université (interprété par Redford lui-même) et son élève promet une belle luminosité et une palette colorimétrique parfaitement naturelle. En revanche, le point sensible de cette édition demeure, et c'est là où le bât blesse, la partie située à la guerre et dans la base militaire. En effet, de nombreux troubles et une définition des plus aléatoires viennent compromettre le résultat jusqu'ici à son avantage. Le manque de netteté est flagrant (exemple à la 30ème minute du film).
Commentaire audio de Robert Redford (vost)
Lions et Agneaux est le septième film réalisé par Robert Redford. Dès la première image, ce dernier rentre immédiatement dans le vif du sujet en détaillant chaque aspect technique, ses choix de narration, de casting où il ne manque pas d'éloges sur le jeune comédien Andrew Garfield avec qui il partage ses scènes. Bien entendu, Redford s'attarde longuement sur les risques liés à ce projet, les critiques qui étaient inévitables avant et après la sortie du film, notamment aux Etats-Unis qui sont selon lui une source inépuisable d'inspiration pour les auteurs.
Dans la seconde partie, le cinéaste évite de paraphraser le film en approfondissant les propos suggérés dans Lions et Agneaux afin d'aider la compréhension des spectateurs qui seraient restés malheureusement sceptiques. Ayant volontairement refusé d'être audacieux dans sa réalisation, Redford joue de l'honnêteté en avouant qu'on pouvait ne pas comprendre forcément où il désirait emmener le spectateur, sur quelle voie de réflexion. Pour lui, les dialogues étaient l'essence du film et il fallait interpeller les spectateurs de n'importe quel bord politique. Ne s'arrêtant pour ainsi dire pas de parler durant 50 minutes, Redford finit par laisser de gros blancs et devient à de multiples reprises le spectateur de son propre film.
Le film de Robert Redord n'est peut-être pas réussi mais le cinéaste s'en sort avec habilité dans l'exercice du commentaire audio.
Le making-of (20min53)
Les acteurs Robert Redford, Tom Cruise, Meryl Streep, la productrice Tracy Falco, le scénariste Matthew Michael Carnahan et le reste du casting répondent à l'appel pour dévoiler leurs impressions de tournage, leur attachement aux Etats-Unis et la face cachée de chaque personnage. Les nombreuses images de tournage prouvent qu'il y avait bien un réalisateur derrière la caméra, en l'occurrence Mr Redford, discutant abondamment avec ses acteurs. Le comédien et cinéaste se penche plus longuement sur le montage avec Joe Hutshing, sur la réalisation et la constitution du casting. Philippe Rousselot parle ensuite du travail en collaboration avec le réalisateur, le chef décorateur Jan Roelfs présente la crête afghane reconstituée en Californie et le compositeur Mark Isham signe sa troisième collaboration avec Robert Redford, session d'enregistrement à l'appui.
On retient surtout de ce segment l'engagement de Robert Redford, très lucide sur les deux derniers mandats présidentiels ainsi que sur la « difficulté d'être américain aujourd'hui ». Reprenant beaucoup d'éléments divulgués lors du commentaire audio, ce making of traditionnel remplit son contrat sans pour autant sortir du lot mais se voit complété par le supplément suivant.
Du script à l'écran (8min28)
On reprend les mêmes et on recommence, enfin presque. Ce module se concentre essentiellement sur le scénariste Matthew Michael Carnahan, de la genèse de l'histoire jusqu'aux différents stades d'écriture. Le but était pour lui et pour le réalisateur de ne pas tomber dans la propagande mais plutôt d'interpeller les spectateurs, qu'ils soient républicains ou démocrates. On ne comprend pas pourquoi ce segment n'a pas été rattaché au précédent, vraisemblablement pour donner l'idée d'un autre supplément.
L'Héritage de United Artists (6min27)
Si Robert Redford se dispense de toute propagande, on ne peut pas en dire autant du studio United Artists qui dévoile avec fierté (et raison) son magnifique catalogue, dans une bande-annonce enchaînant les extraits de films mythiques : La Ruée vers l'or, Le Mécano de la Général, A star is born, 12 hommes en colère, Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, etc. Ces extraits sont introduits par les images mythiques de la signature de Charles Chaplin, Mary Pickford, Douglas Fairbanks et D.W. Griffith en avril 1919.
L'interactivité se poursuit avec la prébande-annonce (vo, 1min14) et la bande-annonce du film (2min26).