Avec Robert Elswit, Emmanuel Lubezki, Harris Savides et Dion Beebe, Roger Deakins est certainement le chef opérateur le plus doué du moment. "DoP" attitré des Coen depuis Barton Fink en 1991, on lui doit récemment les sublimes photos de L’assassinat de Jesse James par la lâche Robert Ford et de Jarhead de Sam Mendes (probablement son œuvre la plus folle et la plus avant-gardiste). Sur No Country for Old Men, il offre au spectateur une magnifique performance qui plonge le film dans une ambiance aride qui devait se voir offrir un transfert sur DVD digne du travail effectué. Et en l’occurrence, c’est le cas.
Couleurs, contrastes, définition, encodage, respect des profondeurs de champ, luminosité générale, tout est ici proche de la perfection, sans pour autant donner à l’ensemble une texture cinégénique grâce à la présence d’un léger grain pellicule du plus bel effet. Des extérieurs jours brûlés par la chaleur, aux nuits profondément sombres, des plans larges ultra définis aux gros plans tout en relief et en contrastes, les plans des frères Coen se retrouvent ici sublimés pour notre plus grand plaisir. Qui a dit qu’à l’heure de la haute définition le DVD ne pouvait plus nous éblouir ?
Là encore on attendait beaucoup de cette édition DVD. Là encore la précision est au rendez-vous. Film quasiment muet, No Country For Old Men relevait du défi en ce qui concerne le transfert sur galette. Et Paramount a fait le bon choix, en jouant la carte de la précision et de la finesse, qui génère un environnement sonore bénéficiant d’un traitement millimétrique permettant de ressentir les ambiances plutôt qu’on ne les entend. Les voix sont quant à elles sublimement mises en avant, nous permettant d'apprécier d’autant plus les rares mais néanmoins géniaux dialogues du film. On aura une petite préférence pour la piste Dolby Digital 5.1 anglaise (plutôt que la française) qui nous a semblé plus précise, en particulier sur la clarté des voix sur la centrale avant.
The Making of No Country for Old Men (24mn)
Un petit making-of sympathique, peut être un peu court, mais qui nous apprend l’essentiel sur la conception et le tournage du dernier Coen. Le côté promo est bien là, le format télé se fait ressentir, les extraits du film viennent un peu trop régulièrement illustrer ce qui est dit, mais les propos des nombreux intervenants sont suffisamment intéressants pour que l’on se contente de ce petit module. Après tout, le film parle pour lui même, pas besoin d’en rajouter. Quoique, un petit commentaire audio n’aurait pas été de refus...
Working with the Coens (8mn)
“Avoir un bon réalisateur, c’est déjà énorme. Alors en avoir deux ! » Cette phrase de Kelly MacDonald résume parfaitement ce module. Ici, chacun y va de son petit mot pour encenser les deux frangins, dire à quel point ils sont complémentaires, qu’ils sont minutieux, qu’ils ont une vision globale de leur film etc, etc. Ce sont les frères Coen, donc on veut bien les croire, mais il y avait peut-être encore d'autres choses à dire intéressantes !
Diary of a country Sheriff (6mn)
Un court supplément plutôt instructif traitant essentiellement des personnages du sheriff Bell (Tommy Lee Jones) et d’Anton Chigurh (Javier Bardem). Les deux comédiens, les réalisateurs et le producteur donnent chacun leur vision de ces deux protagonistes et de leur symbolique respective en rapport avec la thématique du film (la vieillesse). Un module qui rappelle, pour ceux qui en douteraient encore, que les Coen sont des génies.