L'image de Lucky You est correcte sans être transcendante. Le transfert est bien entendu effectué à partir d'un master impeccable, mais la définition aurait gagné à être plus précise pour un film aussi récent. On note ainsi des effets d'entrelacement tandis que le piqué manque de relief. Les contrastes sont en revanche très satisfaisants, de même que la palette colorimétrique qui est à la fois vive et très naturelle.
Cette édition propose deux pistes en Dolby Digital 5.1, Anglais et Français. Autant le dire, la piste originale est un peu décevante, ne tirant que peu parti des possibilités offertes par le 5.1. Les arrières sont certes audibles, mais les dialogues peinant à se faire entendre sur les avants et la répartition n'est par conséquent guère concluante, sauf en ce qui concerne les musiques. Même si l'on préfèrera toujours la version originale à la version française, force est de constater que les voix sont nettement plus audibles dans cette dernière. L'équilibre du mixage étant meilleur, il n'est pas nécessaire avec cette piste de pousser le volume aussi fort pour profiter du film.
Les joueurs à la table (18'03)
Cet intéressant documentaire donne la parole aux professionnels du poker, comme le souligne le réalisateur Curtis Hanson. Tous les acteurs du film sont en effet entourés d'authentiques joueurs autour de la table, ceci afin de baigner totalement dans le jeu et sa mentalité. Eric Bana témoigne qu'il a pu ainsi recevoir de multiples conseils lors des longues prises. Le réalisateur s'est offert les conseils avisés du Doyle Brunson, vétéran du poker. Mais les témoignages des autres joueurs sont tout aussi enrichissants pour qui s'intéresse à cette discipline, chacun faisant part de son expérience et des leçons qu'il ou elle en a tirées. Pour ce qui est du tournoi final de Lucky You, la volonté était de reproduire le "Big Game" de Bellagio, ce que confirme la productrice Carol Fenelon. Curtis Hanson explique que l'idée était aussi de montrer dans le film ce que sont les parties "cash", qui forcent les joueurs à maîtriser tous les types de poker, et non pas seulement le Texas Hold'em. Certains joueurs, devenus acteurs pour l'occasion, confient au passage avoir perdu des sommes faramineuses (250 000 dollars, pour en citer un !) lors du "Big Game". Sont aussi évoquées les différences de stratégie entre parties cash et tournois, même si tous ne s'accordent pas sur les niveaux de difficultés entre ces deux modes de jeu. Un documentaire à découvrir.
Lucky You : un coup de poker (14'30)
Curtis Hanson reprend la parole, en expliquant que le challenge de Lucky You résidait dans son approche réaliste du monde du poker, tout en gardant à l'esprit que le film devait rester un divertissement. Pour ce faire, l'équipe est allée observer le World Series of Poker 2003 à Las Vegas et a pu assister en direct à la grande révolution du tournoi, par les biais de l'introduction de la "hold-card" camera, mais aussi de la diffusion du poker sur internet. Le film a par ailleurs bénéficié du fait que la salle du Bellagio venait d'être rénové, ce qui rendit possible la recréation du World Series de 2003. Le documentaire raconte quelle fut la contribution exacte de Doyle Brunson et des différents spécialistes à cette vision ultra-réaliste du monde du poker. Autre challenge : trouver de quelle façon filmer le poker, créer une tension dramatique à partir de cette table et de ces gens assis autour. Enfin, le réalisateur insiste sur la contradiction qui existe entre les talents requis par le poker, comme de ne laisser transparaître aucune émotion, et la construction d'une vie à deux, contradiction que synthétise le personnage de Huck à lui tout seul. Intéressant, une fois de plus.
Scènes inédites (9'08)
Les scènes inédites ne sont pas nombreuses et se concentrent sur Huck (Eric Bana) et Billie (Drew Barrymore). La première scène montre Billie en train de chanter dans le bar où elle se produit habituellement. Dans la deuxième, peut-être la plus riche en contenu (même si l'on comprend qu'elle ait été coupée), elle se confie à sa soeur Suzanne (Debra Messing) qui est déguisée en sirène pour les besoins d'un show aquatique : elle lui avoue qu'elle a couché avec Huck qui lui a volé tout son argent pour le jouer. Les scènes 3 et 5 montrent Huck en pleine partie de poker, tandis que la scène 4, très courte, voit Huck demander de l'argent à Lester.